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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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l’argent circule très peu dans la vallée supérieure de la rivière Saint-Jean et les<br />

échanges se font <strong>au</strong> moyen du troc (Desjardins 1992, p.119).<br />

La situation change dans les années 1820. <strong>Le</strong>s récoltes sont assez bonnes, les<br />

communications améliorées et les cultivateurs peuvent alors vendre leurs produits sur<br />

les marchés extérieurs. Une nouvelle ère de colonisation intense (1812-1830), la<br />

construction de forts par les États-Unis et l’Angleterre, l’arrivée de garnisons militaires<br />

<strong>au</strong>gmentent le nombre des consommateurs et, par le <strong>fait</strong> même, les ventes. Ceci<br />

permet de sortir d’une économie primitive. <strong>Le</strong>s cultures sont maintenant diversifiées et<br />

le mode de production assez varié (Desjardins,1993, p.223). Il existe <strong>au</strong> Madawaska et<br />

à Grande-Rivière, comme partout ailleurs en Amérique, des producteurs et des<br />

vendeurs d’e<strong>au</strong>-de-vie. Il semble que, dès le début, certains colons aient décidé de<br />

se lancer dans le commerce lucratif de la fabrication et la vente de boissons<br />

alcooliques. L’industrie de la distillation prend racine très tôt à Grande-Rivière. En<br />

1831, William McRea et John Keaton exploitent déjà, sur la rive sud, une distillerie.La<br />

production et la consommation de boissons alcooliques ne représentent rien d’illégal à<br />

cette époque. Il est <strong>au</strong>ssi pratique commune chez l’habitant de Grande-Rivière de<br />

fabriquer son vin, sa bière et son cidre et d’en faire le commerce. La vente de boisson<br />

doit être lucrative car l’abbé Kelly, curé de Saint-Basile en 1808, se plaint de la<br />

présence de huit à dix cabaretiers dans sa paroisse (Desjardins,1992, p.301).<br />

À Grande-Rivière, on <strong>fait</strong> <strong>au</strong>ssi la coupe du bois que l’on expédie à Saint-Jean par la<br />

rivière du même nom. En 1831, on construit des scieries pour fabriquer des planches,<br />

des madriers et des barde<strong>au</strong>x. Plusieurs petites installations hydr<strong>au</strong>liques sont en<br />

fonction. Cette industrie deviendra, <strong>au</strong> cours du siècle, l’activité dominante de Grande-<br />

Rivière (Desjardins,1993, p. 224). L’arrivée à Grande-Rivière de plusieurs hommes<br />

d’affaires anglophones contribuera à développer l’économie, principalement celle du<br />

secteur forestier de la commun<strong>au</strong>té. Léonard Reed Coombs est l’un de ceux-là. Il<br />

deviendra une personnalité dominante de Grande-Rivière et du Madawaska de 1830<br />

jusqu’à la fin des années 1850. Il est né en 1790 <strong>au</strong> Nouve<strong>au</strong>-Brunswick de parents<br />

loyalistes. Durant la guerre de l’Indépendance américaine, son père est lieutenant dans<br />

le 2e bataillon des New Jersey Volunteers. A la fin de la guerre, la famille immigre <strong>au</strong><br />

Nouve<strong>au</strong>-Brunswick. En 1784, la famille Coombs s’établit sur les rives de la rivière<br />

Saint-Jean, à Jeffrey’s Point. Elle achète une terre de Charles O’Ryley qu’elle doit<br />

quitter car elle appartient de <strong>fait</strong> à William Anderson. La famille s’installe alors à French<br />

Village où des concessions sont distribuées <strong>au</strong>x vétérans du 2e bataillon des New<br />

Jersey Volunteers. En 1818, leur fils <strong>Le</strong>onard Reed et cinq de ses amis font une<br />

demande pour des terres fertiles près de Kingclear, un établissement en plein

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