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(pyrénées atlantiques), par l'abbé bonnecaze - Amis du chemin de ...

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J’ai surtout porté mon étu<strong>de</strong> sur les relations en Lavedan. Le passage le plus fréquenté : le port dit <strong>de</strong> Boucharo<br />

ou <strong>de</strong> Gavarnie à 2300 mètres d’altitu<strong>de</strong>, mettait en relation la vallée <strong>du</strong> gave <strong>de</strong> Pau, dite vallée <strong>de</strong> Barèges avec<br />

la vallée aragonaise <strong>de</strong> Broto.<br />

En val d’Azun, le port <strong>de</strong> la Pierre Saint Martin était également très « passant »et permettait d’atteindre Sallent<br />

et la vallée <strong>de</strong> Tena.<br />

Le Somport et Roncevaux étaient dédaignés pour <strong>de</strong>s raisons diverses, obscures et pourtant les passages n’étaient<br />

pas plus faciles puisque nous sommes dans les Pyrénées centrales les plus hautes, les plus massives, les moins<br />

échancrées.<br />

Depuis Lour<strong>de</strong>s, le pèlerin <strong>de</strong>vait franchir <strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong> gorges profon<strong>de</strong>s: les premières entre Pierrefi tte et Luz<br />

avec <strong>de</strong> « méchants pas et notamment celui <strong>de</strong> l’échelle avec la présence <strong>de</strong> l’affreux précipice à droite ». Ensuite<br />

c’étaient les gorges entre Luz et Gèdre où le sentier <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux pieds <strong>de</strong> largeur est très pénible <strong>par</strong> ses fréquentes<br />

et ru<strong>de</strong>s côtes et <strong>de</strong>scentes et <strong>par</strong> les pointes <strong>de</strong> rochers dont il est hérissé.<br />

Pour éviter les gorges, certains pèlerins préféraient le val d’Azun et l’interminable vallon quasi désert qui les<br />

con<strong>du</strong>isaient en Espagne <strong>par</strong> le col <strong>de</strong> la Pierre Saint Martin…<br />

Col <strong>de</strong> Boucharo<br />

Col <strong>de</strong> la Peyre St. Martin<br />

A Gavarnie, le pèlerin avait intérêt à s’arrêter à « l’Ausmone » <strong>de</strong> l’hôpital pour reprendre ses forces : le tenancier<br />

<strong>de</strong>vait lui fournir gratuitement <strong>de</strong> « l’eau chau<strong>de</strong> bouillie et salée ainsi qu’une paillasse et couvre pieds ».<br />

Après une <strong>de</strong>rnière et fervente prière à Notre-Dame <strong>du</strong> Bon Port dans l’église <strong>du</strong> village, il s’agissait <strong>de</strong> grimper<br />

jusqu’au col <strong>par</strong> un <strong>chemin</strong> dénommé « Royal », montée rai<strong>de</strong>, longue, fatigante (presque 1000m <strong>de</strong> dénivellation)<br />

dangereuse en hiver et au printemps <strong>par</strong>ce que balayée <strong>par</strong> les avalanches. Je suppose que les pèlerins se<br />

joignaient souvent à une escoua<strong>de</strong> <strong>de</strong> marchands qui connaissaient bien le passage et ses dangers.<br />

De l’autre côté, bien plus bas, on arrivait à l’hospice <strong>de</strong> Bujaruelo où l’on pouvait se considérer comme sauvé.<br />

C’est un refuge hospitalier pour tous ceux qui affrontent les affreuses<br />

bourrasques <strong>de</strong> la cordillère pyrénéenne et, franchissant le port <strong>de</strong><br />

Gavarnie, peuvent être la proie <strong>de</strong>s intempéries. Le foyer au centre<br />

<strong>de</strong> la cuisine laisse échapper la fumée <strong>par</strong> un trou ouvert au milieu<br />

<strong>du</strong> toit …. Pas <strong>de</strong> vitres aux fenêtres, mais là aussi l’hébergement est<br />

gratuit pour les personnes sans ressources.<br />

Encore une dizaine <strong>de</strong> kilomètres et le pèlerin arrivait en zone huma-<br />

nisée à Torla. Le <strong>chemin</strong> Saint Jacques re<strong>de</strong>venait plus aimable et les<br />

gran<strong>de</strong>s diffi cultés étaient franchies.<br />

Une chapelle dédiée à Saint Nicolas et un petit cimetière voisinaient<br />

l’hospice <strong>de</strong> Bujaruelo. Il est probable que <strong>de</strong> temps en temps on<br />

enterrait la dépouille d’un pèlerin mort <strong>de</strong> froid ou d’épuisement au<br />

passage <strong>du</strong> col ………………………. Le risque était assumé.<br />

Chapelle Saint Nicolas <strong>de</strong> Bujaruelo<br />

Annie BRIVES<br />

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