Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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harcèlement et <strong>au</strong>x actes de vandalisme des mécontents. <strong>Le</strong>s Mich<strong>au</strong>d, artisans<br />
renommés, ont terminé la construction, marte<strong>au</strong> et fusil à la main. La première messe<br />
est célébrée à l’<strong>au</strong>tomne 1873. <strong>Le</strong> curé Vallée n’a pu supporter les tracas. Il est<br />
parti malade de Saint-Bruno pour se faire soigner à Saint-Basile <strong>au</strong> Nouve<strong>au</strong>-<br />
Brunswick. On dit même qu’il <strong>au</strong>rait reçu une balle dans un bras. Il ne s’est pas remis<br />
de toute cette tension et il meurt, en 1875, à l’âge de 45 ans. Il est remplacé l’année<br />
suivante par le curé Richer qui a su se faire accepter par tous. Il a terminé l’intérieur de<br />
l’église et du presbytère. Il s’est <strong>au</strong>ssi occupé de la mission de North Caribou et de<br />
celle de Hamlin.<br />
De 1870 à 1883, la paroisse de Saint-Bruno a été administrée par des prêtres<br />
francophones bilingues d’origine canadienne. En 1883, les évêques du diocèse de<br />
Portland décident de prendre le contrôle de la paroisse de Saint-Bruno. Mgr Healy<br />
invite alors les Maristes à s’établir dans cette paroisse acadienne de la h<strong>au</strong>te vallée de<br />
la Saint-Jean.<br />
La vie mariste a été fondée en France vers 1816. En 1863, plusieurs membres de cette<br />
société s’établissent <strong>au</strong>x États-Unis. À cette même époque quelques-uns de ses<br />
membres vont desservir les paroisses <strong>français</strong>es des Acadiens de la Louisiane<br />
(Lapointe,1989, p.339). <strong>Le</strong>s Pères Maristes acceptent avec enthousiasme la<br />
proposition de Mgr Healy. Rome, par le cardinal Siméoni, cède <strong>au</strong>x Pères Maristes<br />
l’administration de la paroisse de Saint-Bruno. Ainsi en 1884, les Pères Maristes<br />
deviennent les administrateurs de la paroisse de Saint-Bruno. <strong>Le</strong> Père Art<strong>au</strong>d sera le<br />
premier mariste nommé curé de la paroisse (Albert,1982, p.280).<br />
En 1896, le quinzième curé de Saint-Bruno, Melchior Janisson, apporte des<br />
changements à la paroisse. Il fonde une chorale, dont il est lui même membre, et une<br />
société théâtrale qui par ses présentations attirent les populations des deux côtés de la<br />
rivière Saint-Jean. <strong>Le</strong>s Maristes ont réussi à unir les paroissiens de Saint-Bruno de Van<br />
Buren. C’est avec ce curé que commence réellement une vie paroissiale. La dîme<br />
devient un devoir et la publication des bans trois semaines avant les mariages devient<br />
obligatoire. <strong>Le</strong> sacrement du baptême est accessible tous les jours de la semaine.<br />
À la fin du XIXe siècle et <strong>au</strong> commencement du XXe l’épiscopat de la Nouvelle-<br />
Angleterre favorise l’assimilation des catholiques de façon à faire disparaître les<br />
différences de langue, de traditions et de coutumes <strong>au</strong> sein de l’Église catholique<br />
américaine. Ce groupe d’évêques irlandais rêvent d’une Église unie, forte, riche et<br />
influente. Ils croyaient fermement que sans l’unité de langue, la langue anglaise,<br />
l’Église catholique des États-Unis serait fragmentée et sans pouvoir (Roby,1990,<br />
p.161).