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(pyrénées atlantiques), par l'abbé bonnecaze - Amis du chemin de ...

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CHEMIN <strong>du</strong> NORD et CHEMIN <strong>de</strong> la COTE<br />

Journal 2005 : « Un miroir qu’on promène sur un <strong>chemin</strong> ... »<br />

« Le Gui<strong>de</strong> <strong>du</strong> Pèlerin » d’Aymery Picaud consacre la primauté <strong>du</strong> « Camino Francès » <strong>par</strong>mi quatre itinéraires<br />

principaux (Voie <strong>de</strong> Tours, <strong>de</strong> Vézelay et <strong>du</strong> Puy d’une <strong>par</strong>t, avec Roncevaux comme lieu <strong>de</strong> passage<br />

obligé, et route d’Arles d’autre <strong>par</strong>t pour rejoindre finalement le Camino Francès à Puente la Reina après<br />

avoir emprunté le Col <strong>du</strong> Somport et traversé l’Aragon.<br />

Au cours <strong>du</strong> <strong>chemin</strong>ement sur le Camino Francès cependant, le pèlerin découvre au fil <strong>de</strong>s étapes que cette<br />

voie si prestigieuse s’alimente, en cours <strong>de</strong> route, <strong>du</strong> flot <strong>de</strong> ceux qui ont recherché <strong>de</strong>s itinéraires moins courus,<br />

plus mo<strong>de</strong>stes. C’est le cas <strong>du</strong> CHEMIN PRIMITIF dont l’authenticité historique est incontestable et dont<br />

l’ancienneté remonte plus avant dans le temps. En effet, le Roi <strong>de</strong> Asturies en personne, Alphonse II le Chaste,<br />

organisa le premier pèlerinage <strong>de</strong>puis sa capitale OVIEDO jusqu’à COMPOSTELLE vers 829 après avoir été<br />

averti <strong>par</strong> l’évêque Teodomiro <strong>de</strong> la découverte <strong>du</strong> tombeau <strong>de</strong> Saint Jacques.<br />

Mon projet sera donc pour 2005 <strong>de</strong> suivre en toute mo<strong>de</strong>stie les traces <strong>de</strong> ces royales empreintes après avoir<br />

rejoint OVIEDO. Je me plonge dans la lecture <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s disponibles : « El Camino <strong>de</strong> Santiago <strong>de</strong>l Norte<br />

» publié <strong>par</strong> la Fundacion Caixa Galicia <strong>par</strong> El Païs-Aguilar, dont je suivrai globalement l’itinéraire, et « El<br />

Camino <strong>de</strong> Santiago por la Costa o Camino Norte » d’Angel Gonzalez, très enrichissant sur le plan culturel.<br />

Je découvre en surfant sur Jacobeo Net le découpage <strong>de</strong>s étapes proposé <strong>par</strong> Carlos Mencos dont le gui<strong>de</strong> sera<br />

publié le jour même <strong>de</strong> mon dé<strong>par</strong>t. Je <strong>par</strong>cours également le témoignage rédigé <strong>par</strong> Philippe LEMONNIER,<br />

« Le Chemin oublié <strong>de</strong> Compostelle. »<br />

L’itinéraire est fixé, les étapes grossièrement programmées ; reste à fixer la date et le lieu <strong>du</strong> dé<strong>par</strong>t : En 2005,<br />

le même jour sont célébrées la Conception et la Mort <strong>du</strong> Christ, le Vendredi Saint et la Fête <strong>de</strong> l’Annonciation,<br />

les <strong>de</strong>ux grands Mystères <strong>de</strong> la Foi Chrétienne. Date <strong>de</strong> dé<strong>par</strong>t symbolique donc, Vendredi 25 Mars, tout<br />

comme mon point <strong>de</strong> dé<strong>par</strong>t : La rue Saint Jacques <strong>de</strong> Saint Jean <strong>de</strong> Luz que les pèlerins empruntaient dès le<br />

XI ème siècle. Pour qui veut bien lire le message caché <strong>de</strong>rrière les ap<strong>par</strong>ences, tout est signe : « Si no buscas<br />

nada, nada encontraras. »<br />

A l’Eglise Saint Jean Baptiste <strong>de</strong> Saint Jean <strong>de</strong> Luz, a été apposé sur mon « cre<strong>de</strong>ncial » le premier « sello »<br />

avec la mention « Paroisse Saint Pierre <strong>de</strong> l’Océan, » tout un symbole car il me faudra suivre le littoral Atlantique<br />

jusqu’à Oviedo pour rejoindre le Chemin Primitif : Après tout, pendant <strong>de</strong>s siècles, n’était-il pas plus facile<br />

et plus sûr <strong>de</strong> voyager <strong>par</strong> mer que <strong>de</strong> se lancer sur les <strong>chemin</strong>s ? De nombreux ports conservent les traces <strong>du</strong><br />

débarquement <strong>de</strong> pèlerins qu’il fallait héberger et soigner, mais également accueillir pour les confessions et les<br />

offices. A Laredo, on avait fait creuser dans la roche le tunnel San Marcial pour permettre aux pèlerins venus<br />

<strong>par</strong> mer <strong>de</strong> rejoindre directement l’Eglise Santa Maria <strong>de</strong> la Asuncion <strong>de</strong>puis les quais.<br />

Cette vingtaine d’étapes terrestres jusqu’à Oviedo à travers les provinces maritimes, Guipuzcoa, Biscaye,<br />

Cantabrie, Asturies, est un diaporama qui con<strong>de</strong>nse l’histoire <strong>de</strong> l’Espagne : prestige et gloire <strong>de</strong>s époques<br />

héroïques, horreurs <strong>de</strong> la guerre et <strong>de</strong>s heures sombres. On y voit défiler tout un peuple <strong>de</strong> marins, <strong>de</strong> conquérants,<br />

<strong>de</strong> missionnaires, d’immigrés <strong>de</strong> retour au pays « fortune faite, » d’artistes ou d’architectes prestigieux,<br />

(Picasso, Gaudi), mais aussi les victimes <strong>de</strong> la pauvreté, <strong>de</strong> la misère, <strong>du</strong> fanatisme religieux avec l’Inquisition,<br />

<strong>de</strong> l’intolérance et <strong>de</strong> la répression à l’époque <strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong> conquête napoléoniennes et au XX ème siècle <strong>de</strong><br />

la Guerre Civile et <strong>de</strong> la dictature. Bref, le mystère tragique <strong>de</strong> l’âme espagnole que décrit Michel <strong>de</strong>l Castillo :<br />

« gran<strong>de</strong>ur, mysticisme, honneur, » mais confie-t-il, « la conviction n’exclut pas l’illusion, » définie comme un<br />

mélange <strong>de</strong> « nada, amargua, sueno, » ce concentré pathétique, « rien, amertume et songe, » qui exige <strong>de</strong> savoir<br />

« aguantar » que l’auteur tra<strong>du</strong>it <strong>par</strong> « supporter avec fierté. » (Dictionnaire amoureux <strong>de</strong> l’Espagne, p. 267)<br />

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