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862 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 494
tenir joint à l’Angleterre dans ces dangereuses conjonctures. Il est à souhaiter que ces
resolutions soyent bien constantes, et qu’on menage bien le temps pour faire d’abord
des grands efforts et progrés, car si les choses traisnoient, les deux nations se pourroient
lasser. C’est pourquoy je voudrois que l’Allemagne fit aussi son devoir. Quand nostre
5 expedition de Bronsvic sera bien terminée, elle sera d’un grand exemple, et fera resoudre
tout l’Empire.
Nous verrons si on ne songera pas en Angleterre à Mad. l’Electrice pour l’appeller,
puisqu’il n’y a point de personne de sang Royal en Angleterre; et si on ne pensera pas en
Hollande aussi bien qu’en Angleterre à Monsgr l’Electeur à l’egard du commandement
10 des armées. Car je ne crois pas qu’ils en trouvent de plus capable et de plus convenable
pour bien des raisons.
Mais pour ne pas parler seulement de politique, je diray que lors que V. M. m’avoit
fait lire cette jolie lettre sur les sens, où il y avoit asseurement bien du bon, je m’estois mis
d’abord à coucher par écrit certaines pensées sur ce sujet, qui à mon avis pouvoient servir
15 à suppléer, ce que l’auteur de la lettre avoit passé. Car c’est l’ordinaire des personnes
spirituelles d’embellir ce qui se presente plus aisement à l’esprit, mais de ne pas toucher
à ce qui demande plus de recherche: ce qui satisfait le plus souvent les lecteurs, mais c’est
quelquesfois aux depens de la verité. Je voulois donc lire à V. M. ce que j’avois ecrit là
dessus, mais le temps de son depart n’y estoit gueres propre. Ainsi j’ay voulu le differer,
20 et quoyqu’on puisse mieux resoudre les difficultés quand on est present à la lecture de
son ouvrage; neantmoins je hazarderay d’envoyer ce papier, s’il peut servir à divertir
V. M. quelques momens. Car je tache d’expliquer clairement des choses obscures par leur
nature; quoyqu’il soit vray, que ce qu’on ne sauroit ny figurer ny peindre ne satisfait pas
l’imagination.
25 Je ne say si je puis mettre quelque chose dans le paquet de V. M. sans perdre le
respect. Je prends maintenant cette liberté, parce que dans le desordre present les postes
ne vont pas le mieux du monde.
23 ne peindre L, korr. Hrsg.
13 fait lire: während ihres Aufenthalts in Hannover im Januar/Februar 1702; vgl. N. 492.
13 lettre: nicht ermittelt. 14 pensées: die ” Lettre sur ce qui passe les sens et la matiere‘‘. Die
2. Fassung u. d. Tit. ” Lettre touchant ce qui est independant des sens et de la matiere‘‘ übergab Leibniz
wohl persönlich im Juni 1702 in Berlin (gedr.: Klopp, Werke, 10, 1877, S. 147–154 bzw. S. 154–167).
18. 7. 2005