Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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côté francophone. <strong>Le</strong>s problèmes posés par la coexistence des deux groupes<br />
linguistiques <strong>au</strong> Nouve<strong>au</strong>-Brunswick, et dans l’ensemble des Maritimes, se<br />
transposaient dans l’Église catholique elle-même. Par contre, cette rivalité n’a pas exclu<br />
les considérations ecclésiastiques envers tous les fidèles catholiques des Maritimes. Au<br />
Madawaska, et spécifiquement à Saint-Léonard, la religion catholique s’est pratiquée<br />
en <strong>français</strong> sous la tutelle de curés francophones tous bilingues, selon les coutumes<br />
culturelles des ancêtres tout en évoluant selon les rites proposés par Rome (Théri<strong>au</strong>lt,<br />
1993, p. 431-466).<br />
Aujourd’hui l’Église acadienne catholique <strong>fait</strong> face à plusieurs défis tel que la rareté de<br />
prêtres, ce qui prive plusieurs paroisses d’un prêtre résidant, et l’arrivée de nouvelles<br />
Églises chrétiennes. Depuis 1970, celles-ci ont pris de l’importance en milieu acadien.<br />
Au Madawaska, une vingtaine de lieux de culte de langue <strong>français</strong>e accommodent les<br />
membres des commun<strong>au</strong>tés baptiste, pencôtiste, mormone, adventiste du Septième<br />
Jour, celle des témoins de Jéhovah et quelques <strong>au</strong>tres. Quelques-unes d’entre elles<br />
sont à Saint-Léonard.<br />
L’intégration paroissiale<br />
Van Buren<br />
En 1870, Rome, par un décret de la Propagande signé du cardinal Barnabo, plaçait le<br />
Madawaska américain sous l’<strong>au</strong>torité religieuse de Mgr David W. Bacon, premier<br />
évêque du diocèse de Portland, <strong>Maine</strong>. Ce n’est qu’un quart de siècle après le tracé de<br />
la frontière internationale que la paroisse de Saint-Bruno passa sous le contrôle de ce<br />
diocèse américain siège de l’épiscopat de la Nouvelle-Angleterre. Peu de temps<br />
après, l’Archevêque ainsi que les dirigeants religieux et civils de Van Buren, face à<br />
une <strong>au</strong>gmentation de la population, prennent la décision de bâtir une église plus<br />
spacieuse. <strong>Le</strong> quartier «Violette Brook », où était localisée l’église, était devenu le<br />
centre commercial de la ville laissant peu d’espace pour une église plus grande, son<br />
presbytère et son cimetière (Voir figure 13). <strong>Le</strong> terrain où se trouve l’église actuelle est<br />
acheté par le diocèse de Portland. Un architecte canadien est engagé par l’abbé<br />
Be<strong>au</strong>det, curé de la paroisse. La nouvelle localisation de l’église rencontre une forte<br />
résistance. <strong>Le</strong> climat est tel que plusieurs curés doivent démissionner. La paroisse<br />
reste même sans prêtre pendant plusieurs mois.<br />
L’arrivée du curé Vallée et les remontrances de l’Archevêque de Portland, prononcées<br />
du h<strong>au</strong>t de la chaire, <strong>au</strong>raient dû calmer les paroissiens réfractaires. Au contraire, la<br />
situation devint plus tendue. <strong>Le</strong> contracteur doit abandonner le chantier face <strong>au</strong>