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588 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 330
Chinois, au lieu de s’apliquer, comme a fait jusqu’ici M. Maigrot, à present Monseigneur
de Conon à faire voir par l’autorité des Philosophes du moyen âge depuis Confucius,
lesquels en perdant comme ils ont fait pour la plus part les principes de la doctrine
de Fo-hii, c’est-à-dire leur saine et légitime Philosophie, ont aussi presque tous perdu
5 la connoissance distincte du vrai Dieu, et du veritable culte dont leurs premiers peres
l’honoraient, au lieu, dis-je, de s’apliquer uniquement à prouver que la religion de cette
nation a été de tout tems une pure superstition et un vrai athéisme, ce qui ne se peut
soutenir d’un côté sans autoriser nos prétendus athées d’Europe par l’exemple d’une
nation entiere, qui depuis si longtems tient pour plusieurs raisons comme le premier
10 rang dans toute l’Asie; et du côté des Chinois, non seulement sans faire injustice à
cette nation, mais encore sans mettre un obstacle presqu’invincible à sa conversion étant
presqu’impossible dans cette suposition de l’obliger à abandonner toutes le[s] pratiques
et coûtumes que M. Maigrot a condamné de superstition et d’idolatrie, et même de
l’entreprendre sans s’exposer à un danger évident et prochain de ruiner en un moment
15 l’ouvrage de plus d’un siecle, comme M. Maigrot doit l’avoir reconnu depuis quelques
mois lui-même par sa propre experience dans un tumulte arrivé à cette occasion, et qui
a failli à devenir funeste à tout le Christianisme.
Au lieu donc, dis-je[,] de prendre une voye si peu convenable à la fin, que le saint
Siege, et la sacrée congrégation[,] Messeigneurs les Prelats et Vicaires Apostoliques, et
20 tous les Missionaires se proposent, le moyen le plus raisonnable, le plus sûr, et le plus
efficace, à ce qui me paroît, seroit que tous les Missionnaires s’étudiassent de concert à
faire voir aux Chinois les erreurs et contradictions de leur Philosophie moderne en les
ramenant peu à peu, comme Dieu aidant, il n’y aura rien de plus naturel et de plus aisé,
aux principes solides de la vraie et légitime Philosophie de Fo-hii, leur premier maître,
25 en quoi cette nation, toute superbe qu’elle est, faisant profession de suivre les lumieres
de la droite raison, aurait d’autant moins de peine de nous écouter qu’elle reconnoitroit
elle-même qu’un changement si raisonnable n’auroit rien d’humiliant pour elle, et que
1–17 M. Maigrot . . . Christianisme: Ch. Maigrot, seit 1687 Apostolischer Vikar von Fukien, seit
1696 Bischof von Conon, erließ am 26. März 1693 für seine Provinz Fukien ein Dekret, in dem er u. a.
die Verwendung der Namen Shangti und Tien als Gottesbezeichnungen verbot, den Kunfuzius- und
Ahnenkult untersagte und die Auslegung der alten konfuzianischen Klassiker für falsch erklärte. Dabei
hatte er im 6. Punkt seines Dekrets die Gleichsetzung der Begriffe von Gott als Schöpfer aller Dinge
und Tay Kie (Tai je) (Uranfang oder absolutes Prinzip) verboten. Vgl. die Declaratio seu Mandatum
. . . Caroli Maigrot, in: H i s t o r i a cultus Sinensium, 1700, S. 336.. 22 Philosophie moderne: d. h.
der Neokonfuzianismus der Sung-Dynastie (969–1280).
18. 7. 2005