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ichesse pétrographique ne permet donc pas de soutenir l’idée selon laquelle<br />

l’importation de la pierre de Caen après 1066 vient suppléer un manque de ressources<br />

naturelles. En revanche, la rapidité avec laquelle l’importation est possible suggère qu’il<br />

existait déjà un marché structuré au sein duquel la pierre de Caen a pu facilement<br />

s’insérer 225 . Ces marchés sont cependant mal connus. Jusque vers 700, le remploi des<br />

matériaux enlevés aux ruines antiques suffisait vraisemblablement à couvrir les besoins<br />

de la construction en pierre, assez peu développée 226 . Mais aux IX e et X e siècles, les<br />

grandes centres de Barnack (Northamptonshire), Bath (Somerset) et Quarr (Hampshire)<br />

diffusaient leur pierre à vaste échelle.<br />

Localement, les toponymes saxons permettent de situer des sites d’extraction en<br />

activité dès avant la conquête. Le mot saxon désignant la pierre de construction étant<br />

stan et la carrière de pierre : stan-gedelf, stan-greet ou Stan hiwet plusieurs sites ont pu<br />

être ainsi localisés 227 . Il s’agissait sans doute de carrières de petites tailles, exploitées<br />

pour approvisionner les quelques édifices en pierre construits à l’époque saxonne, c'est-<br />

à-dire essentiellement des abbayes et certains palais royaux. Le Domesday Book<br />

mentionne également des carrières comme celles de Taynton (Oxfordshire), Bignor,<br />

Stedham et Iping (Sussex) 228 . Ces carrières appartenaient alors majoritairement aux<br />

monastères, soit parce qu’ils étaient à l’origine de leur ouverture soit à la suite de<br />

concessions royales. Plusieurs documents attestent en effet l’acquisition par les<br />

monastères de carrières ou de leurs droits d’exploitation. Ces documents montrent<br />

notamment que nombre de carrières dépendaient initialement des domaines royaux 229 .<br />

Aux XI e et XII e siècles, plusieurs carrières sont en effet décrites comme étant in foresta<br />

regis. Selon David Parson, l’ouverture ou l’acquisition de carrières par la royauté anglo-<br />

saxonne remonterait au règne du roi Eadred, au X e siècle.<br />

Il y a peu de mention de carrières en Angleterre dans les pipe rolls de cette<br />

époque. En 1163, Henri II ordonne au shérif de l’Oxfordshire de dépenser £4 « dans les<br />

carrières de Taynton » (in quararria de Tegtonie), qui se trouvent à une trentaine de<br />

kilomètres à l’ouest d’Oxford dans la vallée de Windrush sur les flancs des Costwolds,<br />

225<br />

MUSSET, L., « La pierre de Caen: extraction et commerce (XIe-XVe siècles) », dans Pierre et Métal<br />

dans le bâtiment au Moyen Âge, 2001, p. 220-231<br />

226<br />

PARSONS, D., « Review and prospect : the stone industry in roman, Anglo-saxon and medieval<br />

England », dans Stone. Quarrying and Building in England AD 43-1525, 1990, p. 1-15.<br />

227<br />

JOPE, E. M., « The Saxon building stone industry in South and Midland England », Medieval<br />

Archaeology, 8 (1964), p. 91-118.<br />

228<br />

"Domesday Book », p. 224, Sussex f° 23, 23v, 25, 29v et Oxfordshire f°157.<br />

229<br />

PARSONS, D., « Stone », dans English Medieval Industries: Craftsmen, Techniques, Products, 1991,<br />

p. 1-27.<br />

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