Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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Puisqu’ils sont tenus à l’écart des responsabilités gouvernementales et administratives,<br />
les Acadiens du Madawaska évitent <strong>au</strong>tant que possible de s’impliquer dans l’<strong>au</strong>tre<br />
conflit frontalier (1820-1842), celui des limites non établies entre le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick<br />
canadien et le <strong>Maine</strong> américain. Aussi longtemps que leur allègeance politique ne sera<br />
pas clarifiée, ils se tiennent loin des débats politiques.<br />
Administration religieuse<br />
La commun<strong>au</strong>té de Grande-Rivière est historiquement incluse dans la mission de<br />
l’Église catholique de la rivière Saint-Jean et du territoire du Madawaska et relève du<br />
diocèse de Québec. Pendant presque deux siècles les missionnaires catholiques ont<br />
parcouru ces espaces isolés pour évangéliser les Malécites et leur administrer les<br />
sacrements. Depuis 1785, les missionnaires doivent <strong>au</strong>ssi desservir, la population<br />
acadienne établie sur ce territoire. La mission du Madawaska est desservie par le curé<br />
de l’Isle-Verte du Canada, l’abbé Adrien <strong>Le</strong>clerc. Son territoire apostolique comprend<br />
toute la Gaspésie ainsi que toute la région où vivent les Malécites du Madawaska. Dès<br />
1787, le curé <strong>Le</strong>clerc, à l’occasion d’une visite annuelle <strong>au</strong> Madawaska, célèbre la<br />
messe dans une petite chapelle d’écorce, la première église de la h<strong>au</strong>te vallée de la<br />
Saint-Jean.<br />
Dans l’ensemble, les catholiques du Madawaska peuvent pratiquer leur religion sans<br />
trop de restrictions. En 1791, le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick reconnaît <strong>au</strong>x prêtres catholiques<br />
le droit de célébrer des mariages entre catholiques. <strong>Le</strong> manque de prêtres du diocèse<br />
de Québec <strong>au</strong>ra pour effet que pendant plusieurs années les Acadiens catholiques<br />
n’<strong>au</strong>ront qu’un prêtre pour les servir. En 1782, trois prêtres seulement oeuvrent dans<br />
tout le territoire des Maritimes. L’un d’eux, Thomas-François <strong>Le</strong> Roux, devient curé<br />
résidant de Memramcook en 1781, la première paroisse acadienne des Maritimes<br />
depuis la déportation. Caraquet <strong>au</strong>ra son curé résidant en 1785. Puis ce sera le tour<br />
de Saint-Basile <strong>au</strong> Madawaska. Ainsi, le 12 novembre 1792, sous le mandat du père<br />
Joseph Paquet, de l’Isle-Verte du Canada, tout le Madawaska est érigé canoniquement<br />
en paroisse, sous le patronage de Saint-Basile le Grand. <strong>Le</strong> territoire de cette nouvelle<br />
paroisse englobe alors les deux côtés de la rivière Saint-Jean à partir de la rivière<br />
Allagash jusqu’à la rivière Tobique. La commun<strong>au</strong>té de Grande-Rivière <strong>fait</strong> partie de<br />
cette paroisse. Dans les premiers registres de Saint-Basile, on réfère à plusieurs<br />
reprises <strong>au</strong>x cinq premières familles pionnières de Grande-Rivière (Lapointe, 1989,<br />
p. 90).