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548 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 319
cette nouvelle que toute l’Europe, qui sans doute y en prend beaucoup. L’unique peine
que j’ai en cela, est de voir, que les grand[s] talens, que le ciel vous a donnés pour les
affaires les plus importantes, comme pour les Sciences les plus profondes, vous attirent
des occupations qui priveront la republique des Sciences, d’une bonne partie des grands
5 avantages, qu’elle peut attendre de vos doctes meditations.
Ce que vous touchez en deux mots des nouvelles decouvertes, faites par vous et par
d’autres, sur les principes de vostre nouvelle Analyse des infinitesimales, a fort piqué
ma curiosité. Si le capitaine qui commande le vaisseau sur lequel le P e De Fontaney est
retourné du Port Louis à Canton en cinq mois et quelques jours de navigation, avoit suivi
10 le conseil si sage que vous avez donné à d’autres d’observer le barometre pour prevoir les
tempestes; il auroit eu le plaisir d’en profiter, et n’auroit pas perdu tous ses mats, qu’un
typhon imprevû lui enleva, en mettant le vaisseau à deux doigts de sa perte, quelques
jours avant de surgir au port.
Nous avons donné avis à l’Empereur de la Chine de la nouvelle que vous avez pris
15 la peine de me mander de la defaite entiere de l’Armée du Tzar par celle du Roy de
Suede. L’Empereur a esté etonné que la Suede avec des forces si inegales ait remporté
un si grand avantage sur les Moscovites. Mais dans le fond cela ne paroist pas lui avoir
donné aucun ennui. Je souhaite que les soupçons du Tzar ne ruinent point des projets
que vous faites en faveur de la Chine par la voye de la Moscovie.
20 Quoy que vous ne m’eussiez point parlé dans vos lettres précedentes, de vostre
nouveau Calcul numerique, Monsieur, ce que j’en avois oui dire en general à quelqu’un
de mes Amis, qui en avoit oui parler, m’avoit causé un grand desir, d’en apprendre
quelque chose de vous mesme. Mais ce que vous avez eû la bonté de m’en mander dans
vostre derniere lettre a surpassé mon attente, et a excité dans moy une vraye passion
6 f. decouvertes . . . infinitesimales: vgl. I, 19 N. 15669, S. 8 capitaine: Froger de la Rigaudiere;
vgl. Madrolle, a. a. O., S. 55, Anm. 1. 10 conseil: vgl. I, 19 N. 15669, S. 14–16 nouvelle . . .
Suede: die Niederlage der Russen in der Schlacht bei Narva am 20. November 1700; vgl. I, 19 N. 15669, S.
18 f. projets . . . Moscovie: Leibniz sah in dem Plan, mit Erlaubnis Peters I. China auf dem Landweg
über Russland zu erreichen, auch die Gelegenheit, eine evangelische Mission in China einzurichten; vgl.
I, 14 N. 84, S. 145–146. 21 f. Calcul . . . oui parler: In Rom hatte Leibniz 1689 den Jesuitenmissionar
C. F. Grimaldi kurz vor dessen Rückreise nach China kennengelernt und diesem später in einem Brief
(vgl. I, 13 N. 321) von seiner Erfindung des binären Zahlensystems berichtet. Ob Grimaldi den Brief
erhalten hat, ist durch keine Antwort belegt. Leibniz könnte ihm aber schon in Rom von der Dyadik
erzählt haben. Die Datierung ihrer ersten Darstellung: De progressione dyadica, geht auf den 25. März
1679 zurück (vgl. LH XXXV, 3, 2 Bl. 1–4).
18. 7. 2005