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N. 259 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 439 d’exiger absolument de ceux même de sa communion, qu’on le reconnoisse pour regle de la foy; qu’elle peut l’exiger encor moins de tant de nations persuadées que presque tout y est illegitime; et qu’ainsi on pourroit le mettre à l’écart à l’egard des protestants et venir à un concile exempt des mêmes défauts. Je vous envoyay en meme temps l’exemple du Concile de Bale qui dispensoit de la reconnoissance de celuy de Constance. La question 5 estoit donc si vostre Eglise pourroit user d’une suspension semblable à l’egard de celuy de Trente pour des grandes et importantes raisons. A quoy des Theologiens considerables de vostre parti même ont repondu qu’ouy. Et j’ay trouvé que les prelats de France en ont usé ainsi, en donnant l’Absolution à Henri IV comme le proces verbal de cette solennité le fait voir. Nous trouvâmes Monseigneur que vous n’aviés point formé la Question comme 10 nous, ni repondu precisement là dessus. Au contraire dans la dernière lettre de vostre ancienne correspondance lors que vous me demandâtes l’Acte des Legats du Concile de Bâle, vous laissâtes entrevoir quelque suspension de jugement sur ce point. C’est ce que monstreront les lettres precedentes que vous dites d’avoir gardé soigneusement. Mons. l’Abbé de Loccum a vu souvent ce que je vous ay écrit, Monseigneur, et je 15 feray en sorte qu’il le temoigne luy meme, et marque son approbation de ce que je vous ecris maintenant, dont je suis asseuré sachant ses principes. Mais vous m’avouerés qu’il feroit mal de communiquer avec d’autres Theologiens de la Confession d’Augsbourg sur ses pensees particulieres qu’il vous avoit ecrit, avant que de voir la moindre apparence de fruit, puisqu’il est asseuré que tandis qu’on ne se desiste pas chez vous d’exiger qu’on 20 reconnoisse le concile de Trente pour regle de la foy la Methode de l’Exposition ne sauroit suffire, d’autant que nous croyons que ce Concile ne doit jamais estre reconnu, et que cela ne se peut sans faire le plus grand tort du monde à l’Eglise Universelle, en la privant du secours et de l’autorité des conciles oecumeniques, par l’admission de ceux qui sont de faux alloy; à quoy tout Catholique veritable et veritablement zelé se doit opposer de tout 25 son possible. La Methode de l’Exposition peut bien estre poussée par des communications particulieres (per cogitationes privatas); mais il n’y a point d’apparence d’en faire une affaire publique sans esperance de ce desistement. On demeure d’accord qu’il n’y a point de composition à faire sur les dogmes de 4 f. envoyay . . . Constance: vgl. I, 7 N. 151, S. 311. 8 trouvé: vgl. I, 9 N. 96 § (24). 9 proces verbal: aus De l’ A b s o l u t i o n d’Henry IV. Roy de France et Navarre (Ms; Wolfenbüttel Herzog August Bibliothek cod. guelf. 3.1.267.2 Aug. fol.); das Protokoll ist gedruckt in Leibniz, Mantissa, 1700, Pars altera, Nr. LIV, S. 374–380. Das hier speziell gemeinte Glaubensbekenntnis, das auf jegliche Erwähnung des Tridentinums verzichtet, ebd., S. 380. 11 lettre: I, 10 N. 80. 14 dites: vgl. N. 223 S. 357 Z. 7 f.. 29 d’accord: vgl. ebd. S. 354 Z. 4–8. 18. 7. 2005

440 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 259 la foy; par ce que c’est une affaire dont les hommes ne sont pas les maistres. Mais la Question si un tel Concile est oecuménique ou non, est une Question de fait, et sur un fait qui n’est pas de foy. Ainsi les raisons, les deux exemples allegués et les autorités de vos Théologiens font voir, qu’on peut dispenser de l’obligation de reconnoistre un concile 5 pour tel, et qu’on peut estre en communion avec ceux qui refusent de le faire. Il est seur d’ailleurs parmy vos Theologiens, qu’on a pû et peut encor se tromper impunement meme sur des dogmes qui passent aujourdhuy pour estre de foy; mais qui ne le sont que n e c e s s i t a t e p r a e c e p t i , et nullement n e c e s s i t a t e m e d i i , lors qu’on est là dessus dans une erreur invincible, et qu’il y a meme des cas, où pour cela on ne doit 10 point estre exclu de la communion, outre que vous autres Messieurs les Ecclesiastiques pouvés avoir receu le concile de Trente pour regle de la foy en vostre propre et privé nom et par vostre autorité toute seule, sans intervention de l’autorité Royale ny de celle de la Nation, mais cela impose t-il la loy aux Nations d’en faire autant? Et vostre acceptation va t-elle plus loin que ceux qui acceptent? A quoy servoit il de deliberer là dessus dans 15 l’Assemble[e] des trois Estats, si le clergé seul peut faire l’acceptation de la Nation? Et je doute fort que les jurisconsultes François vous accordent ce droit, non obstant tout ce que vous dites, Monseigneur, du procdé de vos assemblées du clergé, de vos Eveques et des censures de vos docteurs de Sorbonne, qui se fondent tousjours sur les pretendues decisions de Trente. 20 Vous venés en fin au point, Monseigneur, en rapportant ce que j’avois dit dans ma lettre du 3 sept. 1700 que la question est si les Anathemes du Concile de Trente peuvent estre suspendus, à l’egard de ceux qui ne sont pas persuadés qu’il soit legitime. Mais vous n’y répondés encor qu’indirectement et même d’une manière qui surprend, puisque vous allegués un inconvenient suivant vous, qu’on voit pourtant clairement n’avoir point 25 de lieu. Car vous dites seulement, que ce seroit oster toute l’autorité à ce Concile, au lieu qu’il est manifeste qu’il la gardera à l’egard de ceux pour les quels il n’est point suspendu; c’est à dire il gardera toute son autorité, puisque vous le voulés, chez les Nations qui l’ont accepté, et y persistent, jusqu’à un autre Concile oecuménique à qui on ne puisse point objecter les memes defauts insanables. Il est donc visible qu’encor presentement vous 30 changés l’Estat de la question, et ne répondés point precisement; bien loin de l’avoir déja fait auparavant. 17 dites: vgl. ebd. S. 354 Z. 28–32. 20 rapportant: vgl. ebd. S. 355 Z. 2–5. 21 lettre: I, 19 N. 34570 (Leibniz – Bossuet 3. September 1700). 25 oster . . . autorité: vgl. N. 223 S. 355 Z. 7 f.. 18. 7. 2005

440 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 259<br />

la foy; par ce que c’est une affaire dont les hommes ne sont pas les maistres. Mais la<br />

Question si un tel Concile est oecuménique ou non, est une Question de fait, et sur un<br />

fait qui n’est pas de foy. Ainsi les raisons, les deux exemples allegués et les autorités de<br />

vos Théologiens font voir, qu’on peut dispenser de l’obligation de reconnoistre un concile<br />

5 pour tel, et qu’on peut estre en communion avec ceux qui refusent de le faire. Il est<br />

seur d’ailleurs parmy vos Theologiens, qu’on a pû et peut encor se tromper impunement<br />

meme sur des dogmes qui passent aujourdhuy pour estre de foy; mais qui ne le sont que<br />

n e c e s s i t a t e p r a e c e p t i , et nullement n e c e s s i t a t e m e d i i , lors qu’on<br />

est là dessus dans une erreur invincible, et qu’il y a meme des cas, où pour cela on ne doit<br />

10 point estre exclu de la communion, outre que vous autres Messieurs les Ecclesiastiques<br />

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et par vostre autorité toute seule, sans intervention de l’autorité Royale ny de celle de la<br />

Nation, mais cela impose t-il la loy aux Nations d’en faire autant? Et vostre acceptation<br />

va t-elle plus loin que ceux qui acceptent? A quoy servoit il de deliberer là dessus dans<br />

15 l’Assemble[e] des trois Estats, si le clergé seul peut faire l’acceptation de la Nation? Et<br />

je doute fort que les jurisconsultes François vous accordent ce droit, non obstant tout ce<br />

que vous dites, Monseigneur, du procdé de vos assemblées du clergé, de vos Eveques et<br />

des censures de vos docteurs de Sorbonne, qui se fondent tousjours sur les pretendues<br />

decisions de Trente.<br />

20 Vous venés en fin au point, Monseigneur, en rapportant ce que j’avois dit dans ma<br />

lettre du 3 sept. 1700 que la question est si les Anathemes du Concile de Trente peuvent<br />

estre suspendus, à l’egard de ceux qui ne sont pas persuadés qu’il soit legitime. Mais<br />

vous n’y répondés encor qu’indirectement et même d’une manière qui surprend, puisque<br />

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25 de lieu. Car vous dites seulement, que ce seroit oster toute l’autorité à ce Concile, au lieu<br />

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30 changés l’Estat de la question, et ne répondés point precisement; bien loin de l’avoir déja<br />

fait auparavant.<br />

17 dites: vgl. ebd. S. 354 Z. 28–32. 20 rapportant: vgl. ebd. S. 355 Z. 2–5. 21 lettre: I, 19<br />

N. 34570 (Leibniz – Bossuet 3. September 1700). 25 oster . . . autorité: vgl. N. 223 S. 355 Z. 7 f..<br />

18. 7. 2005

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