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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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gouverneurs fixés successivement à Jemseg (1690-92), à Nachouac (1692-98) et <strong>au</strong><br />

fort Saint-Jean (1698-1700). La constante hostilité des Anglais et les fréquents combats<br />

ont freiné le développement de ce territoire. On y faisait plus la traite des fourrures que<br />

l’agriculture. En 1695, 42 personnes vivaient le long de la rivière Saint-Jean <strong>au</strong>tour des<br />

forts de défense. Villebon fit accordé en face de son fort, sur la rive droite de la rivière<br />

Saint-Jean, à son chef des milices, Gabriel Bellefontaine, une concession qui devint<br />

l’habitation de Sainte-Anne. La perte de l’Acadie (1713) met fin à l’essor de ce<br />

territoire. Par contre, V<strong>au</strong>dreuil, en 1718, déclare ces terres toujours <strong>français</strong>es et il<br />

en <strong>fait</strong> distribuer d’<strong>au</strong>tres par le missionnaire Loyard à une centaine d’Acadiens. À<br />

Sainte-Anne, entre 1733 et 1749, vivaient alors paisiblement qu’une trentaine de<br />

familles acadiennes. En 1750, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse a voulu imposer le<br />

serment d’allégeance à ce groupe d’Acadiens. <strong>Le</strong> gouverneur du Canada se porte à<br />

leur défense en déclarant tout le territoire de la rivière Saint-Jean jusqu’à son<br />

embouchure, terre <strong>français</strong>e. Ils évitent ainsi de prêter le serment (L<strong>au</strong>vrière, 1922,<br />

p.24) (voir figure 5).<br />

De 1750 à 1755, ces Acadiens, environ 150 à 200, vivaient en petits groupes dans<br />

cette région éloignée. Au moment de la déportation de Lawrence, ils sont rejoints par<br />

des fugitifs acadiens venant de Port-Royal, de Be<strong>au</strong>séjour et de toute la Nouvelle-<br />

Écosse conquise par les Anglais en 1713. Ces Acadiens s’établirent à Grimrose, à<br />

Sainte-Anne, à Villeroy, à Nashawk et à Ecoupag se croyant à l’abri du gouverneur<br />

Lawrence. Environ 2 000 Acadiens, répartis en 400 familles, vivaient alors dans la<br />

région de la basse vallée de la Saint-Jean (L<strong>au</strong>vrière,1922, p.32).<br />

La majorité de ces Acadiens fugitifs étaient restés en Acadie, devenue la Nouvelle-<br />

Écosse, après la signature du traité d’Utretch en 1713. Ils avaient alors accepté de<br />

vivre sous la domination des Anglais en <strong>au</strong>tant qu’ils resteraient propriétaires de leurs<br />

terres. Mais, ils offraient une certaine résistance à l’<strong>au</strong>torité anglaise en se déclarant<br />

neutres sur le plan militaire, en demeurant catholiques et en conservant le <strong>français</strong><br />

comme langue première.<br />

L’occupation anglaise de la Nouvelle-Écosse, après 1713, fut d’abord plus nominale<br />

que réelle. Seule une petite garnison anglaise occupait Annapolis Royal (Port-Royal).<br />

<strong>Le</strong> climat de constante hostilité et la peur de représailles décourageaient l’immigration<br />

britannique. La population restât alors presque exclusivement <strong>français</strong>e. <strong>Le</strong>s Anglais<br />

jugeaient important de garder les Acadiens sur ce territoire n’ayant personne pour les<br />

remplacer. À partir de 1749, les Anglais décident de prendre le contrôle du territoire e<br />

fondant Halifax et en encourageant la venue d’une forte immigration protestante afin de<br />

diminuer la force catholique. <strong>Le</strong>s liens religieux avec Québec sont coupés. Ensuite les

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