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N. 442 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 765 (Ad 23) Il est vray qu’on a assés douté de quelques livres du nouveau Testament que les Protestans reçoivent, et surtout de l’Apocalypse; mais ces doutes ne sauroient entrer en comparaison avec l’exclusion generalement receue des livres du vieux Testament, que les protestans ne reçoivent point. (Ad 24) Il y a des auteurs qui reçoivent l’Epistre aux Hebreux et l’Apocalypse sans 5 croire qu[’]elles soyent de S. Paul ou de S. Jean. Cependant j’avoue que d’autres ont douté de l’autorité aussi bien que de l’auteur. (Ad 25) P r e m i e r e m e n t il n’y a point de conviction icy qui me force d’admettre quelque chose contre mon gré. Et lorsque je dis q u e q u a n d o n a c c o r d e r o i t c h e z l e s p r o t e s t a n s q u ’ o n n ’ e s t p a s o b l i g é s o u s a n a t h e m e 10 d e r e c o n n o i t r e l ’ E p i s t r e a u x H e b r e u x e t l ’ A p o c a l y p s e c o m m e d i v i n s e t i n f a l l i b l e s , i l n ’ y a u r o i t p a s g r a n d m a l ; mon dessein est de faire connoistre qu’il est juste de donner aux verités le degré d’autorité qui leur appartient. Et il ne depend pas de moy ny d’autres de donner plus d’autorité aux Apocryphes du vieux Testament, pour exemter de doute les Canoniques du nouveau 15 qui ont esté contestés. La verité n’est pas une chose qui depende de nôtre volonté ou de nôtre politique. Mais s e c o n d e m e n t il ne s’ensuit pas pour cela que ces livres du nouveau Testament doivent estre abandonés, et qu’il est permis aux libertins de dire contre eux tout ce qui leur vient dans la pensée; et c’est outrer les choses que de tirer ces consequences. Car les protestans reçoivent ces livres et les ont en veneration, comme 20 divins et infallibles, et n’approuvent point qu’on les méprise. Quant à ce que Luther a dit contre l’Epistre de S t Jaques, je me remets aux auteurs, qui ont fait l’Apologie de ce grand homme Cui genus humanum spirasse recentibus auris Debet, et ingenio liberiore frui. 25 (Ad 26) Où sont ces fondemens pretendus solides dont Messieurs de Trente se sont servis pour innover sur le Canon avec tant de hardiesse? Est-ce la tradition? point du tout, le contraire a esté reçeu autres fois. Sont ce quelques nouvelles decouvertes, quelque vieux Manuscrit[,] quelque ancien monument? on n’en connoist point. C’est donc quelque nouvelle inspiration du S. Esprit. Mais Messieurs ont ils esté des gens à inspiration? 30 (Ad 27. 28. 29) On ne doit point cesser de souffrir la doctrine que l’ancienne Eglise a jugée supportable et encor moins celle qu’elle a constamment enseignée. Ainsi le Exemples 24 f. Cui . . . frui: Urheberschaft nicht ermittelt. 18. 7. 2005

766 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 442 de S. Cyprien rebaptisant, et des Pelagiens avant Pelage, ne quadrent point. Si jamais doctrine Catholique a esté enseignée tousjours et par tout c’est celle des Protestans sur le Canon du vieux Testament. (Ad 30) Trouver des livres Apocryphes cités même en confirmation des dogmes 5 n’est pas une preuve de la canonicité; on cite bien à cette fin les passages des docteurs d’autorité. La declaration expresse des anciens que ces livres du vieux Testament sont inferieurs aux autres, doit prevaloir à des conjectures si legeres. (Ad 31) P r e m i e r e m e n t j’avois deja monstré qu’il faut expliquer le Pape Innocent I.[,] le concile de Carthage, et S. Augustin, en sorte, qu’ils s’accordent avec la 10 commune doctrine de l’Eglise anterieure et de leur temps. Et ainsi C a n o n i q u e ne signifie chez eux qu’authentique ou seur, et declaré tel par les Canons. S e c o n d e m e n t il faudroit prouver que les deux livres de Maccabées ont eté pris pour un, à fin de concilier le Pape Gelase en cela avec le Concile de Trente. Les deux Macabées sont manifestement de differens auteurs. 15 (Ad 32) Il est visible que Canonique peut estre pris pour ce que les Canons approuvent, ou qui peut servir de Canon. C’est un sens des plus naturels et quand tout autre est déraisonnable chez un auteur comme je viens de monstrer, il faut s’y tenir. (Ad 33) Ma consequence est claire: si tous les livres non Canoniques pris dans le sens d’Innocent I. sont des Apocryphes dignes d’estre rejettés ( s i q u a s u n t a l i a 20 n o v e r i s e s s e d a m n a n d a ) il s’ensuit, que sous le nom des Canoniques il a compris les Apocryphes permis et utiles que Rufin apelle Ecclesiastiques, qu’Amphilochius met apres les inspirés, et les appelle et que les protestans reçoivent parmy les livres de la Bible, quoyqu’ils ne leur donnent point le premier degré d’autorité. (Ad 34) Et comme les Apocryphes sont de deux sortes, suivant ce que M. l’Eveque 25 de Meaux reconnoist luy même icy; on voit que les Canoniques qui leur sont opposés se prennent aussi de deux manieres. 2 o disant que par les Canons les livres Ecclesiastiques ou purement humains peuvent estre declarés authentiques et seurs (ou Canoniques du second ordre) je ne dis rien de fort extraordinaire. Car c’est ainsi que la version vulgate est declarée Authentique par le Concile de Trente. Cette instance satisfait à toutes les 30 objections de Mons. de Meaux. Car il n’est pas indubitable que la vulgate soit sans erreur ou infallible, cependant on la prend pour authentique et seure, c’est à dire dont on se peut servir sans craindre qu’il y ait quelque erreur importante, et on la lit dans 8 monstré: vgl. I, 18 N. 374, §§ LXXXVI f., CI–CVI. 21 Rufin . . . Ecclesiastiques: vgl. ebd., § XCVIII. 21 f. Amphilochius . . . : vgl. ebd., § LXXX. 18. 7. 2005

N. 442 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 765<br />

(Ad 23) Il est vray qu’on a assés douté de quelques livres du nouveau Testament que<br />

les Protestans reçoivent, et surtout de l’Apocalypse; mais ces doutes ne sauroient entrer<br />

en comparaison avec l’exclusion generalement receue des livres du vieux Testament, que<br />

les protestans ne reçoivent point.<br />

(Ad 24) Il y a des auteurs qui reçoivent l’Epistre aux Hebreux et l’Apocalypse sans 5<br />

croire qu[’]elles soyent de S. Paul ou de S. Jean. Cependant j’avoue que d’autres ont<br />

douté de l’autorité aussi bien que de l’auteur.<br />

(Ad 25) P r e m i e r e m e n t il n’y a point de conviction icy qui me force d’admettre<br />

quelque chose contre mon gré. Et lorsque je dis q u e q u a n d o n a c c o r d e r o i t<br />

c h e z l e s p r o t e s t a n s q u ’ o n n ’ e s t p a s o b l i g é s o u s a n a t h e m e 10<br />

d e r e c o n n o i t r e l ’ E p i s t r e a u x H e b r e u x e t l ’ A p o c a l y p s e<br />

c o m m e d i v i n s e t i n f a l l i b l e s , i l n ’ y a u r o i t p a s g r a n d m a l ;<br />

mon dessein est de faire connoistre qu’il est juste de donner aux verités le degré d’autorité<br />

qui leur appartient. Et il ne depend pas de moy ny d’autres de donner plus d’autorité<br />

aux Apocryphes du vieux Testament, pour exemter de doute les Canoniques du nouveau 15<br />

qui ont esté contestés. La verité n’est pas une chose qui depende de nôtre volonté ou<br />

de nôtre politique. Mais s e c o n d e m e n t il ne s’ensuit pas pour cela que ces livres<br />

du nouveau Testament doivent estre abandonés, et qu’il est permis aux libertins de dire<br />

contre eux tout ce qui leur vient dans la pensée; et c’est outrer les choses que de tirer<br />

ces consequences. Car les protestans reçoivent ces livres et les ont en veneration, comme 20<br />

divins et infallibles, et n’approuvent point qu’on les méprise. Quant à ce que Luther a<br />

dit contre l’Epistre de S t Jaques, je me remets aux auteurs, qui ont fait l’Apologie de ce<br />

grand homme<br />

Cui genus humanum spirasse recentibus auris<br />

Debet, et ingenio liberiore frui. 25<br />

(Ad 26) Où sont ces fondemens pretendus solides dont Messieurs de Trente se sont<br />

servis pour innover sur le Canon avec tant de hardiesse? Est-ce la tradition? point du<br />

tout, le contraire a esté reçeu autres fois. Sont ce quelques nouvelles decouvertes, quelque<br />

vieux Manuscrit[,] quelque ancien monument? on n’en connoist point. C’est donc quelque<br />

nouvelle inspiration du S. Esprit. Mais Messieurs ont ils esté des gens à inspiration? 30<br />

(Ad 27. 28. 29) On ne doit point cesser de souffrir la doctrine que l’ancienne Eglise a<br />

jugée supportable et encor moins celle qu’elle a constamment enseignée. Ainsi le Exemples<br />

24 f. Cui . . . frui: Urheberschaft nicht ermittelt.<br />

18. 7. 2005

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