Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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territoire canadien mais Sainte-Luce (Frenchville) et la paroisse de Saint-Bruno de<br />
Grande-Rivière se retrouvent en territoire américain. Peu de changement sont<br />
immédiatement apportés.<br />
Cette même année, le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick est détaché du diocèse de<br />
Charlottetown. Mgr Dollard d’origine irlandaise devient évêque du diocèse du Nouve<strong>au</strong>-<br />
Brunswick ayant son siège à Fredericton jusqu’en 1852 et à Saint-Jean par la suite. <strong>Le</strong>s<br />
catholiques du Madawaska canadien et américain font partie de ce nouve<strong>au</strong> diocèse<br />
créé en 1842. Cependant, même si depuis 1829, Saint-Bruno et Saint-Léonard ne<br />
font plus partie du diocèse de Québec, les prêtres et les catholiques de ces deux<br />
commun<strong>au</strong>tés et du Madawaska restent attachés <strong>au</strong> diocèse de Québec et ce jusqu’<strong>au</strong><br />
milieu du XIXe siècle. <strong>Le</strong>s difficultés de communication et la rareté de prêtres<br />
francophones dans les diocèses des Maritimes ont <strong>fait</strong> qu’une entente entre Québec<br />
et les Maritimes permettait à l’évêque de Québec d’envoyer des prêtres francophones<br />
dans les missions et dans certaines paroisses <strong>français</strong>es du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick,<br />
incluant le territoire du Madawaska (Desjardins, 1992, p.50).<br />
Après la division de 1842, le curé Gosselin de Saint-Bruno continue à desservir sa<br />
paroisse et ses missions situées sur les deux côtés de la rivière Saint-Jean. En 1844,<br />
la paroisse prend le nom de «Saint-Bruno Plantation de Van Buren». En 1852, le<br />
registre paroissial est divisé en deux sections, Saint-Léonard pour le côté canadien et<br />
Saint-Bruno pour le côté américain. À cette date, le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick a exigé le<br />
maintien des registres civils et l’enregistrement des naissances, des mariages et des<br />
décès sur son territoire dans les paroisses. La division de la paroisse de Saint-Bruno<br />
commence. <strong>Le</strong> côté canadien impose ses statalismes intégrateurs.<br />
<strong>Le</strong> 6 mai 1860, le Saint-Siège forme, avec la moitié nord de la Province du Nouve<strong>au</strong>-<br />
Brunswick, le diocèse de Chatham. <strong>Le</strong> Madawaska américain est alors exclu de ce<br />
diocèse. Cependant, l’évêque de Chatham est nommé temporairement administrateur<br />
du Madawaska américain et ce jusqu’à ce que Rome prenne la décision en 1869,<br />
d’inclure ce territoire <strong>au</strong> diocèse de Portland. À cette date, il est décidé que la paroisse<br />
de Saint-Bruno serait dorénavant limitée <strong>au</strong> côté américain. Sur la rive nord de Grande-<br />
Rivière est fondée en 1869, afin de desservir la population de Saint-Léonard<br />
paroisse civile, la paroisse religieuse de Saint-Léonard-de-Port-M<strong>au</strong>rice. Elle n’<strong>au</strong>ra<br />
son église qu’en 1876. La séparation ecclésiastique de Grande-Rivière par la frontière<br />
canado-américaine s’est <strong>fait</strong>e 27 ans après le traité. La scission n’a donc pas été<br />
brutale ( Albert,1982, p.246).<br />
La formation diocésaine des Maritimes ne s’est pas déroulée selon les vues des<br />
évêques de Québec. Ils <strong>au</strong>raient préféré un «Canadien» à la tête du diocèse de