Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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pour expliquer la diminution est l’inégalité des monnaies des deux pays. De plus,<br />
plusieurs soulignent que graduellement, les liens de parenté s’estompent et que l’on se<br />
visite de moins en moins.<br />
LA DUALITÉ DE L’UNIVERS SYMBOLIQUE<br />
En dirigeant les institutions statales qui assurent les services publics, la scolarisation,<br />
les heures de travail et l’uniformité des manières de procéder, l’État contrôle<br />
indirectement le comportement de ses citoyens. Par des symboles, l’État permet à ses<br />
citoyens de se rattacher <strong>au</strong>x mêmes valeurs. L’État peut créer, utiliser ou imposer des<br />
symboles nation<strong>au</strong>x externes et internes pour générer un sentiment d’appartenance<br />
à ses citoyens. <strong>Le</strong>s symboles rappellent <strong>au</strong> citoyen qu’il est membre intégral de l’État<br />
par son particularisme et par son attachement à son milieu ( Mackey,1988, p.19) Ils<br />
peuvent être des objets fonctionnels ou des actions symboliques.<br />
<strong>Le</strong>s États-Unis, le Canada et tous les États du monde ont chacun comme objets<br />
fonctionnels: leurs drape<strong>au</strong>x, leurs écussons, leurs blasons, leurs timbres, leurs<br />
plaques minéralogiques, leurs passeports, leurs visas, leurs uniformes qui confirment<br />
l’appartenance de chaque individu à son État. <strong>Le</strong> militaire de Van Buren est<br />
facilement identifiable par rapport <strong>au</strong> militaire de Saint-Léonard, par son uniforme.<br />
L’exemple le plus frappant est celui des uniformes des corps policiers des États. <strong>Le</strong><br />
gendarme <strong>français</strong>, le bobby anglais, le shérif et le marshall américains, le policier de<br />
chacune des provinces canadiennes ainsi que le membre de la Gendarmerie Royale<br />
peuvent être reconnus par leur uniforme qui marque bien les distinctions statales. Aux<br />
postes de la frontière canado-américaine, on peut <strong>au</strong>ssi reconnaître les douaniers<br />
canadiens des douaniers américains <strong>au</strong>ssi bien par leurs uniformes que par les<br />
insignes qui y sont fixées. Donc, les douaniers et les agents d’immigration du côté de<br />
Saint-Léonard s’identifient <strong>au</strong> Canada par leur tenue vestimentaire et appliquent les<br />
statalismes canadiens en matière d’immigration et de douane. Il en est de même du<br />
côté américain. <strong>Le</strong>s droits d’apporter et de rapporter des marchandises d’un pays à<br />
l’<strong>au</strong>tre ne sont pas les mêmes de part et d’<strong>au</strong>tre. Un citoyen américain, qui retourne<br />
dans son pays après un séjour <strong>au</strong> Canada de 48 heures et plus, peut rapporter, à<br />
chaque 30 jours de séjour, sans frais de douane, 400$ de marchandises avec limitation<br />
sur les cigares, cigarettes et boissons alcooliques. Un séjour plus court permet une<br />
exemption de 25$ seulement. Tous les statalismes en matière de douane sont inclus<br />
dans un livret de 35 pages intitulé Know before you go et publié par le département du<br />
trésor américain en anglais seulement. <strong>Le</strong> Canada a <strong>au</strong>ssi sont livret «Je déclare »