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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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L’Amérique du Nord a <strong>au</strong>ssi connu ce même incident. La frontière établie entre le<br />

Canada et son voisin du sud a coupé une variété de paysages rur<strong>au</strong>x et très peu de<br />

paysages urbains. Aucune ethnie n’a été alors affectée, comme ce fut le cas en 1842,<br />

lors de la délimitation du territoire entre le <strong>Maine</strong> et le Nouve<strong>au</strong>-Brunswick par le traité<br />

de Ashburton-Webster. Seule la commun<strong>au</strong>té de Grande-Rivière a été sectionnée en<br />

deux parties égales chacune appartenant, dorénavant, à deux pays différents. La<br />

scission d’une ethnie par la frontière politique canado-américaine est un phénomène<br />

unique et très peu étudié.<br />

Dans le domaine historique, plusieurs recherches ont été <strong>fait</strong>es sur cette région<br />

frontalière. <strong>Le</strong> premier document important fut celui de Thomas Albert (1920),Histoire<br />

du Madawaska: entre l’Acadie, le Québec et l’Amérique. Béatrice Craig (1983 et 1992),<br />

suite à des recherches importantes, a produit plusieurs articles sur l’histoire de la<br />

St.John Valley. Sa thèse de doctorat (1983) axée sur la formation des commun<strong>au</strong>tés<br />

de cette zone frontalière, par une population canado-acadienne, a contribué<br />

grandement à mieux faire connaître l’histoire de ce territoire. Victor Konrad (1980) a <strong>fait</strong><br />

plusieurs recherches sur les mutations culturelles dans le paysage du nord du <strong>Maine</strong>.<br />

Gisèle Rhé<strong>au</strong>me (1977) a présenté un mémoire de maîtrise axé sur la conscience<br />

territoriale et les sentiments d’appartenance des populations de cette zone frontalière.<br />

Suite à une enquête <strong>au</strong>près de la population du Madawaska et de la St.John Valley,<br />

l’<strong>au</strong>teure démontre que la population américaine s’identifie <strong>au</strong>x États-Unis alors que la<br />

canadienne s’identifie à la « République du Madawaska». Cependant, elle n’a pas <strong>fait</strong><br />

ses recherches en fonction des effets et conséquences sur les habitudes de vie d’une<br />

population éclatée par le tracé d’une nouvelle frontière politique.<br />

Une étude comparative portant sur les habitudes de vie, les comportements culturels et<br />

économiques des populations de Saint-Léonard (N.-B.) et Van Buren (Me), depuis<br />

1842, fera découvrir l’impact qu’a eu la frontière canado-américaine sur la population<br />

de Grande-Rivière. <strong>Le</strong> passage d’une population d’un État à un <strong>au</strong>tre État,<br />

l’assujettissement à de nouvelles politiques nationales, l’imposition d’un statalisme<br />

différent, devrait avoir une influence marquée sur les habitudes de vie et le<br />

comportement des individus ainsi transplantés. Il sera intéressant de constater jusqu’à<br />

quel point la frontière a différencié les populations des deux villes chacune évoluant,<br />

maintenant, dans deux pays différents.

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