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L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel

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Gran<strong>de</strong> Salle<br />

L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l<br />

mise en scène : Matthew Jocelyn<br />

création musicale : Philippe Boesmans<br />

Création du 8 au 14 novembre 2001 – Théâtre Municipal, Colmar - Renseignements : 03 89 41 71 92<br />

22 novembre - 23 décembre 2001<br />

mardi 19h, du mercredi au samedi 20h, dimanche 16h, relâche le lundi<br />

Durée du spectacle : 2h30 environ<br />

Location : 01 53 05 19 19<br />

Plein tarif : <strong>de</strong> 26€ (170,55F) <strong>à</strong> 10€ (65,60F)<br />

Tarif réduit* : <strong>de</strong> 18€ (118,07F) <strong>à</strong> 5€ (32,80 F)<br />

*Moins <strong>de</strong> 27 ans, plus <strong>de</strong> 65 ans, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi<br />

groupe <strong>de</strong> 6 personnes et plus.<br />

Tarifs accordés sur présentation d’un justificatif<br />

Tarifs jour J : 18-27 ans et: 50% <strong>de</strong> réduction le jour même<br />

La gran<strong>de</strong> salle est accessible aux handicapés<br />

Service <strong>de</strong> presse : ZEF<br />

Isabelle Muraour & Marion Bihel<br />

Tél : 01 43 73 08 88 – Mail : assozef@aol.com – P : 06 18 46 67 37


L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l<br />

mise en scène :<br />

assistant : Pierre Guillois<br />

création musicale:<br />

Matthew Jocelyn<br />

Philippe Boesmans<br />

assistant : Fabrizio Cassol<br />

décor : Alain Lagar<strong>de</strong><br />

costumes : Zaïa Koscianski<br />

lumières : Stéphanie Daniel<br />

son : Grégoire Harrer<br />

maquillages, coiffure : Patricia Debrosse<br />

chefs <strong>de</strong> chant : Kira Parfeveets et Bruno Schweyer<br />

Avec<br />

Violaine<br />

Catriona Morrison<br />

Mara <strong>Marie</strong> Éléonore Pourtois<br />

Elisabeth Vercors José Drevon<br />

Pierre <strong>de</strong> Craon Bruno Pesenti<br />

Ann Vercors Lionnel Astier<br />

Jacques Hury Hervé Gaboriau<br />

Le Maire Patrice Ver<strong>de</strong>il<br />

soprano Irina Titaeva<br />

mezzo soprano Yaroslava Kozina<br />

alto <strong>Marie</strong>-Noële Vidal<br />

baryton Franck Martinet<br />

basse François Lis<br />

cor Laurent Pincemin


11 janvier 2002 – Théâtre <strong>de</strong> Poissy<br />

Renseignements et réservations : 01 39 79 49 87.<br />

15 janvier 2002 – Théâtre <strong>de</strong> Cherbourg Scène Nationale<br />

Renseignements et réservations : 02 33 88 55 50.<br />

Production : Atelier du Rhin (Centre Dramatique Régional d’Alsace, Colmar).<br />

En co-réalisation avec l’Athénée Théâtre Louis- Jouvet<br />

La saison 2001/2002 <strong>de</strong> l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet est dédiée <strong>à</strong> Louis Jouvet,<br />

<strong>à</strong> l’occasion du cinquantenaire <strong>de</strong> sa disparition le 16 août 1951 en son théâtre.<br />

Toutes les pièces présentées auront été créées, jouées ou mises en scène par<br />

Louis Jouvet au cours <strong>de</strong> sa carrière.<br />

Les spectacles présentés :<br />

L’Ecole <strong>de</strong>s Femmes / Molière<br />

par Jacques Lassalle / 26 septembre - 10 novembre 2001<br />

L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> / <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l<br />

par Matthew Jocelyn / 22 novembre - 23 décembre 2001<br />

Le Mariage <strong>de</strong> Le Trouha<strong>de</strong>c / Jules Romains<br />

par Jean-<strong>Marie</strong> Villégier / 21 novembre - 16 décembre 2001<br />

Ecoute mon ami et autres textes / Louis Jouvet<br />

par Fabrice Luchini / 17 janvier – 16 février 2002<br />

La Folle <strong>de</strong> Chaillot / Jean Giraudoux<br />

par François Rancillac / 19 janvier - 16 février 2002<br />

Le Diable et le Bon Dieu / Jean-<strong>Paul</strong> Sartre<br />

par Daniel Mesguich / 20 février - 9 mars 2002<br />

Dom Juan / Molière<br />

par Daniel Mesguich / 13 mars - 13 avril 2002<br />

La Machine infernale / Jean Cocteau<br />

par Gloria Paris / 13 mars - 7 avril 2002<br />

Les lectures :<br />

Louis Jouvet : le comédien pédagogue<br />

Textes <strong>de</strong> Louis Jouvet lus par Jacques Lassalle / samedi 27 octobre, 16h30<br />

La naissance <strong>de</strong> Le Trouha<strong>de</strong>c<br />

Textes <strong>de</strong> Louis Jouvet, Jules Romains et Jacques Copeau lus<br />

par Jean-<strong>Marie</strong> Villégier / samedi 8 décembre, 16h30<br />

Jouvet : " la scène natale ".<br />

Textes <strong>de</strong> Copeau, Dullin, Jouvet<br />

Lecture dirigée par Jean-Clau<strong>de</strong> Penchenat / samedi 9 février, 16h30<br />

Le sentiment et la pensée chez Louis Jouvet<br />

Conférence <strong>de</strong> Jean-Loup Rivière / samedi 9 mars, 16h30<br />

Le métier <strong>de</strong> directeur <strong>de</strong> théâtre<br />

Texte <strong>de</strong> Louis Jouvet lu par Valérie Lang / samedi 6 avril, 16h30<br />

Concert :<br />

Louis Jouvet et la musique<br />

Orchestre Ostinato / lundi 26 novembre, 20h<br />

Les partenaires <strong>de</strong> l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet :<br />

Télérama — Paris Première — France Inter


Notes <strong>de</strong> mise en scène<br />

<strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l a vécu avec L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> pendant quelque 56 ans.<br />

C’est une histoire dont il ne pouvait se débarrasser, ou bien une histoire qui<br />

l’habitait, qui lui ressemblait <strong>à</strong> un point tel qu’il ne voulait s’en défaire. Ou les <strong>de</strong>ux.<br />

Le parallèle n’est pas juste, mais je pense, par exemple, <strong>à</strong> la <strong>de</strong>rnière et<br />

énigmatique pièce <strong>de</strong> Shakespeare, La Tempête ; au merveilleux Falstaff <strong>de</strong> Verdi<br />

; ou encore <strong>à</strong> l’une <strong>de</strong>s pièces les plus " par<strong>faite</strong>s " du répertoire, La Cerisaie<br />

d’Anton Tchekhov : ces œuvres qui marquent la fin d’une vie ou, en tout cas, la fin<br />

d’une vie <strong>de</strong> créateur.<br />

Ce sont <strong>de</strong>s œuvres dans lesquelles l’auteur fait un <strong>de</strong>rnier geste vers l’humanité,<br />

conscient <strong>de</strong> la mort qui l’accompagne ou bientôt l’accompagnera, mais<br />

apparemment en paix, plus encore, riche <strong>de</strong> ce savoir.<br />

L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> <strong>de</strong> <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l, dans la <strong>de</strong>rnière version pour la scène,<br />

en 1948, fait partie <strong>de</strong> cette liste, si liste il y a. On y lit, plutôt on y entend une voix<br />

souterraine sans trouble, limpi<strong>de</strong>, une voix qui sait. Indépendamment <strong>de</strong> la foi<br />

religieuse dont se nourrit l’auteur, cette pièce est un cantique, un hymne sans<br />

<strong>de</strong>mi-mesure pour célébrer notre humanité dans toute sa complexité, l’étirement<br />

qui est le nôtre entre désir et désir.<br />

Pierre <strong>de</strong> Craon désire Violaine ou, s’il ne peut la possé<strong>de</strong>r, le salut. Violaine<br />

désire Jacques Hury et, se sacrifiant (trop <strong>de</strong> bonheur en ce mon<strong>de</strong> lui paraissant<br />

la plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s injustices), la sainteté.<br />

Jacques Hury désire Violaine, puis Mara, puis tout ce qui peut lui arriver et qui lui<br />

arrive. Anne Vercors désire Jérusalem, Mara désire Jacques, Elizabeth Vercors<br />

n’ose plus désirer, ce qui en son cas équivaut <strong>à</strong> désirer le bonheur <strong>de</strong>s siens, ou<br />

du moins la paix.<br />

Les désirs dans ce mon<strong>de</strong>, ou pour un autre (" l’autre mon<strong>de</strong> ", non pas " un autre<br />

", nous dirait <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l), se confrontent, se toisent, ne se réconcilient jamais<br />

vraiment. Mais en guise <strong>de</strong> miracle, c’est-<strong>à</strong>-dire en pleine reconnaissance du<br />

mystère <strong>de</strong> la vie, <strong>de</strong> toute vie, Violaine enlève la mort <strong>à</strong> la petite Aubaine, et lui<br />

confère les yeux bleus du ciel.<br />

Depuis <strong>de</strong>s années je pars du principe que les textes <strong>de</strong> théâtre sont avant tout<br />

<strong>de</strong>s partitions vocales, le corps <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong>s instruments.<br />

C’est maintenant un cliché quand, <strong>à</strong> la fin d’une répétition, je dis : " N’oubliez pas,<br />

vous n’êtes pas <strong>de</strong>s acteurs, vous êtes <strong>de</strong>s musiciens ! "<br />

Inventer le phrasé, la courbe sonore, les accents et les dynamiques, livrer le sens<br />

pour mieux laisser couler le sang.<br />

Ou encore : savoir que les notes contiennent le sens, que la musique est l’émoi.<br />

L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> est déj<strong>à</strong> une partition.<br />

Rarement la langue <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l n’a été si construite, aussi musicale qu’elle ne<br />

l’est dans cette pièce.<br />

Ni la place qu’occupe la musique, si importante.


C’est pour cette raison que, en compagnie du compositeur belge Philippe<br />

Boesmans, nous allons créer une partition pour chœur, un tissage <strong>de</strong> cinq voix,<br />

toujours présent sur le plateau.<br />

Ce chœur interprétera les prières, cantiques et autres chants mentionnés dans le<br />

texte. Mais il aura aussi le rôle <strong>de</strong> dialoguer avec le texte et avec les acteurs, <strong>de</strong><br />

donner <strong>à</strong> entendre une matière lyrique toute aussi riche que les paroles <strong>de</strong><br />

Clau<strong>de</strong>l.<br />

Le chœur <strong>de</strong>vient ainsi une haie <strong>de</strong> résonance pour le texte tout entier, une<br />

manière d’appuyer le sens, certes, mais également <strong>de</strong> se détacher, délicatement,<br />

d’un certain envoûtement <strong>de</strong> la fable.<br />

Offrir L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> au théâtre, aujourd’hui, nécessite un balancement<br />

quasi imperceptible entre la parole et l’histoire, entre l’histoire et le sens <strong>de</strong> cette<br />

histoire, entre le sens et la musique qui nous fait parvenir ce sens <strong>de</strong> la manière<br />

dont il est conçu.<br />

Matthew Jocelyn


Note <strong>de</strong> travail sur la langue <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l<br />

Il y a quelque chose du verbe <strong>de</strong> William Shakespeare dans le théâtre <strong>de</strong> <strong>Paul</strong><br />

Clau<strong>de</strong>l. Il ne s’agit pas simplement <strong>de</strong> la richesse <strong>de</strong> l’imagerie ou du lyrisme<br />

apparent dans ses drames, mais aussi du soin donné par l’auteur <strong>à</strong> l’architecture<br />

<strong>de</strong> chaque phrase, <strong>à</strong> sa rythmique, <strong>à</strong> la courbe <strong>de</strong> sa pensée ainsi qu’<strong>à</strong> la matière<br />

sonore - allitérations, onomatopées, articulations diverses - qui viennent <strong>à</strong> tout<br />

instant alimenter le sens.<br />

Mais, au contraire <strong>de</strong> la langue <strong>de</strong> Shakespeare, l’absence d’accent tonique en<br />

français aurait tendance <strong>à</strong> rendre lisse cette écriture, <strong>à</strong> lui donner une seule<br />

direction, une courbe unique. Sur un long parcours, cette musique trop constante,<br />

trop régulière, peut en venir <strong>à</strong> masquer, voire <strong>à</strong> annuler, le sens particulier <strong>de</strong>s<br />

mots eux-mêmes. Destin difficile pour une langue qui vit plutôt, me semble-t-il, par<br />

ses heurts et ses contours.<br />

Dans notre travail qui cherche <strong>à</strong> rendre concrets, tangibles, le son et le sens <strong>de</strong><br />

chaque mot (y compris par l’occultation d’un certain nombre <strong>de</strong> liaisons), non<br />

comme un procédé <strong>de</strong> diction, mais pour rendre plus claire, plus percutante la<br />

narration, nous avons donc choisi <strong>de</strong> laisser apparaître un -<strong>de</strong>s- accent(s)<br />

toniques(s) ; ainsi <strong>de</strong> faire valoir cette géographie tout en crêtes et vallées qu’est<br />

la richissime langue théâtrale <strong>de</strong> <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l.<br />

Matthew Jocelyn


Note d’intention du compositeur<br />

" Le dialogue, au départ <strong>de</strong> ces intuitions, a vite dépassé le jeu <strong>de</strong>s questions /<br />

réponses entre metteur en scène et musiciens, révélant comme enjeu réel<br />

l’aboutissement <strong>à</strong> " une vraie proposition <strong>de</strong> théâtre musical " : une Annonce <strong>faite</strong><br />

<strong>à</strong> marie qui, on ne sait, chante ou naisse du chant, accueille le musical ou s’y<br />

recueille. La pièce <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l, telle qu’en elle-même, mais donnée avec son<br />

chant, comme on livrerait ensemble une hallucination avec les conditions qui la<br />

provoquent, sans explication, sans prétendre <strong>à</strong> aucun moment savoir quoi, <strong>de</strong> la<br />

musique ou du texte, est le réel, quoi l’hallucination qui en émane.<br />

Nous voil<strong>à</strong> donc avec cinq voix en scène, qui sont un chœur <strong>de</strong> théâtre, qui sont le<br />

chœur <strong>de</strong>s moniales, qui sont la pluie, la comptine, la " ban<strong>de</strong> son ", la ban<strong>de</strong><br />

passante <strong>de</strong>s émetteurs pirates <strong>de</strong> miracles, la banda <strong>de</strong> la noce, ou les<br />

pleureuses que toute confession rêve. Cinq, parce que c’est beau, que c’est n’est<br />

pas déduit <strong>de</strong> la pièce mais y suffit : les trois voix <strong>de</strong> femmes (soprano, mezzo,<br />

alto) et les <strong>de</strong>ux hommes (graves : baryton et basse, avec leur falsetto) dont les<br />

divers appariements peuvent tout faire supposer en musique et, quant au théâtre,<br />

servir <strong>à</strong> tout.<br />

Il y a une sono : ces voix (mais parfois le reste du plateau plutôt qu’elles) sont (ou<br />

ne sont pas, ailleurs) amplifiées (c’est <strong>à</strong> dire : proches, intimes, fragiles, réfugiées<br />

dans l’oreille avec leurs brisures, l’idée <strong>de</strong> leur haleine et l’aveu <strong>de</strong> leur grain).<br />

Lyriques, dans la mesure où Clau<strong>de</strong>l le suppose. Elles émanent <strong>de</strong> corps visibles<br />

ou invisibles, placés en déplacements, figurant ou ne figurant pas. Elles chantent,<br />

elles bruitent, elles discourent, elles font <strong>de</strong> la musique avec la bouche et baillent<br />

en mettant leur main <strong>de</strong>vant leur bouche.<br />

Les fonctions <strong>de</strong> la musique ne font pas l’objet d’un classement ou d’un tri d’où<br />

tirer une cohérence esthétique ou un " statut " : l’une ou l’autre ne peuvent valoir ici<br />

que " <strong>de</strong> naissance ", du fait <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r du point d’extase inquiète obscur où jaillit<br />

la matière d’un tel texte en amont, même, <strong>de</strong> la passion <strong>de</strong> son auteur <strong>à</strong> le<br />

produire. Q’il nous soit permis <strong>de</strong> l’y trouver et <strong>de</strong> le rendre.<br />

Philippe Boesmans


Notes complémentaires sur la musique<br />

Une composition lyrique, pourquoi ?<br />

Déj<strong>à</strong> le titre L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> fait référence <strong>à</strong> la voix. Déj<strong>à</strong> il est question<br />

d’annonciation. La voix, l’oreille sont l<strong>à</strong>. Déj<strong>à</strong> nous sommes amenés <strong>à</strong> écouter, <strong>à</strong> peser le<br />

poids réel, profond <strong>de</strong> toute énonciation. Et cette annonce en particulier allait révolutionner la<br />

vie <strong>de</strong>s hommes pendant plusieurs siècles. C’est dire l’importance réelle que peut avoir la<br />

voix.<br />

Ensuite, il y a l’écriture <strong>de</strong> <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l, qui est avant tout musicale. Il y a un sens du rythme<br />

évi<strong>de</strong>nt dans la manière dont il pose les mots sur la page. Si on étudie l’évolution <strong>de</strong> la pièce<br />

au fil <strong>de</strong>s différentes versions, il apparaît évi<strong>de</strong>nt que Clau<strong>de</strong>l a travaillé <strong>à</strong> affiner le rythme.<br />

De plus, il y a ses indications, ses didascalies riches en substances sonores, riche <strong>à</strong> l’oreille<br />

et qui font appel <strong>à</strong> une multitu<strong>de</strong> d’éléments sonores : angélus, chants d’oiseaux, sons <strong>de</strong><br />

trompette, comptines d’enfants…<br />

S’agit-il d’un opéra ?<br />

Non. Il n’a jamais été question <strong>de</strong> mettre le texte en musique. Il est plutôt question que le texte<br />

et la musique s’informent l’un sur l’autre, qu’ils se complètent, se bousculent… et dans la<br />

texture même <strong>de</strong> la partition musicale et dans le sens. L’objectif partagé avec Philippe<br />

Boesmans est <strong>de</strong> travailler sur une forme <strong>de</strong> théâtre musical dans toute sa richesse théâtrale<br />

et lyrique. Par ailleurs, il est intéressant <strong>de</strong> noter que <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l –<strong>de</strong> son propre aveu– fut<br />

très attaché <strong>à</strong> l’idée <strong>de</strong> voir naître une version lyrique <strong>de</strong> L’Annonce... Les écrits <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l<br />

sur la diction, l’énonciation, le rythme ten<strong>de</strong>nt tous vers une interprétation lyrique, et montrent<br />

<strong>à</strong> quel point l’auteur tendait vers une sorte <strong>de</strong> chant-parlé.<br />

Philippe Boesmans est principalement connu pour ses opéras<br />

Justement. C’est parce qu’il est d’abord un compositeur d’opéra que je souhaitais<br />

entreprendre ce projet avec lui. Nous sommes dans une véritable démarche <strong>de</strong> musique<br />

lyrique, vocale. Le défi, avec Philippe Boesmans, c’est <strong>de</strong> créer un tissu lyrique qui ne<br />

nécessite pas d’être soutenu par un orchestre, qui tienne par lui-même.<br />

Quels seront les rapports entre les chanteurs et les acteurs ?<br />

Les chanteurs ne seront pas en interaction directe avec les acteurs. Ils seront présents en<br />

permanence sur le plateau mais avec <strong>de</strong>s présences <strong>de</strong> chœur, <strong>de</strong> masses sonores,<br />

d’instruments musicaux… Ainsi, <strong>à</strong> certains moments reprendront-ils <strong>de</strong>s éléments du texte en<br />

écho, en réponse… Ils s’intègreront par ailleurs dans un important travail d’amplification et <strong>de</strong><br />

transformation sonores : les voix -<strong>de</strong>s acteurs comme <strong>de</strong>s chanteurs- subiront <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong><br />

mises en écho, <strong>de</strong> répétition, <strong>de</strong> réverbérations, d’étirements, <strong>de</strong> bruitages, <strong>de</strong> brouillages. Il<br />

s’agit pour moi <strong>de</strong> poursuivre un travail complexe sur les effets autour <strong>de</strong>s voix tel que je l’ai<br />

entamé déj<strong>à</strong> sur ma <strong>de</strong>rnière création fils nat. <strong>de</strong> Graham Smith.<br />

Comment allez-vous travailler entre ces <strong>de</strong>ux groupes ?<br />

Dès le mois <strong>de</strong> juin, nous avons entamé le travail avec les chanteurs afin d’appréhen<strong>de</strong>r le<br />

style <strong>de</strong> l’écriture <strong>de</strong> Philippe Boesmans. En septembre, ce travail se prolongera et se<br />

développera avec un chef <strong>de</strong> chant. Dès la fin du mois <strong>de</strong> septembre -<strong>à</strong> six semaines <strong>de</strong> la<br />

première- les <strong>de</strong>ux groupes seront mélangés afin <strong>de</strong> faire évoluer la partition musicale au plus<br />

juste et au plus près <strong>de</strong> la mise en scène. Le compositeur ou son assistant, Jean-Louis<br />

Libert, étant présents durant les répétitions. Il y a un véritable travail <strong>de</strong> composition qui<br />

veillera en permanence <strong>à</strong> rester parallèle <strong>à</strong> celui réalisé sur le texte.<br />

Matthew Jocelyn.


L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> : synopsis<br />

Prologue : Pierre <strong>de</strong> Craon, Violaine<br />

Où il est question d’un pardon que Violaine accor<strong>de</strong> <strong>à</strong> Pierre après que celui-ci eut<br />

tenté <strong>de</strong> forcer son désir. Où Pierre annonce qu’il est atteint par la lèpre et qu’il<br />

part bâtir une église au loin. Où l’on apprend que Violaine est fiancée <strong>à</strong> Jacques.<br />

Où Violaine offre son anneau <strong>de</strong> fiançailles <strong>à</strong> Pierre et l’embrasse en signe<br />

d’offran<strong>de</strong> et d’adieu, ce que surprend Mara qui entre.<br />

Acte I<br />

Scène 1 : La mère et le père<br />

Ils parlent <strong>de</strong> leurs filles, Violaine et Mara. Le père entend marier Violaine <strong>à</strong><br />

Jacques, <strong>à</strong> qui il veut confier sa succession avant son départ pour Jérusalem. La<br />

mère lui dit que Mara a aussi <strong>de</strong>s vues sur Jacques.<br />

Scène 2 : Mara, la mère<br />

Mara explique qu’elle s’oppose au mariage <strong>de</strong> Violaine. Elle veut Jacques pour<br />

elle.<br />

Scène 3 : Jacques et le père, puis Violaine<br />

Jacques entre avec un serviteur coupable d’avoir dérobé un fagot. Il veut le châtier.<br />

Le père rend une justice magnanime. Il invite son futur beau-fils, qui va hériter <strong>de</strong><br />

son autorité, <strong>à</strong> suivre son exemple. Il lui donne Violaine. Violaine accepte. Le père<br />

part aussitôt.<br />

Acte II<br />

Scène 1 : Mara et la mère<br />

Où l’on apprend que, suivant la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mara, la mère a dit <strong>à</strong> Violaine l’amour<br />

que porte Mara <strong>à</strong> Jacques.<br />

Scène 2 : Mara et Jacques<br />

Où Mara et Jacques tiennent <strong>de</strong>s propos sur Violaine, sur son baiser <strong>à</strong> Pierre, sur<br />

son amour pour Jacques.<br />

Scène 3 : Jacques et Violaine<br />

Ils se promettent longuement l’un <strong>à</strong> l’autre avant que Violaine annonce que cet<br />

amour ne pourra être consommé. Elle est atteinte par la lèpre. Jacques la répudie.<br />

Elle annonce son départ pour la léproserie.<br />

Scène 4 : Mara et la mère<br />

Mara annonce <strong>à</strong> sa mère l’annulation du mariage entre Jacques et Violaine.<br />

Scène 5 : Mara, la mère, Jacques et Violaine<br />

Jacques et Violaine annoncent qu’ils doivent tous <strong>de</strong>ux quitter momentanément la<br />

ferme.


Acte III<br />

Scène 1 : Un village, <strong>de</strong>s villageois<br />

Veille <strong>de</strong> Noël, les paysans se rassemblent pour préparer la venue du nouveau<br />

Roi. Arrive Mara, un baluchon sous le bras, qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>à</strong> voir la lépreuse. Où<br />

l’on apprend que cette <strong>de</strong>rnière est l<strong>à</strong> <strong>de</strong>puis huit ans. Entre Violaine, voilée.<br />

Scène 2 : Violaine et Mara<br />

Violaine retrouve sa sœur. Mara l’informe : sa mère est morte, son père n’a pas<br />

reparu encore, Jacques et Mara vont bien. Où il apparaît que Violaine est<br />

désormais aveugle, que Mara porte un bébé mort dans ses bras, son enfant, et<br />

qu’elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>à</strong> Violaine <strong>de</strong> lui rendre la vie.<br />

Noël sonne aux églises. Des trompettes annoncent le passage du cortège royal.<br />

Violaine <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>à</strong> Mara <strong>de</strong> lui lire <strong>de</strong>s textes saints, quand soudain l’enfant<br />

revient <strong>à</strong> la vie. Il a désormais les yeux bleus <strong>de</strong> Violaine.<br />

Acte IV<br />

Scène 1 : Mara et Jacques<br />

Ils parlent <strong>de</strong> l’enfant mystérieusement guéri ; d’une lépreuse morte, poussée par<br />

quelqu’un dans une sablière… Mara entend <strong>de</strong>s bruits. Entre le père, Violaine<br />

mourante dans ses bras.<br />

Scène 2 : Jacques, Mara, le père, Violaine<br />

Le père parle. Il sait tout : le sacrifice <strong>de</strong> Violaine pour le bonheur <strong>de</strong> Mara, pour<br />

sauver Pierre, pour sauver l’église du schisme, pour sauver la France déchirée en<br />

<strong>de</strong>ux, pour la vie <strong>de</strong> l’enfant Aubaine. Il sait le geste <strong>de</strong> Mara pour tenter <strong>de</strong> tuer sa<br />

sœur. Mais le sacrifice a porté : Pierre est guéri, l’enfant vit, le nouveau roi a repris<br />

son trône. Le miracle a eu lieu. Le verbe s’est fait chair.<br />

Mara reconnaît sa trahison, son crime. Violaine revit, pardonne avant <strong>de</strong> mourir.


Jouvet et l’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong><br />

L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> dans la mise en scène <strong>de</strong> Louis Jouvet est créée <strong>à</strong> Rio<br />

<strong>de</strong> Janeiro le 19 juin 1942, dans le cadre <strong>de</strong> la tournée en Amérique latine que<br />

Jouvet effectue avec sa troupe. Elle est reprise au théâtre <strong>de</strong> l’Athénée sans<br />

changement <strong>de</strong> mise en scène du 11 au 16 juin 1946.<br />

Les élans patriotiques que Léon Teich relève dans la pièce font peut-être partie<br />

<strong>de</strong>s raisons qui poussent Jouvet <strong>à</strong> emmener L’Annonce en Amérique latine en<br />

cette pério<strong>de</strong> d’occupation <strong>de</strong> la France.<br />

D’autre part, Louis Jouvet choisit <strong>de</strong> confier <strong>à</strong> <strong>de</strong>s Sud-Américains la conception<br />

<strong>de</strong> certains éléments du spectacle. Eduardo Anahory se charge <strong>de</strong>s décors,<br />

excepté celui du prologue qui est l’œuvre <strong>de</strong> Christian Bérard. Les costumes sont<br />

pour la plupart <strong>de</strong>ssinés par Ana-Iñès Carcano, et la musique est composée par<br />

Ranzo Massarani.<br />

La distribution est la suivante : Monique Mélinand interprète Violaine, Melle Wanda<br />

Kerien - Mara, Suzanne Courtal - la mère, Louis Jouvet - Anne Vercors, Jean<br />

Dalmain - Pierre <strong>de</strong> Craon, Leo Lapara - Jacques Hury.<br />

La reprise <strong>à</strong> l’Athénée<br />

En alternance avec La Folle <strong>de</strong> Chaillot, Knock et L’Ecole <strong>de</strong>s Femmes, Jouvet<br />

présente L’Annonce <strong>à</strong> Paris. Il parvient <strong>à</strong> obtenir <strong>de</strong> <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l et <strong>de</strong> Maria<br />

Scibor, auteur <strong>de</strong> la musique souhaitée par le dramaturge, l’autorisation d’utiliser<br />

<strong>à</strong> nouveau la musique <strong>de</strong> Massarani.<br />

Excepté Clau<strong>de</strong>l qui juge la représentation " effroyable ", et certains journalistes<br />

qui émettent <strong>de</strong>s réserves sur l’interprétation <strong>de</strong> tel ou tel acteur ou sur le choix<br />

d’une diction qui leur semble déclamatoire et emphatique, l’accueil est excellent.<br />

On admire les " images <strong>de</strong> missels " <strong>de</strong>ssinées par l’alliance <strong>de</strong>s décors et <strong>de</strong>s<br />

costumes et l’on se recueille au théâtre <strong>de</strong> l’Athénée, <strong>de</strong>venu " cathédrale ". On<br />

célèbre également le talent <strong>de</strong> Jouvet-acteur <strong>à</strong> restituer le souffle et la poésie du<br />

verset claudélien.<br />

" La poignante représentation que Louis Jouvet et sa compagnie viennent <strong>de</strong> nous donner <strong>de</strong> L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> n’est pas près <strong>de</strong><br />

sortir <strong>de</strong> nos mémoires. Tout a été mis en œuvre pour faire valoir <strong>à</strong> la fois la magnifique simplicité et l’ampleur biblique <strong>de</strong> ce texte<br />

extraordinaire : la musique discrète <strong>de</strong> Massarani sait s’intégrer <strong>à</strong> l’action, se fondre dans la musique <strong>de</strong>s scènes et <strong>de</strong>s mots. Les<br />

décors d’Eduardo Anahory sont tous harmonieux ; en particulier celui du <strong>de</strong>uxième acte où s’allient remarquablement le bleu <strong>de</strong> la toile<br />

et le vert <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>aux, et le décor du troisième : la forêt froi<strong>de</strong> aux branches nues et au sol enneigé…<br />

Les éclairages jouent leur rôle dans la pièce, spécialement au cours <strong>de</strong> la résurrection du petit enfant <strong>de</strong> Mara. L’accord <strong>de</strong> couleur <strong>de</strong>s<br />

costumes féminins est dû <strong>à</strong> Ana-Iñès Carcano. (Et ainsi nous revient cette Amérique du Sud <strong>à</strong> laquelle Jouvet avait porté L’Annonce).<br />

Je revois le long d’un portant la triple tache <strong>de</strong> trois robes : la jaune safran, la bleu outremer, la brune <strong>de</strong> terre et noire <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil ; je<br />

revois aussi les voiles gris <strong>de</strong> Violaine et la silhouette verte et blanche <strong>de</strong> Mara au <strong>de</strong>rnier acte. Ces indications " autour " <strong>de</strong> la pièce et<br />

<strong>de</strong>s protagonistes ne sont <strong>de</strong>stinés qu’<strong>à</strong> souligner l’harmonie du cadre dans lequel se déroule le mélodrame sublime, le puissant<br />

mystère claudélien. […]<br />

Quant <strong>à</strong> Jouvet lui-même, il est encore une bonne fois tout bonnement étonnant. Seul, il peut nous restituer avec cette maîtrise le côté<br />

réaliste et le côté lyrique <strong>de</strong> son personnage. Seul, il est capable <strong>de</strong> mettre autant, par sa manière <strong>à</strong> lui <strong>de</strong> respirer le texte, la<br />

construction savante, la mesure poétique <strong>de</strong> la phrase et, par la sobre gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> son geste, la beauté plastique <strong>de</strong> certains tableaux.<br />

[…] Il y a longtemps que je n’avais été aussi bouleversé au théâtre ! "<br />

Jean-Jacques Gautier, Le Figaro, 12 juin 1946.


<strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l<br />

" Où est-ce que j’ai été la chercher, cette gran<strong>de</strong> histoire que commémoraient trois fois par jour<br />

aux différentes étapes <strong>de</strong> la journée les trois coups au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ma tête <strong>de</strong> la Salutation<br />

angélique ? Cette relation déchirante <strong>de</strong> quelque chose qui ne fut jamais et qui <strong>à</strong> jamais ne<br />

cessera plus d’arriver ! "<br />

<strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l, Le Pays <strong>de</strong> l’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong>, 1948<br />

D’origine bourgeoise provinciale, <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l est né <strong>à</strong> Villeneuve-sur-Fère, en<br />

1868, sur les confins <strong>de</strong> la Champagne et <strong>de</strong>s Ar<strong>de</strong>nnes. De famille catholique,<br />

l’enseignement laïque lui fait perdre la foi qu’il retrouvera <strong>à</strong> l’âge <strong>de</strong> dix-huit ans, le<br />

jour <strong>de</strong> Noël, le 25 décembre 1886, dans l’église Notre-Dame <strong>de</strong> Paris, lors d’une<br />

illumination subite. Sa vie <strong>de</strong> diplomate, <strong>de</strong> 1893 et 1936, le conduit <strong>à</strong> séjourner<br />

presque constamment <strong>à</strong> l’étranger, dans divers pays. Il sera ainsi consul <strong>de</strong><br />

France <strong>à</strong> Prague, <strong>à</strong> Francfort, <strong>à</strong> Hambourg, ministre plénipotentiaire <strong>à</strong> Rio <strong>de</strong><br />

Janeiro, <strong>à</strong> Copenhague, ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> France <strong>à</strong> Tokyo, <strong>à</strong> Washington, enfin <strong>à</strong><br />

Bruxelles, <strong>de</strong> 1933 <strong>à</strong> 1955, où se terminera sa brillante carrière.<br />

Sa vie littéraire conduite parallèlement s’épanouira glorieusement, au terme <strong>de</strong><br />

son rôle <strong>de</strong> diplomate, dans sa propriété <strong>de</strong> Brangues, en bordure <strong>de</strong> la Savoie et<br />

du Dauphiné. Ses conceptions, en étroit rapport avec les idées religieuses,<br />

l’incitent <strong>à</strong> préciser le rôle du poète dont le langage doit, selon lui, traduire l’unité<br />

fondamentale du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s choses et <strong>de</strong> l’esprit, et correspondre <strong>à</strong> une véritable<br />

" connaissance " abolissant la contradiction objet-sujet.<br />

L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> est une œuvre qui hante la vie <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l, <strong>de</strong>puis la<br />

première étape <strong>de</strong> sa rédaction en 1892, alors qu’elle a encore pour titre La Jeune<br />

Fille Violaine, jusqu’aux <strong>de</strong>rniers remaniements qui <strong>de</strong>vaient conduire, en 1948, <strong>à</strong><br />

la version dite " version définitive pour la scène ". Cette <strong>de</strong>rnière version a été<br />

créée <strong>à</strong> la Comédie-Française en 1955, quelques jours <strong>à</strong> peine avant la<br />

disparition <strong>de</strong> <strong>Paul</strong> Clau<strong>de</strong>l.<br />

Avec Tête d’Or et La Ville, L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong>, du moins dans sa première<br />

version, appartient au premier cycle <strong>de</strong>s grands drames claudéliens, où d’emblée<br />

apparaissent tous les éléments caractéristiques <strong>de</strong> cette dramaturgie, si<br />

particulière dans l’histoire du théâtre en Occi<strong>de</strong>nt : utilisation du verset,<br />

détermination floue du temps et <strong>de</strong> l’espace, contraste entre une poésie brute et<br />

terrienne -puisée dans les sources <strong>de</strong> l’enfance vosgienne <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l- et un<br />

lyrisme où s’entremêlent passion charnelle et mystique.<br />

Si L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> a toutefois cette place si particulière dans l’œuvre<br />

claudélienne, c’est qu’elle incarne mieux que toute autre le combat intérieur <strong>de</strong><br />

Clau<strong>de</strong>l auquel se sont livrés, toute sa vie durant, l’homme <strong>de</strong> foi -catholique<br />

défenseur <strong>de</strong> la règle-, et l’homme du désir : l’homme <strong>de</strong> Dieu mais aussi celui<br />

<strong>de</strong> la création et <strong>de</strong> la chair.<br />

Montée pour la première fois par Lugné-Poe au Théâtre <strong>de</strong> l’Œuvre en 1912,


L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> sera reprise au théâtre allemand <strong>de</strong> Hellerau, dans une<br />

mise en scène <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l lui-même, qui accomplit alors la phase européenne <strong>de</strong><br />

sa carrière diplomatique. Première pièce <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l <strong>à</strong> être montée, elle est aussi<br />

la première <strong>à</strong> être acceptée <strong>à</strong> la Comédie-Française dès 1938, bien qu’elle n’y<br />

sera montée qu’en 1955. Charles Dullin, Jacques Hébertot sont parmi les<br />

premiers metteurs en scène, avec Louis Jouvet, <strong>à</strong> s’affronter <strong>à</strong> ce drame mystique,<br />

souvent considéré comme le chef-d’œuvre <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>l.


Repères biographiques<br />

Matthew Jocelyn<br />

Comédien et metteur en scène d’origine canadienne, Matthew Jocelyn a<br />

commencé par arpenter les planches universitaires puis professionnelles au<br />

Canada et en Angleterre, où il termine ses étu<strong>de</strong>s <strong>à</strong> l’Université d’Oxford.<br />

En 1981, il part <strong>à</strong> la rencontre du Teatr Laboratorium <strong>de</strong> Grotowski en Pologne.<br />

Pendant cinq ans, il poursuit un travail inspiré par ses séjours avec les acteurs du<br />

Teatr Laboratorium en Pologne et en Italie. En 1983, il co-fon<strong>de</strong> avec Denis Milos<br />

le Théâtre <strong>de</strong> l’Autre-Rive <strong>à</strong> Paris et tient en parallèle le poste <strong>de</strong> lecteur d’anglais<br />

<strong>à</strong> l’Ecole Normale Supérieure <strong>de</strong> la rue d’Ulm. En 1984, il travaille au sein du<br />

groupe Mai Juku <strong>de</strong> Tanaka Min <strong>à</strong> Tokyo -danse Butho- puis revient en Europe<br />

créer <strong>de</strong>s spectacles <strong>de</strong> danse-théâtre, notamment en France et en Espagne.<br />

Depuis 1987, il se consacre surtout <strong>à</strong> la mise en scène, créant <strong>de</strong>s spectacles<br />

avec <strong>de</strong>s textes originaux, au Canada, <strong>à</strong> Paris et en Suisse. Il est aussi assistant<br />

<strong>de</strong> Patrice Chéreau sur la mise en scène <strong>de</strong> Hamlet pour le Festival d’Avignon.<br />

En 1991, il met en scène La Double Inconstance <strong>de</strong> Marivaux au Canada et, en<br />

1992, ouvre le Printemps <strong>de</strong>s Comédiens <strong>de</strong> Montpellier avec la création française<br />

<strong>de</strong> La Tragédie <strong>de</strong> l’athée <strong>de</strong> Cyril Tourneur, pièce anglaise méconnue <strong>de</strong> 1611<br />

dont il signe par ailleurs la traduction. Entre 1993 et 1995, il dirige l’Atelier<br />

Tchekhov <strong>à</strong> Paris et conduit un travail <strong>de</strong> recherche qui donne lieu <strong>à</strong> la création <strong>de</strong><br />

Trois Sœurs, <strong>à</strong> Paris et en province, pendant l’hiver et le printemps 1995.<br />

A l’automne 1995, il fait son entrée <strong>à</strong> l’Opéra Bastille en tant qu’assistant <strong>de</strong><br />

Jonathan Miller sur une mise en scène <strong>de</strong> La Bohème. Suivront trois saisons où il<br />

dirige le travail scénique du Centre <strong>de</strong> formation lyrique <strong>de</strong> l’Opéra Bastille. Il met<br />

en scène près <strong>de</strong> 30 concerts-spectacles donnés <strong>à</strong> l’Amphithéâtre <strong>de</strong> l’Opéra<br />

Bastille ainsi qu’en tournée dans <strong>de</strong> nombreux théâtres en France. Il y monte par<br />

ailleurs, en réduction pour piano, Cosi fan tutte <strong>de</strong> W.A. Mozart et Carmen <strong>de</strong><br />

Georges Bizet. En 1997, il met en scène la première en langue française <strong>de</strong><br />

Danser <strong>à</strong> Lughnasa <strong>de</strong> Brian Friel avec les comédiens du Théâtre <strong>de</strong> l’Ecrou, en<br />

représentation <strong>à</strong> Fribourg (Suisse).<br />

Il est nommé en juin 1998 <strong>à</strong> la direction <strong>de</strong> l’Atelier du Rhin, Centre dramatique<br />

régional d’Alsace, <strong>à</strong> Colmar, où il assume également, en étroite collaboration avec<br />

l’Opéra national du Rhin, la fonction <strong>de</strong> directeur <strong>de</strong>s Jeunes Voix du Rhin, troupe<br />

<strong>de</strong> jeunes chanteurs professionnels accueillis en rési<strong>de</strong>nce pour une saison <strong>à</strong><br />

l’Atelier du Rhin. A Colmar, il met en scène la création française <strong>de</strong> Danser <strong>à</strong><br />

Lughnasa <strong>de</strong> Brian Friel, en décembre 1998 puis en tournée, en France, <strong>à</strong> La<br />

Filature <strong>de</strong> Mulhouse, et en Suisse. En janvier 2000, il crée en français la pièce<br />

contemporaine Nightingale <strong>de</strong> l’auteur londonien Timberlake Wertenbaker ainsi<br />

que Larmes du couteau et Alexandre Bis <strong>de</strong> Martinu, dans une production <strong>de</strong>s<br />

Jeunes Voix du Rhin. Direction musicale : David Cowan (mai 2000).<br />

La saison 2000-2001 le voit réaliser la mise en scène <strong>de</strong> fils nat., <strong>de</strong> Graham


Smith, auteur associé <strong>à</strong> l’Atelier du Rhin. Outre L’Annonce <strong>faite</strong> <strong>à</strong> <strong>Marie</strong> <strong>de</strong> <strong>Paul</strong><br />

Clau<strong>de</strong>l avec une direction musicale <strong>de</strong> Philippe Boesmans, il montera l’opéra La<br />

Cecchina ossia la buona figliola <strong>de</strong> Noccolo Piccini fin mai 2001 avec les jeunes<br />

voix <strong>de</strong> l’Atelier du Rhin.<br />

Philippe Boesmans<br />

Philippe Boesmans est né <strong>à</strong> Tongres, en Belgique, en 1936.<br />

Après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> piano <strong>à</strong> Lièges où il obtient un Premier prix, il renonce, par la<br />

suite, <strong>à</strong> une carrière d'instrumentiste -malgré quelques concerts avec l'Ensemble<br />

Musique Nouvelle, pour se consacrer <strong>à</strong> la composition en autodidacte.<br />

Ses rencontres avec Pierre Froi<strong>de</strong>bise, Henri Pousseur, Célestin Deliège et André<br />

Souris, et quelques stages <strong>à</strong> Darmstadt déterminent et assurent sa volonté <strong>de</strong><br />

composer.<br />

Ses premières œuvres datent du début <strong>de</strong>s années 1960 et témoignent <strong>de</strong> la<br />

profon<strong>de</strong> influence d'un sérialisme qui se fissure -Berio, Boulez, Stockhausen,<br />

incluant consonances et périodicités rythmiques.<br />

En 1971, il est attaché au Centre <strong>de</strong> Recherches Musicales <strong>de</strong> Wallonie, dirigé par<br />

Henri Pousseur, et au Studio électronique <strong>de</strong> Liège. Producteur <strong>à</strong> la RTBF, il est<br />

<strong>de</strong>puis 1985 compositeur en rési<strong>de</strong>nce au Théâtre Royal <strong>de</strong> la Monnaie, qui lui<br />

comman<strong>de</strong> plusieurs partitions, parmi lesquelles les opéras : La Passion <strong>de</strong><br />

Gilles (1983) et les Trakllie<strong>de</strong>r (1987), ainsi que l'orchestration <strong>de</strong> L'Incoronazione<br />

di Poppea <strong>de</strong> Monteverdi (1989). Après Surfing (1992), le festival Ars Musica crée<br />

Reigen, opéra en dix dialogues sur la pièce homonyme <strong>de</strong> Schnitzler, dans une<br />

production <strong>de</strong> la Monnaie mise en scène par Luc Bondy, qui a été reprise par le<br />

Festival d'Automne <strong>à</strong> Paris en novembre 1994, au Théâtre du Châtelet.<br />

En 1997, c’est Bernard Foccroulle qui remet Philippe Boesmans au travail,<br />

toujours avec Luc Bondy. Ils accor<strong>de</strong>nt cette fois leurs faveurs au Conte d’hiver <strong>de</strong><br />

William Shakespeare. La première vient d’avoir lieu, en décembre 2000, au<br />

Théâtre du Châtelet (Paris).<br />

Ses oeuvres, programmées par les principaux festivals internationaux -Darmstadt,<br />

Varsovie, Zagreb, Bruxelles, Royan, Metz, Avignon-, ont reçu <strong>de</strong> nombreux prix,<br />

parmi lesquels le Prix Italia pour Upon La-Mi (1969), le Prix <strong>de</strong> l'Académie Charles-<br />

Cros, le Prix international du disque Koussevitzky, le Prix <strong>de</strong> l'Union <strong>de</strong> la Presse<br />

Musicale Belge...<br />

Catriona Morrisson (Violaine)<br />

Parallèlement <strong>à</strong> sa formation théâtrale au Studio Pygmalion <strong>à</strong> Paris, <strong>de</strong> 1991 <strong>à</strong><br />

1993, puis <strong>à</strong> la London Aca<strong>de</strong>my of Music and Drama <strong>de</strong> Londres, <strong>de</strong> 1994 <strong>à</strong><br />

1997, cette jeune comédienne d’origine anglaise fait ses débuts au sein <strong>de</strong> la<br />

compagnie <strong>de</strong> théâtre <strong>de</strong> rue Hors Strate et participe <strong>à</strong> différentes créations<br />

théâtrales en France, en Suisse et en Allemagne.<br />

Depuis 1997, elle partage son temps entre la Gran<strong>de</strong>-Bretagne, l’Ecosse et la<br />

France, où elle poursuit respectivement un compagnonnage artistique avec les<br />

metteurs en scène Lindsey Pugh et Matthew Jocelyn. Sous la direction <strong>de</strong> ce


<strong>de</strong>rnier, elle a interprété notamment le rôle <strong>de</strong> Chrissie dans Danser <strong>à</strong> Lughnasa<br />

<strong>de</strong> Brian Friel, le rôle <strong>de</strong> Philomèle dans Nightingale <strong>de</strong> Timberlake Wertenbaker<br />

ainsi que le rôle <strong>de</strong> Rosalie dans fils nat. <strong>de</strong> Graham Smith.<br />

Elle est artiste associée <strong>à</strong> l’Atelier du Rhin <strong>de</strong>puis la saison 2000 / 2001.<br />

<strong>Marie</strong>-Éléonore Pourtois (Mara)<br />

A la suite <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s d’art dramatique <strong>à</strong> l’Académie <strong>de</strong> Uccle <strong>à</strong> Bruxelles,<br />

<strong>Marie</strong>-Eléonore Pourtois débute en 1996 une formation <strong>à</strong> l’école d’Art dramatique<br />

du Théâtre National <strong>de</strong> Strasbourg et ce jusqu’en 1999. Elle enchaîne ensuite <strong>de</strong>s<br />

rôles pour le cinéma (ça, c’est vraiment toi <strong>de</strong> Claire Simon – 1999) et le théâtre.<br />

Elle a notamment joué dans Peer Gynt <strong>de</strong> Henrik Ibsen mis en scène par<br />

Guillaume Delaveau en juin 2000 et dans Théâtre en processus dirigé par Lorent<br />

Wanson.<br />

Bruno Pesenti (Pierre <strong>de</strong> Craon)<br />

Issu d’une formation <strong>à</strong> l’école du Théâtre National <strong>de</strong> Chaillot, Bruno Pesenti<br />

enchaîne, <strong>de</strong>puis une quinzaine d’années, les rôles au cinéma, <strong>à</strong> la télévision et<br />

au théâtre. Il joue notamment dans La Vie <strong>de</strong> Galilée, mis en scène par Antoine<br />

Vitez, dans Le marchand <strong>de</strong> Venise, mis en scène par Stéphane Braunschweig.<br />

En 1999-2000, il obtient un rôle dans la Dispute et Contentions mis en scène par<br />

Stanislas Nor<strong>de</strong>y et dans Kordian, mis en scène par Ursula Mikos aux Ullis. On le<br />

voit également dans <strong>de</strong> nombreuses mises en scène <strong>de</strong> François Wastiaux, La<br />

ron<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vauriens, Hamlet <strong>de</strong> Shakespeare, Les gauchers…<br />

Au cinéma, on le trouve en 1988 dans Dostoïevski Antigone, court-métrage réalisé<br />

par Manuel Pradal et plus récemment, en 1995, dans L’amour en prime, film<br />

réalisé par P. Volson.<br />

Hervé Gaboriau (Jacques Hury)<br />

Hervé Gaboriau a été formé <strong>à</strong> l’Ecole Nationale Supérieure <strong>de</strong>s Arts et Techniques<br />

du Théâtre, et, sous la direction d’Antoine Vitez, il a suivi une formation <strong>à</strong> l’Ecole <strong>de</strong><br />

Chaillot. En 2001, il a joué dans Home <strong>de</strong> Storey sous la direction <strong>de</strong> Lionel<br />

Parlier et, en 1999, dans Le Juif <strong>de</strong> Malte, pièce mise en scène par B. Sobel. En<br />

1995, il joue dans Peer Gynt d’Ibsen, mis en scène par C. Boskowitz, E. Da Silva<br />

et F. Fachenas au Théâtre <strong>de</strong> Gennevilliers ainsi que dans Troilus et Cressida <strong>de</strong><br />

Shakespeare, mis en scène par E. Da Silva.<br />

Lionnel Astier (Ann Vercors)<br />

Acteur et metteur en scène, il multiplie les rôles au cinéma, dans les téléfilms et<br />

au théâtre. Lionnel Astier a déj<strong>à</strong> travaillé sous la direction <strong>de</strong> Matthew Jocelyn<br />

dans Nightingale <strong>de</strong> T. Wertenbaker et dans La tragédie <strong>de</strong> l’Athée <strong>de</strong> Cyril<br />

Tourneur. On le voit dans <strong>de</strong> très nombreuse mises en scène <strong>de</strong> Gilbert Rouvière,<br />

Dom Juan <strong>de</strong> Molière, Pourquoi j’ai jeté ma Grand-mère dans le vieux port <strong>de</strong><br />

Serge Valetti, Mon royaume pour un canal <strong>de</strong> Guy Vassal… Il joue également sous<br />

la direction <strong>de</strong> Jacques Weber, Bruno Boëglin, Gilles Chavassieux…<br />

Au cinéma, nous le retrouvons dans Un soupçon fondé sur quelque chose <strong>de</strong> gras<br />

d’Alexandre Astier, L’Empreinte <strong>de</strong>s Géants <strong>de</strong> Robert Enrico. Il écrit et met en<br />

scène Mort d’un critique, où il joue seul en scène, ainsi que Jekyll, Rencontre avec<br />

un homme remarquable, le Dr Frankenstein et L’Homme emprunté.<br />

Il a par ailleurs participé <strong>à</strong> une cinquantaine <strong>de</strong> téléfilms français.


José Drevon (Elisabeth Vercors)<br />

José Drevon commence le théâtre en 1976 <strong>à</strong> Beaune ; elle joue le rôle <strong>de</strong> Solange<br />

dans les Bonnes <strong>de</strong> Jean Genet. Elle poursuit sa carrière <strong>à</strong> Lyon où elle joue sous<br />

la direction <strong>de</strong> Jean-Louis Martinelli (Lenz <strong>de</strong> Georg Büchner), <strong>de</strong> Françoise<br />

Coupat (Lovely Rita <strong>de</strong> Thomas Brach) et <strong>de</strong> Jean-Yves Picq. De 1980 <strong>à</strong> 1995, elle<br />

est comédienne permanente au Centre Dramatique <strong>de</strong> Bourgogne <strong>à</strong> Dijon. Elle y<br />

joue notamment les rôles <strong>de</strong> Bérénice dans Bérénice <strong>de</strong> Racine, Yvonne, dans<br />

Yvonne, Princesse <strong>de</strong> Bourgogne <strong>de</strong> Witold Gombrowicz, Toinette dans le Mala<strong>de</strong><br />

imaginaire <strong>de</strong> Molière dans <strong>de</strong>s mises en scène d’Alain Magnat. Sous la direction<br />

<strong>de</strong> Solange Oswald, elle crée le rôle <strong>de</strong> Galaxia dans le tableau d’une exécution<br />

d’Howard Barker, elle joue Hécube dans Les Troyennes d’Euripi<strong>de</strong>. Elle joue<br />

encore le rôle d’Arsinoé dans le Misanthrope <strong>de</strong> Molière mis en scène par<br />

Dominique Pitoiset. Au CDN <strong>de</strong> Dijon, elle crée <strong>de</strong>s espaces d’acteurs,<br />

Impression d’acteurs, accueillis dans divers lieux publics <strong>de</strong> la ville. Impressions<br />

d’acteurs <strong>de</strong>vient une compagnie subventionnée en 1996. Depuis 1999, elle joue<br />

<strong>à</strong> Paris, Besançon, Dijon.<br />

Patrice Ver<strong>de</strong>il (Le Maire)<br />

Il abor<strong>de</strong> le théâtre avec le metteur en scène Alain Illel en 1985, avec lequel il<br />

explore le répertoire <strong>de</strong> Ionesco, Vian, Camus et Pagnol. Puis, sous la direction <strong>de</strong><br />

Georges Gaillard, il sera l' interprète <strong>de</strong>s créations L'Architecte et l'empereur<br />

d'Assyrie <strong>de</strong> Fernando Arrabal en 1992 et La Confession d'un enfant du siècle <strong>de</strong><br />

Musset en 1995, monologue dont il signe l'adaptation.<br />

Il rencontre Matthew Jocelyn en 1990 et participe <strong>de</strong>puis en tant que comédien <strong>à</strong> la<br />

plupart <strong>de</strong> ses créations. Artiste associé <strong>à</strong> l'Atelier du Rhin <strong>de</strong>puis 1999, il crée<br />

sous la direction <strong>de</strong> Renaud Maurin le rôle <strong>de</strong> Leo Meter dans Lettres <strong>à</strong> Barbara et<br />

sous la direction <strong>de</strong> Matthew Jocelyn le rôle <strong>de</strong> Jerry dans Danser <strong>à</strong> Lughnasa <strong>de</strong><br />

Brien Friel, du Capitaine dans Nightingale <strong>de</strong> Timberlake Wertenbaker et <strong>de</strong><br />

Dormont dans fils nat. <strong>de</strong> Graham Smith.<br />

Au cinéma, par ailleurs, il tourne sous la direction <strong>de</strong> Bertrand Tavernier (Capitaine<br />

Conan -1985), <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Mouriéras (Dis-moi que je rêve - prix Jean Vigo 1998) et<br />

<strong>de</strong> Blandine Lenoir (Avec Marinette, prix <strong>de</strong> la première œuvre au Festival du courtmétrage<br />

<strong>de</strong> Clermont-Ferrand et Ca va saigner en 2001).<br />

François Lis, basse<br />

François Lis commence ses étu<strong>de</strong>s musicales <strong>à</strong> l’Ecole Municipale <strong>de</strong> musique<br />

en étudiant la clarinette, puis au CNR <strong>de</strong> Lille, il découvre le chant dans la classe<br />

d’Annick My. Il y chante le rôle <strong>de</strong> Cold Génius dans King Arthur <strong>de</strong> Purcell dirigé<br />

par Eric Deltour. Licencié en musicologie <strong>à</strong> la Sorbonne, il entre en 1997 dans les<br />

chœurs <strong>de</strong> l’Opéra Comique <strong>de</strong> Paris avant d’entrer en 1999 au CNSMDP dans la<br />

classe d’Isabelle Guillaud. Il y interprète le rôle <strong>de</strong> Don Inigo dans L’heure<br />

espagnole <strong>de</strong> Ravel sous la direction <strong>de</strong> Pascal Rophé, le rôle <strong>de</strong> Sénèque du<br />

Couronnement <strong>de</strong> Poppée <strong>de</strong> Monteverdi sous la direction d’Emmanuelle Haim et<br />

<strong>de</strong> Jean-Clau<strong>de</strong> Bérutti, Renard <strong>de</strong> Stravinsky sous la direction <strong>de</strong> Maurizzio Dini<br />

Ciacci et le rôle du comman<strong>de</strong>ur du Don Giovanni <strong>de</strong> Mozart sous la direction <strong>de</strong><br />

Janos Fürst.


Franck Martinet, baryton-basse<br />

Il obtient le premier prix du Conservatoire <strong>de</strong> la Région Val <strong>de</strong> Marne <strong>à</strong> l’unanimité<br />

avec félicitations du jury. Entre 1999 et 2000, il obtient le prix d’encouragement au<br />

concours <strong>de</strong> Chant Lyrique d’Alès et est finaliste au Concours <strong>de</strong> Chant lyrique <strong>de</strong><br />

Mâcon. Son expérience professionnelle est ponctuée par <strong>de</strong>s interprétations <strong>de</strong><br />

rôles variés tels que Oraveso dans Norma <strong>de</strong> Bellini, Nourmad dans Les<br />

Pêcheurs <strong>de</strong> Perles <strong>de</strong> Bizet, Pandolphe dans La Servante Maîtresse <strong>de</strong><br />

Pergolese, Leporello dans Don Giovanni <strong>de</strong> Mozart, Sparafucile dans Rigoletto <strong>de</strong><br />

Verdi, Wagner dans Faust <strong>de</strong> Gounod, Benoît et St Phar dans La Bohème <strong>de</strong><br />

Puccini.<br />

Yaroslava Kozina, mezzo-soprano<br />

Elle effectue ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chant au Conservatoire <strong>de</strong> Région <strong>de</strong> Lyon et obtient<br />

son Prix d’Etu<strong>de</strong>s Supérieures avec succès dans la classe <strong>de</strong> Brian Parsons en<br />

2000. Dans le cadre du Conservatoire, elle fait ses premières expériences<br />

scéniques dans les rôles <strong>de</strong> : Roméo (I Capuleti e i Montecchi <strong>de</strong> Bellini), Carmen<br />

(Carmen <strong>de</strong> Bizet), Madame <strong>de</strong> l'Haltière (Cendrillon <strong>de</strong> Massenet), Dorabella<br />

(Cosi fan Tutte <strong>de</strong> Mozart). Elle a également participé en soliste <strong>à</strong> <strong>de</strong>s concerts :<br />

IXème Symphonie <strong>de</strong> Beethoven, Messe en Mi bémol <strong>de</strong> Schubert... Elle a chanté<br />

avec la Chapelle Royale sous la direction <strong>de</strong> Philippe Herreweghe, en 1997. Elle<br />

fut membre <strong>de</strong>s Jeunes Voix du Rhin, <strong>à</strong> l’Atelier du Rhin - Colmar pour la saison<br />

2000 – 2001.<br />

Irina Tataeva, soprano<br />

A 17 ans, elle débute <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> direction d’orchestre au Conservatoire<br />

Supérieur <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg. En 1990, elle intègre le chœur <strong>de</strong> la<br />

Radiotélévision <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg dont elle <strong>de</strong>vient la plus jeune soliste. En<br />

1995, elle débute sa carrière <strong>à</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Berlin, dans le Rossignol <strong>de</strong> Stravinsky,<br />

sous la direction <strong>de</strong> Pierre Boulez, puis dans Parsifal <strong>de</strong> Wagner. En 1999, elle<br />

travaille avec l’orchestre Symphonique d’Etat <strong>de</strong> Lituanie, elle interprète le rôle <strong>de</strong><br />

Natalia dans Pendant la tempête <strong>de</strong> Tikhon Khrenikov. Remarquée par Roberto<br />

Négri, chef <strong>de</strong> chant <strong>de</strong> la Scala, Irina est invitée <strong>à</strong> poursuivre ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

répertoire italien <strong>à</strong> Milan. Parallèlement, <strong>de</strong>puis l’été 1999, Irina est engagée pour<br />

le rôle-titre d’une adaptation <strong>de</strong> Carmen <strong>de</strong> Bizet, sous la direction <strong>de</strong> Benoît<br />

Louette. Elle a <strong>à</strong> son actif aujourd’hui 78 représentations.<br />

<strong>Marie</strong>-Noële Vidal, alto<br />

Elle étudie le chant au Collegium <strong>de</strong> Lucerne avec Elisabeth Grümmer. Très vite,<br />

elle est admise <strong>à</strong> entrer au Centre National d’Art lyrique -CNIPAL- <strong>de</strong> Marseille.<br />

Elle se perfectionne ensuite dans <strong>de</strong> nombreux stages d’interprétations auprès <strong>de</strong><br />

Rudolph Bautz, <strong>de</strong> Armand Mac Lane ainsi qu’<strong>à</strong> l’Académie Internationale <strong>de</strong> Nice<br />

auprès <strong>de</strong> Michel Piquemal (musique française). Elle interprète la partie d’alto<br />

dans <strong>de</strong> nombreux stages oratorios : Messe en Si – Passions Cantates <strong>de</strong> Bach –<br />

Le Messie <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l – Requiem <strong>de</strong> Mozart – 9ème Symphonie <strong>de</strong> Beethoven –<br />

<strong>Paul</strong>us et Elias <strong>de</strong> Men<strong>de</strong>lssohn – Te Deum <strong>de</strong> Kodaly – Vêpres <strong>de</strong> Rachmaninov<br />

– Stabat Mater <strong>de</strong> Dvorak – Amour sorcier <strong>de</strong> De Falla... Elle interprète également<br />

le répertoire <strong>de</strong>s mélodies en récital : Brahms – Mahler – Wolf – Fauré – Debussy,<br />

et participe <strong>à</strong> nombreux rôles pour le théâtre et l’opéra.

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