Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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frontalier est celui de Grande-Rivière. Cette commun<strong>au</strong>té ne formait qu’une seule<br />
paroisse d’environ 1200 personnes réparties en 145 familles canado-acadiennes, une<br />
dizaine irlandaises et quelques-unes anglaises protestantes, établies sur des terres qui<br />
s’étendaient sur les deux rives de la Saint-Jean. La nouvelle frontière divise<br />
l’établissement en deux parties distinctes laissant l’église et le presbytère du côté<br />
américain.<br />
La moitié de cette population culturellement homogène, unie sur le plan politique,<br />
administratif et économique et évoluant, avant 1842, <strong>au</strong>tour d’une même paroisse<br />
civile et religieuse, celle de Saint-Bruno, doit maintenant se rattacher <strong>au</strong>x structures<br />
américaines. Elle doit évoluer sur les plans administratif, juridique, éducationnel et<br />
ecclésiastique selon les statalismes des États-Unis et ceux de l’État du <strong>Maine</strong>. <strong>Le</strong>s<br />
deux populations maintenant, soit américaine ou soit britannique, doivent dorénavant<br />
évoluer dans deux États différents et être intégrées dans des institutions <strong>au</strong>x idéologies<br />
statales quelque peu différentes. On peut se demander historiquement comment et par<br />
quelles institutions, chacun des deux États ont-ils intégré les populations de Grande-<br />
Rivière après la séparation frontalière?