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442 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 259
tion; et qu’ainsi la chose n’estoit point claire. J’avois adjouté, qu’encores presentement je
sais que des personnes bien instruites d’ailleurs dans le Catechisme et dans les doctrines
ordinaires, mais peu versées dans l’Histoire Ecclesiastique, se sont trouvé embarrassées
quand on leur a proposé cette question s’il y a deux volontés ou actions en Jesus-Christ,
5 ou s’il n’y en a qu’une. Cependant je ne suis nullement pour les Monothelites pour
cela, et j’ay voulu seulement vous donner une instance que vous demandiés. Je demeure
d’accord qu’il ne faut point affoiblir l’autorité des Conciles, mais je crois qu’on ne sauroit
l’affoiblir d’avantage qu’en voulant faire passer pour oecumeniques ceux qui ne le
meritent pas. Vous adjoutés, Monseigneur, q u ’ i l f a u t t r o u v e r u n r e m e d e
10 a u d e s o r d r e o u r e n o n c e r à l ’ E x p e d i e n t. Mais faut il que nous recevions
un concile que nous croyons insoutenable, de peur de revoquer en doute tous les
autres? C’est un tour des sceptiques de rendre tout douteux, par ce qu’il faut douter sur
quelque chose. L’expedient contient déja des remedes et des precautions assez bonnes.
Pour savoir si le Concile de Trente est bon, on n’a point besoin de determiner toutes les
15 conditions d’un Concile libre et legitime; suffit qu’il luy en manque que tout le monde
croit necessaires. Mais pour la revue de tous les conciles anterieurs il faudroit determiner
toutes les conditions des Conciles oecumeniques, ce qui est d’une plus grande discussion.
Je ne voy point à quel propos vous remués icy la question de l’infallibilité de l’Eglise,
et allés memes à dire, que nous la nions, non obstant qu’on vous a marqué souvent, que
20 nous croyons que si l’Eglise procede legitimement dans un concile, le S. Esprit l’assistera
et la menera en toute verité salutaire. Il ne s’agit pas non plus de refondre tous les symboles
et toutes les professions de foy et je ne saurois comprendre, ce qui vous a porté
à outrer les choses à un tel point, d’autant que cela ne peut servir qu’à embrouiller la
matiere contre vostre propre dessein. C’est parler plus tost avec la liberté d’un orateur
25 qui se donne carriere, que dans la precision d’un Theologien tel que vous, Monseigneur,
qui en sait user mieux que personne. Est ce que parce qu’on rejette le Concile de Trente,
et la profession de Pie IV. on doit rejetter aussi les Conciles reconnus pour oecumeniques
de tout temps, et les anciens symboles de l’Eglise? ou estes vous bien persuadé
Monseigneur que l’un est aussi autorisé que l’autre? A quoy bon donc ces expressions
30 tragiques comme s i n o u s n e v o u l i o n s p o i n t l a i s s e r s u r l a t e r r e
q u e l q u e s c h r e s t i e n s q u i n e r e n d e n t p o i n t i m p o s s i b l e s l e s
1 adjouté: vgl. I, 8 N. 102, S. 173. 9 Vous adjoutés: vgl. N. 223 S. 355 Z. 26 – S. 356 Z. 1.
18 vous remués: vgl. ebd. S. 356 Z. 3–6. 27 profession de Pie IV.: vgl. die umstrittene Passage des
Glaubensbekenntnisses in I, 9 N. 96 § (24), S. 142 f. 29 f. expressions tragiques: vgl. N. 223 S. 356
Z. 11–14.
18. 7. 2005