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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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Martin Vanier propose de définir la territorialisation comme un « ensemble de<br />

processus engagés par les systèmes d’acteurs et /ou d’agents, par les organisation<br />

sociales et politiques, par les dispositifs et procédures ad hoc, par les rapports de force<br />

et les mises en tension, par des déterminants économiques et structurels par des<br />

configurations génériques existantes et/ou des configurations particulières émergentes,<br />

permettant de faire advenir le territoire, le faire exister, se maintenir et parfois devenir<br />

opératoire » 298 . La problématique de notre démarche s’inscrit donc dans la<br />

compréhension des rapports entre l’espace et le pouvoir au XII e siècle, en considérant<br />

l’exercice du pouvoir par le contrôle des constructions pour marquer et maîtriser le<br />

territoire. Comment s’articulent ces actions locales avec les processus globaux<br />

d’organisation du politique et dans quelle mesure le concept d’« empire » <strong>of</strong>fre-t-il une<br />

certaine pertinence analytique pour comprendre ces processus ? L’emploi de ce vocable<br />

ayant fait l’objet de nombreux débats, depuis la fin du XIX e siècle, il convient d’en<br />

présenter les enjeux anciens et actuels.<br />

3.1.2- L’espace des Plantagenêt : un empire ?<br />

L’invention de l’expression « Angevin empire » par l’historienne britannique<br />

Kate Norgate, en 1887, était, comme l’a bien montré Alban Gautier, une manière de<br />

postuler l’existence d’une structure politique unifiée au XII e siècle à l’encontre des<br />

conceptions finalistes (ou fatalistes) qui ne pouvaient concevoir l’histoire de<br />

l’Angleterre et de la France en dehors du cadre de l’entité préexistante et sous-jacente<br />

de toute évolution historique qu’est l’État-Nation 299 . Ensuite, et tout au long du XX e<br />

siècle, le terme « empire angevin » ou « empire Plantagenêt » a été employé pour<br />

exprimer une certaine conception de l’histoire de l’Europe féodale, sous-tendue par des<br />

idéaux politiques. L’acceptation ou le refus du vocable d’empire par les historiens ne<br />

reflète, en effet, rien d’autre que le sens qu’ils accordaient à ce concept, comme le<br />

révèle la crispation des débats autour de l’accusation d’anachronisme ou de la<br />

revendication de sa valeur heuristique pour comprendre la réalité médiévale. L’histoire<br />

de ce débat résume ainsi parfaitement l’évolution sémantique qu’a connue le concept<br />

d’empire tout au long du XX e siècle. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Après un rapide<br />

298<br />

VANIER, M. (éd.), Territoires, territorialité, territorialisation. Controverses et perspectives, 2009,<br />

p. 12.<br />

299<br />

GAUTIER, A., « L'empire angevin: une invention des historiens? », Mémoire de Maîtrise d'histoire<br />

médiévale, sous la direction de Philippe Contamine et Frédérique Lachaud, 1996, <strong>Paris</strong>, chapitre 3 envoie<br />

à NORGATE, K., England under the Angevin kings, 1887.<br />

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