Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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deux municipalités (Lapointe, 1989, p.265). Un exode des populations des deux villes<br />
vers Old Town (Me) et les centres industriels de la Nouvelle-Angleterre et le<br />
changement des pôles économiques du h<strong>au</strong>t Saint-Jean vers Edmundston (N.-B.) et<br />
Madawaska (Me) confirment la fin d’une période économique exceptionnelle pour les<br />
deux villes étudiées. Malgré un effort de reconstruction économique et d’importantes<br />
initiatives entreprise sur les deux rives, les villes de Saint-Léonard et Van Buren ne<br />
retrouveront plus la prospérité d’antan. Elles évoluent <strong>au</strong>jourd’hui l’une en face de<br />
l’<strong>au</strong>tre, mais dans des pays différents,et elles fonctionnent dans deux langues<br />
distinctes, le <strong>français</strong> du côté canadien et l’anglais du côté américain.<br />
L’intégration diocésaine<br />
À partir de 1647, date de sa formation, le diocèse de Québec avait <strong>au</strong>torité sur tous les<br />
catholiques de la Nouvelle-France et de l’Acadie. Après la conquête, cette <strong>au</strong>torité<br />
s’étend sur toute l’Amérique du Nord britannique. En 1785, date de l’arrivée des<br />
Acadiens sur les rives de la Saint-Jean, l’Église du Madawaska relevait donc de<br />
l’évêque de Québec. En 1819, Rome subdivise l’énorme diocèse en trois territoires. Un<br />
évêque est nommé pour chacun des diocèses suivant: le H<strong>au</strong>t-Canada, le Bas-Canada<br />
et les Maritimes. Grande-Rivière <strong>fait</strong> partie du dernier.<br />
<strong>Le</strong>s évêques du diocèse des Maritimes demandent à Rome une juridiction spéciale<br />
afin de faciliter la venue de prêtres de langue anglaise. À la même époque, l’abbé<br />
Alexander Macdonell va en Europe afin d’obtenir une juridiction ecclésiastique<br />
<strong>au</strong>tonome pour le H<strong>au</strong>t-Canada. Il demande la même chose pour Charlottetown siège<br />
épiscopale du diocèse des Maritimes dont dépendent l’Île-du-Prince-Edouard, le<br />
Nouve<strong>au</strong>-Brunswick et le Cap- Breton. Cette proposition est <strong>au</strong>ssi discutée avec les<br />
<strong>au</strong>torités britanniques. <strong>Le</strong> Vatican et les Britanniques s’entendent pour la proposition de<br />
Macdonell. Rome informe Québec de son intention. Québec insiste pour qu’on crée<br />
plutôt des évêchés «suffragants» relevant d’une <strong>au</strong>torité épiscopale, plutôt que des<br />
vicariats apostoliques indépendants. Ceci est <strong>fait</strong> en 1819, Charlottetown et Kingston<br />
sont érigés en district épiscop<strong>au</strong>x suffragants du diocèse de Québec. Par contre les<br />
catholiques du territoire du Madawaska, parce qu’ils sont francophones, restent sous<br />
l’<strong>au</strong>torité du diocèse de Québec jusqu’en 1829. De 1829 à 1842, c’est le diocèse de<br />
Charlottetown devenu <strong>au</strong>tonome qui englobe le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick et l’Île-du-Prince-<br />
Edouard.<br />
À la signature du Traité Ashburton-Webster (1842), deux des trois paroisses officielles<br />
du Madawaska se trouvent en territoire américain. Saint-Basile demeure dans le