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N. 442 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 763 (Ad 15) P r e m i e r e m e n t , que peut on inferer contre moy des deux passages de S. Epiphane? Dans l’un, où il traite la matiere exprés il fait le denombrement des livres Canoniques du vieux Testament, tel que les protestans; dans l’autre, apres avoir nommé les memes livres Canoniques du vieux et du nouveau, que les Protestans recoivent, il met à la queue, ceux du vieux Testament, qui ne sont point Canoniques, et les comprend 5 tous ensemble sous le nom de l’écriture. S e c o n d e m e n t veut on que cet auteur se contredit dans le meme chapitre et même dans la même periode? Mais c’est à quoy il n’y a nulle apparence. Il faut donc dire, qu’il a fait comme les protestans, qui comprenent sous le nom de l ’ e c r i t u r e ou de la Bible, encor des livres non Canoniques. T r o i s i e m e m e n t , je suis bien aise que Mons. l’Eveque de Meaux forcé par tant de 10 passages donne quelque preference à ceux que les protestans reçoivent pour Canoniques, en disant que les XXII reconnus seuls par tant d’anciens sont du Canon primitif, qui est celuy des Hebreux. Mais considerant les mêmes passages, il avouera peut estre enfin, que les peres leur donnent une bien plus grande prerogative, que celle du temps. (Ad 16) J’ay répondu à ce qu’il y a. Excepté qu’on dit que les livres douteux sont 15 employés quelques fois comme divinement inspirés, ce qu’on n’a point prouvé. Il est vray, que les mots d’ecritures divines, inspirées etc. ont esté employés quelques fois dans un sens abusif, comme j’ay monstré dans mes precedentes. (Ad 17) Je ne me souviens pas d’avoir posé pour regle, qu’on ne doit recevoir que des livres qui ont eté tousjours receus d’un sentiment unanime. Je voudrois seulement, 20 qu’on ne forçast point les gens de recevoir ceux que toute l’Eglise ancienne n’a point receus. (Ad 18) J’ay repondu déja à cet endroit d’Origene ad artic. 3. n. 5. (Ad 19) Il est vray qu’Origene en citant le Pasteur parle quelques fois douteusement, et qu’il cite quelques fois Judith, Tobie et la Sagesse sans parler douteusement. Cependant 25 il cite aussi le Pasteur quelques fois sans restriction, et même comme divin et inspiré. Et il exclut Judith et les autres du Canon, lorsqu’il s’agit du denombrement des livres Canoniques. Et quand on pourroit prouver, que le Pasteur luy a paru plus douteux que Judith par exemple, j’y consentirois volontiers. Aussi les protestans mettent ils Judith, 27 Canon | comme luy erg. | L 2 l’un: Epiphanios von Salamis, , 22 f. 3 l’autre: Ders., ¥ , 3, 1, 76, 5. 18 monstré: vgl. I, 18 N. 374, §§ LXXXIX f. 18. 7. 2005

764 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 442 Tobie, et la Sagesse dans la Bible, et au nombre des livres de l’ecriture, à l’exemple du Concile de Carthage, et non pas le livre du Pasteur: De dire, que ces livres de la Bible, Apocryphes selon nous, ont esté allegués par Origene sans exception et en parallele avec les livres de Moise[,] les Evangiles et S t Paul, cela ne prouve rien. Les protestans mêmes 5 le font tous les jours. (Ad 20) P r e m i e r e m e n t on dit que j’ay comme supposé mon principe, mais je n’ay point d’obligation d’en supposer aucun. Suffit qu’on voye la contradiction entre Trente et la primitive Eglise, et s e c o n d e m e n t la difficulté n’est point commune aux Protestans et aux Tridentins. Car les protestans n’anathematisent pas ceux, qui ne 10 reçoivent point avec eux des livres sur les quels il y a eu quelque doute considerable dans l’ancienne Eglise. On peut adjouter à cela ce que j’ay dit sur les livres du nouveau Testament et sur l’Apocalypse particulierement ad artic. 6. (Ad 21. 22) P r e m i e r e m e n t on me veut charger d’etablir des regles dont je n’ay point besoin icy, comme j’ay marqué déja plus d’une fois à l’article 3 n o 4, et à 15 l’article 20 n o 1. S e c o n d e m e n t lorsque les protestans enseignent que la dignité de la Sainte Ecriture paroist aux ames bien intentionées, attentives, et assistées par la grace du S. Esprit, je ne crois pas qu’ils ayent tort, ny qu’ils établissent un fanatisme. Je crois meme que plusieurs ont parlé comme eux en cela dans l’Eglise Romaine. Cependant j’avoue volontiers, qu’en prenant les choses à la rigeur cela ne suffiroit pas pour établir 20 le Canon et la Critique de la Sainte Ecriture. Car on pourroit aisement fourrer des endroits des livres douteux dans les livres indubitables, sans qu’un lecteur non instruit d’ailleurs s’en pourroit apercevoir. T r o i s i e m e m e n t ainsi je puis dire que pour établir le Canon des livres divins, il faut joindre les regles de la Critique ordinaire, à la consideration de la conduite de la providence, qui a voulu distinguer ces livres d’une 25 maniere toute singuliere, par eux mêmes et par l’autorité qu’elle leur a fait accorder dans l’Eglise. Q u a t r i e m e m e n t les Protestans croyent, que la verité peut estre opprimée et que l’erreur peut prevaloir. Cependant il n’y a aucun exemple encor graces à Dieu qu’une heresie ait esté établie dans l’Eglise par la voye legitime des Conciles Oecumeniques. Et il faut esperer qu’il n’y en aura jamais. Aussi est ce pour cela qu’il est 30 si important qu’on s’oppose à la reception du Concile pretendu de Trente, afin d’exclure les Conciles de bas alloy, qui pourroient faire passer un jour des heresies, et corrompre entierement la pureté du Christianisme. 2 Concile: III. Synode von Karthago; vgl. I, 18 N. 368, § XXV; I, 18 N. 374, § LXXXVIII sowie N. 228 des vorliegenden Bandes, § 31. 18. 7. 2005

764 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 442<br />

Tobie, et la Sagesse dans la Bible, et au nombre des livres de l’ecriture, à l’exemple du<br />

Concile de Carthage, et non pas le livre du Pasteur: De dire, que ces livres de la Bible,<br />

Apocryphes selon nous, ont esté allegués par Origene sans exception et en parallele avec<br />

les livres de Moise[,] les Evangiles et S t Paul, cela ne prouve rien. Les protestans mêmes<br />

5 le font tous les jours.<br />

(Ad 20) P r e m i e r e m e n t on dit que j’ay comme supposé mon principe, mais<br />

je n’ay point d’obligation d’en supposer aucun. Suffit qu’on voye la contradiction entre<br />

Trente et la primitive Eglise, et s e c o n d e m e n t la difficulté n’est point commune<br />

aux Protestans et aux Tridentins. Car les protestans n’anathematisent pas ceux, qui ne<br />

10 reçoivent point avec eux des livres sur les quels il y a eu quelque doute considerable<br />

dans l’ancienne Eglise. On peut adjouter à cela ce que j’ay dit sur les livres du nouveau<br />

Testament et sur l’Apocalypse particulierement ad artic. 6.<br />

(Ad 21. 22) P r e m i e r e m e n t on me veut charger d’etablir des regles dont je<br />

n’ay point besoin icy, comme j’ay marqué déja plus d’une fois à l’article 3 n o 4, et à<br />

15 l’article 20 n o 1. S e c o n d e m e n t lorsque les protestans enseignent que la dignité<br />

de la Sainte Ecriture paroist aux ames bien intentionées, attentives, et assistées par la<br />

grace du S. Esprit, je ne crois pas qu’ils ayent tort, ny qu’ils établissent un fanatisme. Je<br />

crois meme que plusieurs ont parlé comme eux en cela dans l’Eglise Romaine. Cependant<br />

j’avoue volontiers, qu’en prenant les choses à la rigeur cela ne suffiroit pas pour établir<br />

20 le Canon et la Critique de la Sainte Ecriture. Car on pourroit aisement fourrer des<br />

endroits des livres douteux dans les livres indubitables, sans qu’un lecteur non instruit<br />

d’ailleurs s’en pourroit apercevoir. T r o i s i e m e m e n t ainsi je puis dire que pour<br />

établir le Canon des livres divins, il faut joindre les regles de la Critique ordinaire, à<br />

la consideration de la conduite de la providence, qui a voulu distinguer ces livres d’une<br />

25 maniere toute singuliere, par eux mêmes et par l’autorité qu’elle leur a fait accorder<br />

dans l’Eglise. Q u a t r i e m e m e n t les Protestans croyent, que la verité peut estre<br />

opprimée et que l’erreur peut prevaloir. Cependant il n’y a aucun exemple encor graces<br />

à Dieu qu’une heresie ait esté établie dans l’Eglise par la voye legitime des Conciles<br />

Oecumeniques. Et il faut esperer qu’il n’y en aura jamais. Aussi est ce pour cela qu’il est<br />

30 si important qu’on s’oppose à la reception du Concile pretendu de Trente, afin d’exclure<br />

les Conciles de bas alloy, qui pourroient faire passer un jour des heresies, et corrompre<br />

entierement la pureté du Christianisme.<br />

2 Concile: III. Synode von Karthago; vgl. I, 18 N. 368, § XXV; I, 18 N. 374, § LXXXVIII sowie<br />

N. 228 des vorliegenden Bandes, § 31.<br />

18. 7. 2005

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