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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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L’ORGANISATION DU TERRITOIRE DE GRANDE-RIVIÈRE<br />

Administration civile<br />

Au début de la colonisation du Madawaska, l’organisation interne de cette région était la<br />

responsabilité de deux officiers: le marguillier, Joseph Simon Daigle et l’agent de<br />

colonisation, Louis Mercure. L’<strong>au</strong>gmentation de l’immigration acadienne et canadienne<strong>français</strong>e<br />

<strong>au</strong> Madawaska exigera, en 1790, la nomination de représentants dans les<br />

secteurs civil et militaire afin de faire respecter la discipline, les lois et les règlements<br />

dans cette région éloignée (Albert,1982, p.104). <strong>Le</strong> Québec et le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick<br />

n’étant pas juridiquement délimités, Lord Dorchester gouverneur de Québec, et son<br />

frère Thomas Carleton, gouverneur du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick, doivent se consulter pour<br />

les nominations. <strong>Le</strong>s deux candidats choisis, Pierre Duperré et Louis Mercure refusent<br />

car le poste de magistrat exige de prêter le serment du Test. Par contre, les deux frères<br />

François et Jacques Cyr peuvent accepter. <strong>Le</strong>ur position d’officier dans la milice de<br />

Québec n’exige pas de prêter ce serment aboli sur ce territoire par l’Acte de Québec<br />

de 1774. Une double juridiction administrative <strong>au</strong> Madawaska, les lois différentes entre<br />

le Québec et le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick, l’absence de frontières entre ces deux territoires<br />

ne tardera pas à devenir une source de confusion et de conflits entre Québec,<br />

devenu Bas-Canada en 1791 ensuite le Canada-Uni en 1840, et le Nouve<strong>au</strong>-<br />

Brunswick. Conflit qui se terminera par un acte du Parlement de Londres, le 7 août<br />

1851. Toutefois, dès le début, les Acadiens établis dans la h<strong>au</strong>te vallée de la Saint-<br />

Jean, ayant appris que Québec voulait inclure leur territoire dans ses limites, protestent<br />

par une pétition. Puisque, c’est du gouvernement de Fredericton qu’ils obtiennent des<br />

terres, ils s’attendent à être considérés comme des citoyens de cette colonie. Ils<br />

désirent <strong>au</strong>ssi demeurer avec les Acadiens du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick et participer dans<br />

la mesure du possible à la vie politique. Ceci est chose difficile car le Madawaska <strong>fait</strong><br />

parti de 1785 à 1873 de trois comtés majoritairement anglophones et protestants<br />

(Albert, 1982). Ils obtiennent le droit de voter en 1809 et ce n’est qu’en 1850, qu’un<br />

Madawaskayen catholique, Francis Rice, est élu pour représenter le comté de Victoria-<br />

Madawaska. Il est bon de souligner que le serment du Test, introduit en Angleterre<br />

sous le règne de la reine Elizabeth en 1673, rayé des statuts du Canada par l’Acte de<br />

Québec en 1774, abrogé à Londres en 1828-29, a été en vigueur dans les provinces<br />

Maritimes jusqu’en 1837 (Albert, 1982, p. 105). <strong>Le</strong>s habitants du Madawaska n’ont<br />

donc pas participé <strong>au</strong>x décisions politiques et administratives de la colonie avant cette<br />

date.

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