Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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canadiens pour Saint-Léonard. <strong>Le</strong>s deux villes fonctionnent <strong>au</strong>jourd’hui dans des<br />
systèmes de communications distincts.<br />
L’Intégration administrative<br />
<strong>Le</strong>s effets de la frontière <strong>au</strong> Madawaska et à Grande-Rivière sont marquants dès le<br />
début. <strong>Le</strong> Madawaska, situé sur la rive sud de la Saint-Jean, relève maintenant,<br />
entièrement sur le plan politique, juridique, civil et administratif de la législation<br />
américaine. La rive nord restée sous le régime britannique est restructurée en fonction<br />
de la nouvelle frontière, mais toujours sous le contrôle législatif de la colonie du<br />
Nouve<strong>au</strong>-Brunswick et canadien à partir de 1867. Après la délimitation frontalière la<br />
rive sud de Grande-Rivière prend, <strong>au</strong> début, le nom de «Violette Brook» pour devenir<br />
«Van Buren Plantation» en 1843, et être incorporée en 1881, sous le nom de Ville de<br />
Van Buren. La rive nord garde le nom de Grande-Rivière jusqu’en 1850 et devient alors<br />
la paroisse civile de Saint-Léonard. Ce n’est qu’en 1920 que le village de Saint-Léonard<br />
sera incorporée Ville de Saint-Léonard.<br />
Depuis 1830, l’administration civile de la rive nord de Grande-Rivière est entre les<br />
mains de la famille Coombes dont le chef est <strong>Le</strong>onard Reed Coombes. Cette situation<br />
demeurera jusqu’en 1850. Coombes contrôle alors toutes les facettes administratives<br />
de Grande-Rivière. À l’époque, cette famille possède plusieurs résidences, des fermes<br />
et un territoire assez important sur la rive nord de Grande-Rivière. Sur la rive sud<br />
<strong>Le</strong>onard Coombes est <strong>au</strong>ssi propriétaire de plusieurs terrains dont le lot 310, situé à<br />
proximité des rives du ruisse<strong>au</strong> Hammond à Van Buren. Ce lot était, à ces dates, l’une<br />
des plus grandes propriétés de Van Buren (Lapointe,1989, p. 40).<br />
Au moment de la séparation, l’administration civile du territoire du Madawaska qui<br />
s’étendait de Fredericton <strong>au</strong> mont Notre-Dame et <strong>au</strong> lac Témiscouata, n’était plus<br />
liée à l’administration religieuse. Ce territoire qui incluait l’établissement de Grande-<br />
Rivière était une paroisse civile du comté de Carleton et possédait un interlocuteur à<br />
l’Assemblée législative du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick.<br />
Depuis 1831, dans la foulée d’un acte gouvernemental « An Act to incorporate the town<br />
of Madawaska and other purpose», le gouvernement du <strong>Maine</strong> avec la collaboration<br />
de celui du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick avaient créé un nouve<strong>au</strong> comté afin de rendre plus<br />
<strong>au</strong>tonomes les habitants de la partie supérieure de la rivière Saint-Jean. La partie du<br />
territoire sur la rive sud a été divisée en districts élector<strong>au</strong>x afin de permettre <strong>au</strong>x<br />
Américains de faire élire des administrateurs canton<strong>au</strong>x. Ainsi, le gouvernement<br />
du <strong>Maine</strong> s’assurait la mise en place sur ce territoire du système régional administratif