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des parcs royaux témoignent de l’importance que revêtait la gestion de ces espaces. En
outre, les approvisionnements ne viennent pas systématiquement des forêts royales.
Dans le Kent, par exemple, où le roi ne possède pas de forêt, son shérif acquiert
cependant du bois, qu’il doit alors acheter à des marchands (pro mairemio empto) 315 ou
à ses vassaux. Ainsi en 1201, Jean obtient du « merrien du bois du comte d’Eu pour les
réparations des châteaux royaux à savoir de Douvres, de Rochester et de Southampton
et pour le transport dudit bois » 316 . Cette entrée montre que le bois, comme la pierre,
traversait souvent la Manche.
En outre, le roi a également puisé dans les ressources des honneurs baronniaux
lorsqu’ils étaient en escheat. Ainsi en 1178, Henri II fait venir le bois nécessaire aux
travaux de l’abbaye de Waltham de la forêt de l’honneur des comtes de Boulogne dans
le Lancastershire 317 . Il se sert également dans les réserves de l’évêché de Chichester,
dans le Sussex, en 1173 pour fournir 200 planches au chantier de Winchester 318 . Les
vastes forêts du Yorkshire, qui appartenaient à l’honneur de Richmond ont également
été mises à profit à partir de 1166, de même que celles de l’honneur de Guillaume de
Briouze dans le Sussex en 1210 319 .
La carte de répartition des sommes dépensées pour l’acquisition et le transport
du bois en Angleterre et en Normandie fait donc ressortir l’importance des forêts
royales du sud de l’Angleterre ainsi que des forêts ducales de Normandie (carte 6.25).
La forêt de Valognes dans le Cotentin et le parc d’Anxtot dans le pays de Caux
apparaissent alors comme les deux principaux sites d’approvisionnement. Si les forêts
étaient exploitées pour le bois de construction, l’essentiel des coupes restait néanmoins
destiné à la combustion. Les besoins en bois de chauffe expliquent ainsi pourquoi des
matériaux comme la chaux ou le fer étaient fabriqués dans les forêts ou à proximité. Les
pipe rolls indiquent en effet à plusieurs reprises des dépenses pour le transport de la
chaux et parfois aussi de sable 320 . En 1194, par exemple il faut dix charrettes pour faire
315
PR. 2 John, p. 209 : £8 16s. 4d. pro mairemio empto et aliis neccessariis ad reparandu castellum de
Dovra.
316
P.R. 3 John, p. 284 : £12 5s. 6d. pro mairemio de bosco comitis Augi ad reparationem castellorum
regis scilicet de Dovra de Roffecestrie et de Sudhantona et pro predicto mairemio cariando.
317
PR 24 H.II, p. 47 : £40 in custamento carriandi maisrenum de Strafford ad operationem ecclesie de
Waltham.
318
PR 19 H.II, p. 30 : 10s. pro II miliarum bordorum parandam qui missi sunt ad domos regis Wintonie.
319
PR 23 H.II, p. 81 : de CXL carectatis maisreni de jurata facta super eum de propria prisa tam de
comitatu quam de terra Ebrardi de Ross ; PR 3 Jean p. 61 : in Terris que fuerunt Willelmi de Braiosa in
Sudsex, Ruelandi Bloet XIX s. in cariagio eiusdem mairemii a foresta usque ad Bremla per breve Regis.
320
PR 2 Richard, p. 7 : £41 ad faciendam attractum de petra et calce et sabulo ad opus castelli de
Canteberia in ipso castello.
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