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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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<strong>Le</strong> territoire<br />

<strong>Le</strong> territoire d’étude est donc situé dans le comté du Madawaska, <strong>au</strong> nord-ouest du<br />

Nouve<strong>au</strong>-Brunswick et dans la partie nord du comté d’Aroostook, <strong>Maine</strong> c’est-à-dire<br />

dans la St.John Valley. Toutefois, la présente recherche concerne, plus<br />

particulièrement, l’ancien territoire de la commun<strong>au</strong>té de Grande-Rivière devenu le<br />

territoire actuel des localités de Van Buren (Me) et de Saint-Léonard (N.-B.) depuis<br />

1842. Plusieurs raisons expliquent le choix de la commun<strong>au</strong>té de Grande-Rivière. De<br />

tous les établissements canadiens de la région affectés par le passage de la frontière<br />

canado-américaine, Grande-Rivière est celui le plus propice pour analyser les<br />

répercussions de cette frontière nationale sur le <strong>fait</strong> culturel des populations habitant<br />

une zone frontalière. Avant 1842, Grande-Rivière est la seule commun<strong>au</strong>té formée<br />

d’une seule paroisse s’étendant, en proportions égales, sur les deux rives de la rivière<br />

Saint-Jean (Albert, 1982, p.282). <strong>Le</strong> passage de la frontière divise la paroisse de Saint-<br />

Bruno de Grande-Rivière en deux parties distinctes, séparant les terres, les liens<br />

religieux et famili<strong>au</strong>x et laissant même l’église et le presbytère du côté américain. Selon<br />

Lapointe (1989, p.63), la population des deux parties du territoire, <strong>au</strong> moment de la<br />

séparation frontalière, est relativement identique sur tous les plans: origine, religion,<br />

langue, mentalité, développement économique et habitudes de vie. L’homogénéité de<br />

la population de Grande-Rivière avant le passage de la frontière internationale et sa<br />

division en deux villes devenues <strong>au</strong>jourd’hui d’égale importance constitue un laboratoire<br />

par excellence pour atteindre l’objet de recherche de ce mémoire. Il suffit maintenant<br />

de choisir une stratégie de vérification et les instruments de collecte de l’information<br />

nécessaires afin d’établir si l’appartenance des deux villes à des États distincts a<br />

différé les habitudes de vie et de comportement chez leur population réciproque.<br />

La frontière juxtapose des entités politiques distinctes. <strong>Le</strong>s États possèdent leur propre<br />

organisation de l’espace. <strong>Le</strong>ur constitution politique implique ou peut impliquer des<br />

actions socio-géographiques, socio-économiques et socio-culturelles influencées<br />

par des conceptions particulières ainsi qu’une pensée idéologique distincte. L’État<br />

regroupe un ensemble de traits qu’il partage avec d’<strong>au</strong>tres États ou qu’il possède en<br />

exclusivité. Cet ensemble reflète le visage de l’État. <strong>Le</strong>s événements essentiels qui<br />

jalonnent la vie de chaque citoyen ainsi que les éléments de la vie quotidienne sont<br />

marqués d’une façon différente à l’intérieur des divers États (Mackey,1988, p.16). La<br />

partie de la population de Grande-Rivière, devenue américaine après le passage de la<br />

frontière canado-américaine, n’a pas été exemptée de ce phénomène. Elle a dû

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