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N. 319 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 559 K i qui est un livre ancien d’Annales, fort estimé et ecrit avant la naissance de J[esus] C[hrist], qu’ a n c i e n n e m e n t on sacrifioit et offroit des victimes du 1 er ordre au T a ï - y , c’est à dire U n i m a x i m o dans le K i a o , lieu destiné aux sacrifices de Xam Ti. A quoy je puis ajouter qu’il est rapporté dans un rituel à peu pres aussi ancien, qu’autres fois on sacrifioit de la mesme maniere à Y - S a n , id est U n i T r i n o. Ce 5 qui fait voir, Monsieur, que les anciens Chinois ont eû connoissance, non seulement de Dieu comme Createur et comme Principe de toutes les choses naturelles, mais encore du mystere adorable de la tres Sainte Trinité. Si j’ajoutois qu’on trouve cent endroits dans leurs anciens livres qui peuvent faire juger prudemment qu’ils ont eû connoissance du peché et du chatiment des mauvais Anges, de la longue vie des premiers hommes, 10 de la corruption de la nature humaine par le peché, du deluge, de l’Incarnation future du Verbe Divin et des principales circonstances du mystere de n e redemption, les quelles se trouvent marquées par des traits si clairs et si circonstanciez, qu’ils me paroissent comparables ou mesme preferables aux oracles des Sybilles; il faudroit me resoudre à voir ces propositions contredites mesme par la plus part de ceux là mesme des missionaires, qui 15 reconnoissent avec moy comme une chose hors de doute que les Chinois ont eu autres fois une connoissance bien parfaite de la Divinité: Mais cela ne m’osteroit pas l’esperance de voir peut estre un jour au moins la plus grande partie de mon sentiment, qui assurement est tres bien fondé, comme je me flate de pouvoir démontrer. Si vous voulez estre bien tost persuadé de cete verité 5 , aussi bien que nous, Monsieur, 20 qui le sommes depuis long temps, sur de tres solides raisons, quoy qu’on ait publié 5 〈Am linken Rand Bemerkung von B o u v e t s Hand:〉 (Je veux dire que les Chinois ont eu connoissance de la divinité) 3 K i a o , : ” Opferplatz‘‘. 5 Y-San . . . Uni Trino: (Yi-San) ist eine Verschreibung oder Umstellung von (San-Yi) und bedeutet Drei-Eins‘‘. San-Yi war der Name einer Gottheit, genauer ” eine Gesamtbezeichnung für drei selbständige Gottheiten, die nur im Shi Ji oft erwähnt wird. (Auch dieser Kult war nicht ancien‘‘. Vgl. Sima Qian, a. a. O., Bd 4, S. 1386 u. S. 1403). S. dazu Chavannes, ” a. a. O., Bd 3, S. 467: Autrefois le Fils du Ciel immolait tous les trois ans une grande victime, dans ” le sacrifices à trois dieux [San yi] qui etaient l’un le Ciel, l’autre la Terre et le troisiéme T’ai-i‘‘. 14 Sybilles: Bouvet bezieht sich auf heidnische Jungfrauen verschiedener Völker (etwa die Delphische, Thessalische oder Cumaeische), die den zukünftigen Messias geweissagt haben sollen. Sie gehören wie Hermes Trismegistos und Zoroaster zu den prisci‘‘, den verborgenen Theologen. Vgl. D. P. Walker, ” Ancient Theology, London 1972, S. 20. 21–560,1 publié contre: z. B. H i s t o r i a Cultus Sinensium, 1700, u. [N. Alexandre], Conformité des cérémonies chinoises, 1700. 18. 7. 2005

560 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 319 contre, ces dernieres années par toute l’Europe, prennez la peine de parcourir une petite Relation latine que nous venons de faire imprimer ici à Peking, et dont je vous envoye un exemplaire. En lisant l’Article de la tradition ancienne et tout ce qui regarde les temples et les Sacrifices, aussi bien que les Sentences et proverbes, si vous trouvez quelqu’endroit 5 sur lequel vous desiriez quelqu’eclaircissement, ayez la bonté, Monsieur, de me le marquer, comme c’est moy qui ai travaillé ce morceau, peutestre qu’il ne me sera pas difficile de vous donner satisfaction sur cela. En attendant si je puis envoyer cete année en France la traduction d’un autre petit ouvrage chinois que j’ai dressé pour les nouveaux missionaires, et pour les Chinois qui se piquent d’entendre leurs livres classiques, vous pourrez 10 y trouver de quoy contenter pleinement vostre curiosité sur cete matiere, cet ouvrage estant un recueil complet de tous les plus beaux sentimens qui se trouvent dans les livres classiques de la Chine touchant la divinité rangés en forme de catechisme propre à instruire et à faire voir sans aucune dispute ni raisonnement, que les anciens Chinois n’ont esté gueres inferieurs en cete matiere à ceux qui ont eu les connoissances les plus 15 eclairées de la Divinité. Je ne finirois point sur ce sujet si je suivois mon inclination, mais je m’apperçois, qu’une si longue lettre ecrite avec tant de precipitation, si peu d’ordre et tant de ratures, doit beaucoup vous ennuyer. Il faut neanmoins encore avant de finir que je reponde à quelques autres points de vostre letre en vous promettant de faire mon possible pour 20 vous procurer les versions du Pater dans toutes les langues que je pourrai etc. Le P e Grimaldi, qui est devenu fort infirme, a esté fort touché de l’honneur de vostre souvenir. Je l’ai prié de v e part de vous chercher quelques observations d’Astronomie anciennes et choisies etc. que vous souhaitez. Nous ferons aussi de nostre costé ce que nous pourrons pour vous donner cete satisfaction. Les Chinois ont eû autresfois (je doute 11 complet de toutes les (1 ) sentences des (2 ) plus beaux K, korr. Hrsg. 1 f. petite Relation latine: Leibniz hat sie nicht erhalten. Das zeigt seine Bemerkung auf dem Begleitbrief von Charles Le Gobien vom 13. März 1703 (LBr. 541 Bl. 24 v o ). Es handelt sich um die Brevis R e l a t i o (vgl. N. 329 Erl.). 8 petit ouvrage: Gemeint ist ein zur Brevis R e l a t i o gehörendes Schriftstück Bouvets, bei dem es sich um eine frühe Fassung seines Tianxue benyi handelt; vgl. C. von Collani, Tianxue benyi — Joachim Bouvets Forschungen zum Monotheismus, in: China-Mission Studies (1550–1800), Bulletin X, 1988, S. 16. 19 f. letre . . . Pater: vgl. vgl. I, 19 N. 15669. 21 f. P e Grimaldi . . . souvenir: Leibniz war dem Jesuitenpater C. F. Grimaldi 1689 in Rom begegnet; vgl. Leibniz’ Aufzeichung in III, 4 N. 211. 18. 7. 2005

N. 319 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 559<br />

K i qui est un livre ancien d’Annales, fort estimé et ecrit avant la naissance de J[esus]<br />

C[hrist], qu’ a n c i e n n e m e n t on sacrifioit et offroit des victimes du 1 er ordre au<br />

T a ï - y , c’est à dire U n i m a x i m o dans le K i a o , lieu destiné aux sacrifices de<br />

Xam Ti. A quoy je puis ajouter qu’il est rapporté dans un rituel à peu pres aussi ancien,<br />

qu’autres fois on sacrifioit de la mesme maniere à Y - S a n , id est U n i T r i n o. Ce 5<br />

qui fait voir, Monsieur, que les anciens Chinois ont eû connoissance, non seulement de<br />

Dieu comme Createur et comme Principe de toutes les choses naturelles, mais encore<br />

du mystere adorable de la tres Sainte Trinité. Si j’ajoutois qu’on trouve cent endroits<br />

dans leurs anciens livres qui peuvent faire juger prudemment qu’ils ont eû connoissance<br />

du peché et du chatiment des mauvais Anges, de la longue vie des premiers hommes, 10<br />

de la corruption de la nature humaine par le peché, du deluge, de l’Incarnation future<br />

du Verbe Divin et des principales circonstances du mystere de n e redemption, les quelles<br />

se trouvent marquées par des traits si clairs et si circonstanciez, qu’ils me paroissent<br />

comparables ou mesme preferables aux oracles des Sybilles; il faudroit me resoudre à voir<br />

ces propositions contredites mesme par la plus part de ceux là mesme des missionaires, qui 15<br />

reconnoissent avec moy comme une chose hors de doute que les Chinois ont eu autres fois<br />

une connoissance bien parfaite de la Divinité: Mais cela ne m’osteroit pas l’esperance de<br />

voir peut estre un jour au moins la plus grande partie de mon sentiment, qui assurement<br />

est tres bien fondé, comme je me flate de pouvoir démontrer.<br />

Si vous voulez estre bien tost persuadé de cete verité 5 , aussi bien que nous, Monsieur, 20<br />

qui le sommes depuis long temps, sur de tres solides raisons, quoy qu’on ait publié<br />

5 〈Am linken Rand Bemerkung von B o u v e t s Hand:〉 (Je veux dire que les<br />

Chinois ont eu connoissance de la divinité)<br />

3 K i a o , :<br />

” Opferplatz‘‘. 5 Y-San . . . Uni Trino: (Yi-San) ist eine Verschreibung oder<br />

Umstellung von (San-Yi) und bedeutet Drei-Eins‘‘. San-Yi war der Name einer Gottheit, genauer<br />

”<br />

eine Gesamtbezeichnung für drei selbständige Gottheiten, die nur im Shi Ji oft erwähnt wird. (Auch<br />

dieser Kult war nicht ancien‘‘. Vgl. Sima Qian, a. a. O., Bd 4, S. 1386 u. S. 1403). S. dazu Chavannes,<br />

”<br />

a. a. O., Bd 3, S. 467: Autrefois le Fils du Ciel immolait tous les trois ans une grande victime, dans<br />

”<br />

le sacrifices à trois dieux [San yi] qui etaient l’un le Ciel, l’autre la Terre et le troisiéme T’ai-i‘‘.<br />

14 Sybilles: Bouvet bezieht sich auf heidnische Jungfrauen verschiedener Völker (etwa die Delphische,<br />

Thessalische oder Cumaeische), die den zukünftigen Messias geweissagt haben sollen. Sie gehören wie<br />

Hermes Trismegistos und Zoroaster zu den prisci‘‘, den verborgenen Theologen. Vgl. D. P. Walker,<br />

”<br />

Ancient Theology, London 1972, S. 20. 21–560,1 publié contre: z. B. H i s t o r i a Cultus Sinensium,<br />

1700, u. [N. Alexandre], Conformité des cérémonies chinoises, 1700.<br />

18. 7. 2005

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