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N. 442 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 769 les prefere aux livres des particuliers que l’Eglise n’a point autorisés. Au reste j’ay prouvé par plusieurs passages dans ma precedente, que quelques livres ont esté appellés divins dans un sens inferieur. (Ad 48) Lorsque S. Augustin dit que la sagesse et tels autres livres ont esté recus par l’autorité de l’Eglise, il marque assez, qu’il ne l’entend pas comme si c’estoit par 5 une revelation divine. Car il l’attribue principalement à l’Eglise d’Occident, et il veut que pour établir l’autorité de ces livres on ait égard au savoir et à l’autorité des Eglises particulieres qui les reconnoissent. Ainsi je n’ay point besoin à present d’entrer dans la question de l’autorité divine et infallible de l’Eglise; d’autant qu’elle peut autoriser un livre sans le declarer divin. Comme ceux, qui croyent le Concile de Trente infallible dans 10 ses decisions, ne laissent pas de reconnoistre, que son dessein n’est pas de declarer la vulgate inspirée et infallible. (Ad 49) M. de Meaux paroist icy s’approcher du sentiment des protestans, en reconnoissant: q u ’ o n n e c i t e p a s l e s l i v r e s q u e l e s H e b r e u x n ’ o n t p a s r e c e u s d a n s l e u r C a n o n a v e c l a m ê m e f o r c e q u e c e u x 15 d o n t p e r s o n n e n ’ a j a m a i s d o u t é ; e t q u e l e s l i v r e s d u p r e m i e r C a n o n s o n t e n e f f e c t e n c o r a u j o u r d h u y c i t é s p a r l e s C a t h o l i q u e s a v e c p l u s d e f o r c e e t d e c o n v i c t i o n p a r c e q u ’ i l s n e s o n t c o n t e s t é s n y p a r l e s J u i f s n i p a r a u c u n C h r e s t i e n o r t h o d o x e o u n o n , n i e n f i n p a r q u i q u e c e s o i t. 20 Mais comme il semble soûtenir que ce n’est qu’ a d h o m i n e m , que les livres contestés ont moins de force, et qu’en eux mêmes et entre les Catholiques, ils sont aussi infallibles que les plus autorisés, sa condescendence ne suffit pas pour concilier les Canons de Trente avec l’ancienne doctrine. Cette explication ne se trouve nulle part, pas même chez S. Augustin. Tous les anciens considerent ces livres, comme moins autorisés 25 en eux mêmes. Josephe dit expressément que ce qui a esté fait aprés Artaxerxe, n’est pas si digne de foy, et qu’à l’egard des anterieurs personne y a osé adjouter ny retrancher. Eusebe dit que depuis Zarobabel jusqu’au sauveur il n’y a aucun sacré volume. Tous les peres des premiers siecles en faisant le denombrement des livres Sacrés du vieux Testament ont exclu tous ceux que les protestans exclüent, et S. Athanase en faisant son 30 1 prouvé: ebd., §§ CII, CVI. 6 il l’attribue: vgl. ebd., § CII, zu Augustinus, De civitate Dei, 17, 20 (CC , ser. lat., 48, 2, S. 587). 26 Josephe dit: Flavius Josephos, , 1, 41–42; vgl. I, 18 N. 374, § LXVII. 28 Eusebe dit: Eusebios Pamphilios, , 8; vgl. ebd. 30–770,1 S. Athanase . . . retrancher: Athanasios, ; vgl. ebd., § LXXXVII. 18. 7. 2005

770 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 442 Catalogue des livres divins, dit, qu’il ne faut rien adjouter ny retrancher. Amphilochius en les appellant d i v i n e m e n t i n s p i r é s , les distingue expressement des livres qu’il appelle M o y e n s (du nombre des quels sont selon luy ceux que l’Eglise Romaine moderne a canonisés) e t d e s m a u v a i s , qu’il faut rejetter. Et S. Jerome dit sou- 5 vent generalement que l’autorité des livres exclus du Canon Hebraique n’est point propre à decider des controverses et à établir des dogmes. De sorte que cela doit avoir lieu, même entre des catholiques. Aussi voit on, que ceux qui ont repris S. Augustin l’ont pris ainsi. Et quantité d’auteurs de l’Eglise Romaine avant le Concile de Trente, ont dit qu’il estoit permis à un Catholique, de ne point deferer à l’autorité de ces livres; suivant des passages 10 que j’ay cités: au lieu qu’il semble que selon M. de Meaux ce seroit seulement à l’egard des juifs et heretiques, que l’autorité de ces livres ne suffiroit pas. (Ad 50) S. Jerome peut avoir parlé avec exaggeration dans quelque matiere particuliere. Mais ce qu’il dit sur le Canon se trouve expliqué dans les formes, toute l’Eglise Latine l’a repeté dans les exemplaires des Bibles, on ne l’a jamais contredit ny excusé, et 15 (ce qui importe le plus) il ne l’a dit qu’apres tous les autres. On ne le sauroit expliquer comme s’il n’avoit parlé qu’ a d h o m i n e m , sans forcer son sens et sans contredire à tant d’autres qu’il a suivis. (Ad 51. 52) Si le Concile de Nicée, suivant S. Jerome, a cité le livre de Judith parmi les Saintes ecritures; on peut dire avec S. Jerome, qu’il l’a compté en quelque façon parmy 20 ces livres là, mais d’une maniere que ce grand homme n’a point jugé tirer à consequence, non plus que d’autres citations semblables des livres certainement apocryphes, comme du Pasteur. Il faut avouer, que l’autorité du Pasteur est inferieure à celle des livres que l’Eglise Romaine moderne a receus. Cependant il se trouve parmy eux dans quelques denombremens par exemple dans celuy de Rufin; et Origene l’a appellé divin et inspiré 25 dans un sens abusif comme il est assez clair par ce qu’il dit ailleurs. (Ad 53) Le Concile de Trente ne s’est pas contenté de ce que disoient les anciens Canons, puisqu’il a voulu establir une egalité et une infallibilité divinement inspirée de tous les livres qu’il a canonisés, et que de plus il a osé y adjouter l’anatheme. Le sens qu’il a donné aux anciens Canons, bien loin d’estre le fruit de l’ancienne tradition, a esté l’effect 30 d’un abus et d’une corruption, qui a passé peu à peu des termes aux choses; car c’est la 1 f. Amphilochius . . . i n s p i r é s : vgl. ebd., § LXXX, und oben § (Ad 33). 4 S. Jerome dit: vgl. ebd., §§ XCIV–XCVII. 18 suivant S. Jerome: Hieronymus, Praefatio in librum Judith; vgl. I, 18 N. 368, § LVI. 24 celuy de Rufin: vgl. I, 18 N. 374, § XCVIII. 24 appellé: Origenes, Commentarii in Epistolam ad Romanos, 10, 31 [P. G. 14, Sp. 1282]; vgl. I, 18 N. 374, § XC. 18. 7. 2005

770 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 442<br />

Catalogue des livres divins, dit, qu’il ne faut rien adjouter ny retrancher. Amphilochius<br />

en les appellant d i v i n e m e n t i n s p i r é s , les distingue expressement des livres<br />

qu’il appelle M o y e n s (du nombre des quels sont selon luy ceux que l’Eglise Romaine<br />

moderne a canonisés) e t d e s m a u v a i s , qu’il faut rejetter. Et S. Jerome dit sou-<br />

5 vent generalement que l’autorité des livres exclus du Canon Hebraique n’est point propre<br />

à decider des controverses et à établir des dogmes. De sorte que cela doit avoir lieu, même<br />

entre des catholiques. Aussi voit on, que ceux qui ont repris S. Augustin l’ont pris ainsi.<br />

Et quantité d’auteurs de l’Eglise Romaine avant le Concile de Trente, ont dit qu’il estoit<br />

permis à un Catholique, de ne point deferer à l’autorité de ces livres; suivant des passages<br />

10 que j’ay cités: au lieu qu’il semble que selon M. de Meaux ce seroit seulement à l’egard<br />

des juifs et heretiques, que l’autorité de ces livres ne suffiroit pas.<br />

(Ad 50) S. Jerome peut avoir parlé avec exaggeration dans quelque matiere particuliere.<br />

Mais ce qu’il dit sur le Canon se trouve expliqué dans les formes, toute l’Eglise<br />

Latine l’a repeté dans les exemplaires des Bibles, on ne l’a jamais contredit ny excusé, et<br />

15 (ce qui importe le plus) il ne l’a dit qu’apres tous les autres. On ne le sauroit expliquer<br />

comme s’il n’avoit parlé qu’ a d h o m i n e m , sans forcer son sens et sans contredire<br />

à tant d’autres qu’il a suivis.<br />

(Ad 51. 52) Si le Concile de Nicée, suivant S. Jerome, a cité le livre de Judith parmi<br />

les Saintes ecritures; on peut dire avec S. Jerome, qu’il l’a compté en quelque façon parmy<br />

20 ces livres là, mais d’une maniere que ce grand homme n’a point jugé tirer à consequence,<br />

non plus que d’autres citations semblables des livres certainement apocryphes, comme<br />

du Pasteur. Il faut avouer, que l’autorité du Pasteur est inferieure à celle des livres que<br />

l’Eglise Romaine moderne a receus. Cependant il se trouve parmy eux dans quelques<br />

denombremens par exemple dans celuy de Rufin; et Origene l’a appellé divin et inspiré<br />

25 dans un sens abusif comme il est assez clair par ce qu’il dit ailleurs.<br />

(Ad 53) Le Concile de Trente ne s’est pas contenté de ce que disoient les anciens<br />

Canons, puisqu’il a voulu establir une egalité et une infallibilité divinement inspirée de<br />

tous les livres qu’il a canonisés, et que de plus il a osé y adjouter l’anatheme. Le sens qu’il<br />

a donné aux anciens Canons, bien loin d’estre le fruit de l’ancienne tradition, a esté l’effect<br />

30 d’un abus et d’une corruption, qui a passé peu à peu des termes aux choses; car c’est la<br />

1 f. Amphilochius . . . i n s p i r é s : vgl. ebd., § LXXX, und oben § (Ad 33). 4 S. Jerome dit:<br />

vgl. ebd., §§ XCIV–XCVII. 18 suivant S. Jerome: Hieronymus, Praefatio in librum Judith; vgl. I, 18<br />

N. 368, § LVI. 24 celuy de Rufin: vgl. I, 18 N. 374, § XCVIII. 24 appellé: Origenes, Commentarii<br />

in Epistolam ad Romanos, 10, 31 [P. G. 14, Sp. 1282]; vgl. I, 18 N. 374, § XC.<br />

18. 7. 2005

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