Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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La controverse restait toujours essentiellement sur la localisation de la source de la<br />
rivière Sainte-Croix, sur la situation et la définition des «Highlands» et sur celle de la<br />
« northwesternmost head of the Connecticut River». Pour sortir de l’impasse, le litige<br />
est soumis à l’arbitrage d’une tierce puissance. En 1829, le roi des Pays-Bas est<br />
nommé arbitre. <strong>Le</strong> jugement d’arbitrage <strong>au</strong>rait dû être accepté. Pourtant, il fut rejeté par<br />
le Sénat américain suite à une vigoureuse opposition des États du Massachusetts et<br />
du <strong>Maine</strong>.<br />
Pendant que le Canada et les États-Unis essayent d’asseoir leur <strong>au</strong>torité sur la région<br />
de l’Indian Stream, même de façon belliqueuse, des citoyens américains pénètrent<br />
jusqu’à la rivière Saint-Jean et s’établissent <strong>au</strong> confluent de la rivière Méruimticook<br />
(Baker Brook), à une vingtaine de milles à l’ouest de Saint-Basile et dans le district de<br />
Saint-François plus h<strong>au</strong>t sur la Saint-Jean. Cet envahissement par une population<br />
américaine dans le territoire considéré comme appartenant <strong>au</strong> Nouve<strong>au</strong>-Brunswick <strong>fait</strong><br />
naître de nombreuses frictions et crée un climat orageux. La situation atteint un point<br />
culminant le 4 juillet 1827.Tous les colons américains et leurs amis habitant la région<br />
contestée célèbrent l’indépendance des États-Unis à la résidence de John Baker<br />
citoyen américain et propriétaire terrien sur la rive nord de la Saint-Jean. Ils signent une<br />
déclaration de fidélité à la république et hissent le drape<strong>au</strong> américain. L’arrestation de<br />
Baker c<strong>au</strong>se la mobilisation des troupes américaines et canadiennes près de la<br />
frontière contestée. Une confrontation violente est évitée de justesse.<br />
<strong>Le</strong> gouvernement du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick, étant dans l’impossibilité d’exercer une<br />
surveillance et une juridiction sur le territoire du Madawaska depuis Fredericton,<br />
nomme pour surveiller les actions des Américains deux magistrats anglais. <strong>Le</strong>s deux<br />
magistrats, <strong>Le</strong>onard R. Coombes de Grande-Rivière et Francis Rice de Petit-S<strong>au</strong>lt, sont<br />
<strong>au</strong>torisés à procéder à l’arrestation d’agitateurs étrangers ( Lapointe, 1989, p. 61).<br />
Ainsi, commence une série de protestations de la part des deux magistrats où les<br />
deux arbitres doivent recourir à l’action et à la force afin de s<strong>au</strong>vegarder la juridiction<br />
britannique sur le territoire. À plusieurs reprises ils doivent se rendre à Fredericton et à<br />
Washington.<br />
La crise des frontières entre le <strong>Maine</strong> et le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick se termine sans<br />
engagement militaire, le 9 août 1842 par le traité Webster-Ashburton et le conflit<br />
juridique frontalier Madawaska-Québec se règle par l’Acte du 7 août 1851<br />
(Desjardins,1992, p.377-379).<br />
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