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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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homogènes et distinctes, les Acadiens décident qu’il serait mieux d’aller vivre ailleurs.<br />

L’un des leurs, Louis Mercure, courrier intrépide qui durant la Révolution Américaine fit<br />

le transport du courrier entre la Nouvelle-Ecosse et le Québec en passant par le région<br />

du Madawaska, est bien connu des gouverneurs des deux territoires. Il entreprend<br />

donc les démarches nécessaires, <strong>au</strong>près du gouverneur de Québec, afin que lui, son<br />

frère Michel et 20 <strong>au</strong>tres Acadiens et leurs familles puissent aller s’établir dans une<br />

région isolée, le Madawaska, qu’il croyait rattaché <strong>au</strong> gouvernement du Canada<br />

(L<strong>au</strong>vrière, 1922, T.II p. 410). Une entente, entre le gouverneur Parr de la Nouvelle-<br />

Écosse et son collègue Haldimand de Québec est convenue. Il est décidé qu’il serait<br />

avantageux d’établir des colons dans la vallée supérieure de la Saint-Jean pour<br />

défendre les routes postales et pour assurer la protection des voyageurs à travers la<br />

région. Selon Albert (1982, p.77), le 27 novembre 1783, Haldimand répondit à Parr<br />

dans les termes suivants:<br />

«Mercure l’Acadien, récemment arrivé de votre province, m’affirme que plusieurs de ses<br />

compatriotes désirent émigrer dans cette province (sic) (Bas-Canada) par amour pour<br />

leur religion qu’ils croient pratiquer ici avec plus de liberté et moins de difficulté. Mon plan<br />

est de leur concéder des terres dans les environs du Grand-S<strong>au</strong>lt sur la rivière Saint-Jean,<br />

établissements qui pourraient probablement s’étendre jusqu’<strong>au</strong> fleuve Saint-L<strong>au</strong>rent, ce qui<br />

contribuerait grandement à faciliter les communications entre les deux provinces»<br />

Ce texte démontre bien que les frontières de la Nouvelle-Écosse ne sont pas encore<br />

établies car Grand-S<strong>au</strong>lt serait <strong>au</strong> Québec. <strong>Le</strong> territoire du Madawaska, à cette période,<br />

n’avait pas de délimitations précises. Il était partagé entre le Québec et la Nouvelle-<br />

Écosse. Chacune des colonies semblait y avoir les mêmes droits. Cependant, il y avait<br />

un statalisme différent dans les deux entités politiques concernant le serment<br />

d’allégeance. Depuis 1774, grâce à l’acte de Québec, il n’est plus obligatoire <strong>au</strong><br />

Québec pour détenir une fonction de l’État.<br />

<strong>Le</strong>s délimitations territoriales <strong>au</strong> sein du territoire britannique commencent le 18 juin<br />

1784. Un décret impérial découpe le territoire de la Nouvelle-Écosse en deux parties<br />

et crée le territoire du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick (voir figure 8). En février 1785, Louis<br />

Mercure s’adresse <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités de Québec et du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick pour obtenir des<br />

billets de location ou grants pour des terres dans la région du Madawaska. Au<br />

verso des requêtes, est inscrite la liste de 24 noms de chefs de famille, dont 16<br />

acadiens et six canadiens, de la région de Sainte-Anne qui désirent partir pour le<br />

Madawaska. Pour rendre les choses plus ambiguës c’est le conseil exécutif du<br />

Nouve<strong>au</strong>-Brunswick qui, à partir de cette date, considère le Madawaska son territoire

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