Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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un sens des valeurs distinct chez les deux sociétés. <strong>Le</strong>s habitudes de vie sont <strong>au</strong>ssi<br />
déterminantes. <strong>Le</strong> choix des médias écrits, électroniques, des sports pratiqués chez<br />
l’une et l’<strong>au</strong>tre population, ainsi que leurs habitudes de lecture et leur destinationsvacances<br />
sont des preuves que chacune des populations a sa propre identité. Certains<br />
statalismes intégrateurs ont <strong>au</strong>ssi contraint les populations des deux villes à faire leurs<br />
achats, à utiliser les services santé ainsi que les services professionnels dans leur<br />
propre pays.<br />
<strong>Le</strong>s particularismes des institutions politiques, juridiques et culturelles distinguent les<br />
habitudes de vie de chaque pays. <strong>Le</strong>s résidents des deux villes ont des habitudes<br />
différentes lors des élections de leurs dirigeants car ils évoluent dans des systèmes<br />
politiques différents. <strong>Le</strong>ur appartenance à des institutions juridiques soit américaines<br />
ou soit canadiennes les identifie à leur pays. Enfin, les statalismes des institutions<br />
culturelles les ont différencié sur la plan linguistique.<br />
Par conséquent, les statalismes intégrateurs et assimilateurs de chacun des deux<br />
États ont identifié, différencié et distingué la population de chacune des villes de Van<br />
Buren et Saint-Léonard. «<strong>Le</strong> statalisme est une manifestation, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de l’État, d’un<br />
phénomène universel qui <strong>fait</strong> de l’homme un être social contraint de vivre en famille<br />
avec ses semblables et de se conformer <strong>au</strong>x usages d’un groupe afin d’y appartenir»<br />
(Mackey,1988, p.37).<br />
<strong>Le</strong>s populations des deux villes ci-h<strong>au</strong>tes mentionnées, issues d’un même embryon,<br />
historiquement unies, toujours liées par des liens famili<strong>au</strong>x, reliées par un pont<br />
international, soumises à des statalismes différents, appartiennent chacune,<br />
<strong>au</strong>jourd’hui, à deux sociétés distinctes. Nous croyons avoir clairement démontré que la<br />
frontière internationale dans la région du Madawaska est devenue avec le temps, de<br />
plus en plus imperméable. L’idée de la frontière canado-américaine comme une des<br />
frontières les plus ouvertes du monde relève de plus en plus du mythe et non de la<br />
réalité. En sera-t-il ainsi <strong>au</strong> prochain siècle? Je laisse à d’<strong>au</strong>tres chercheurs le plaisir<br />
de trouver la réponse.