Le haut elfique pour les débutants - Free
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… <strong>les</strong> savants lettrés de Númenor avaient composé maints traités d’Histoire naturelle et de<br />
Géographie ; mais ces traités devaient disparaître lors de la Submersion de l’île, comme presque tous <strong>les</strong><br />
autres témoignages de ce qui fit, un temps, la grandeur de Númenor dans <strong>les</strong> arts et dans <strong>les</strong> sciences.<br />
« Presque tous », en effet, car lorsque nous lisons cette description de l’île, il y est question d’ « histoire<br />
naturelle » et de « géographie », non d’ « administration ».<br />
ANDÚRIL : Édouard définit ce nom comme étant du « Q.Nú. », autrement dit un « dialecte<br />
q[uenya] des Numenoréens [sic] » (HED p. 44). Il s’agit du nom qu’Aragorn donna aux tronçons de<br />
l'épée Narsil une fois reforgée. Si Aragorn est effectivement un descendant de la lignée royale de<br />
Númenor, il a également été élevé à Fondcombe et fort probablement initié aux arts <strong>elfique</strong>s par des<br />
maîtres du savoir, et notamment des Hauts Elfes. Il est donc discutable, voire abusif, d’attribuer une<br />
origine númenoréenne à la création de ce nom par Aragorn, plus de 3000 ans après la disparition de<br />
Númenor. Concernant la formation même du nom Andúril, il ne contient rien qui soit typiquement<br />
númenoréen.<br />
2. ANTA- : Édouard note que : « le C.O.I. du v. est à l’instrumental » et fournit à suivre la phrase<br />
« Antanenyes parmanen. » qu’il traduit (avec justesse) par « je lui ai donné un livre. ». Or, « un livre »<br />
est un C.O.D., non un C.O.I. Il s’agit en fait d’une erreur d’Édouard concernant cette remarque de<br />
Tolkien (la traduction et l’emphase en gras sont miennes, mes interventions sont entre crochets) :<br />
Mais il était sans doute également un dérivé de √AMA, comme on l’observe dans la construction<br />
(comme la forme anglaise « to present him with a thing » [= « lui offrir/donner une chose », ndt]) où le<br />
destinataire est le complément d’objet et la chose offerte est à l’instrumental : le sens original étant<br />
« lui ajouter, l’augmenter/enrichir de quelque chose ». Ainsi, antanen parma se(na) : I gave a book to<br />
him [= je lui ai donné un livre, ndt] ; ou antanenyes parmanen : I presented him with a book [= je lui ai<br />
donné/offert un livre, ndt].<br />
PE17 p. 91<br />
Il faut donc corriger la note en « le complément d’objet du v. est à l’instrumental ».<br />
ARDAMIN : Édouard propose comme hypothèse de traduction « tour du Monde ». A ce sujet, il est<br />
intéressant de se rappeler que Tolkien fit usage de la forme quenyarine Menelmin « Pilier des Cieux »<br />
(IX:335).<br />
ARACORNO : Édouard note que « la signification précise d'Aracorno est incertaine, en dehors d'ara-. ».<br />
Cette note est relativement décevante, surtout au regard de certaines de ses tentatives étymologiques parfois très<br />
discutab<strong>les</strong>. Notons tout d'abord que Tolkien fournit la forme sindarine suivante (PE17:31, la traduction est<br />
mienne) : « Ara(n)gorn « Roi Révéré » ». Ensuite, on s'intéressera au développement étymologique suivant (la<br />
traduction est mienne) :<br />
gorn (-ngorn-) est issu de √ÑGOR- « terreur » – employé au sens de révérence, majesté – forme<br />
adjectivale*ñgorna, vénéré, révéré, forme nominale *ñgormē, terreur, révérence, respect. Ainsi<br />
Ara(n)gorn = « roi révéré ».<br />
PE17, p. 113<br />
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