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pendant 6 jours pour faire des machines de siège reçoivent 62s. 6d., soit en moyenne 3 deniers par jour. En réalité, le maître n’était pas payé au même taux que ses hommes, comme en témoigne la rétribution de Maître Nicolas des Andelys qui reçoit 9 deniers par jour pour avoir fait des machines de sièges en 1215 à Knaresborough, tandis que les charpentiers « qui sont avec lui » (Hugues de Barentin, Laurent de Saint Aignan et Baldewin, sans doute un apprenti) ne perçoivent que 6 deniers par jour 114 . 1.2.2- Les gardiens des travaux du roi et leur intégration dans l’administration des châteaux Les fonctions de gardien et de maître des œuvres royales La variabilité des rémunérations recouvre donc une diversité de tâches et de statuts. Si les fortes rémunérations des connétables, des prévôts et de certains gardiens correspondaient à la reconnaissance de leur statut social, les responsabilités de la fonction n’en restaient pas moins multiples et nombre d’entre eux ont notamment eu à s’occuper des constructions et des réparations des châteaux dont ils avaient la garde (graphique 6.10). L’entretien des bâtiments pouvait être accompli directement par le connétable ou délégué à un gardien des travaux. Nombre d’entrées dans les pipe rolls présentent en effet le connétable comme responsable des travaux d’entretien et des réparations du château dont il avait la garde, mais aussi de celles des demeures alentour 115 . Le cas de Walter de Preston suggère même que le connétable pouvait être choisi pour ses qualités administratives de la gestion de chantier. Walter de Preston apparaît en effet toujours associé à la construction et aux réparations de châteaux royaux. En 1199 il est chargé à la fois de la garde du château, du paiement des domestiques et des soldats et des réparations de Northampton 116 . En 1202 et 1203, il est dit « connétable de Northampton » et chargé de conduire les travaux à la demeure de 114 PR 17 Jean, p. 13 : in liberationibus ix denariorum per diem Nicholai de Andely et quilibet triarum aliorum vi denariorum per diem aliorum carpentariorum de quibus Nicholaus habuit : Hugonis de Barentin et Laurentii de Sancti Agnino et Baldewini ad duas petrarias et tres mangunellos turkesios faciendos in castro de Cnareburc et pro mairemio prosternendo et cariando a foresta et pro ferro empto ad eosdem. 115 Entre autre à Colchester : Johannis filii Godefridi constabulario de Colcestrie 25 m. ad reparationem domus et castello de Colcestrie (PR 7 Richard, p. 219) ; Johannis de Horslea constabularii £6 17s. 10d. in operatione domorum regis de Geldeford (PR 7 Jean, p. 152). 116 PR 1 Jean, p. 4 : £12 Waltero de Preston et milites et servientes ad sustentandum in custodia castelli de Norhantona ; 2 m. ad reparationem domorum de castello de Norhantona. 550

Silvestone 117 . Enfin, à partir de 1207, il est nommé shérif du Northamptonshire, en tant que custos, pendant deux années 118 . Lorsqu’il n’était pas lui-même responsable des travaux, le connétable pouvait déléguer cette tâche, en particulier s’il s’agissait de gros chantiers. C’est le cas à Newcastle-upon-Tyne, précisément, où Roger de Glanvill confie la garde des travaux à Robert Diveleston en 1176 119 . Le titre de custodes operationis est mentionné à plusieurs reprises dans les pipe rolls. Entre 1177 et 1188, il est porté par maître Radulf de Grosmont, notamment à Skenfrith en 1186, où il reçoit 3 marc en don « parce qu’il a pris soin des travaux du roi » et 2 marcs en 1188, en tant que custos operationis 120 . Ce titre apparaît également à Southampton, Gillingham et à Corfe, où Stephane, cementarius magister operae reçoit 50 marcs en 1213 pour la construction des demeures royales 121 . À Grimsby, en 1200, il est question de nommer un « représentant de la garde des travaux du châteaux qu’il rapporte ici [à l’Échiquier] l’avancement des travaux de construction du château » 122 . Le terme de représentant (attornatus) est aussi mentionné à Gillingham, en 1201, pour désigner Wido d’Ostrell. Celui-ci doit alors rendre compte de 10 marcs « qui n’ont pas été dépensés aux constructions des demeures royales » 123 . Ces exemples suggèrent que ces custodes operationis tenaient des comptes à part dont ils envoyaient le résumé au shérif ou au connétable qui en rendaient ensuite compte à l’Échiquier. Cette fonction impliquait donc un certain nombre de compétences techniques, et notamment de nature comptable. La technique de la tenue de comptes expliquerait qu’elle ait souvent été confiée à des clercs 124 . En 1203, Jean ordonne en effet à « Pierre de Stoke et aux gardiens des travaux de Moulineaux que Guillaume 117 PR 5 Jean, p. 176. 118 PR 9 Jean, p. 130 ; PR 10 Jean, p. 172. 119 PR 22 H.II, p. 137-138. 120 PR 32 H.II, p. 29 : quia curam egit predicte operationis ; PR 34 H.II, p. 210. 121 COLE, H. (éd.), Documents Illustrative of English History in the Thirteenth and Fourteenth Centuries, Selected from the Records of the Department of the Queen's Remembrancer of the Exchequer, 1844, p. 257 : Die Mercuri ibidem [apud Bellum Locum] ad opera castri de Corfe L marcas per rege liberate Stephano cementario magistro operas qui tulit breve Willelmi de Herecourt ad dominum regem. 122 PR 2 Jean, p. 64 : £80 Radulfi de Bradelai attornatis ad custodiam operis castelli de Grimesbi faciendi ad attrahendum hoc quod opus fuerit ad edifictionem eiusdem castelli. 123 PR 3 Jean, p. 24 : £129 7s. 4d. Widonis de Ostrelli in operatione domorum regis apud Gillingeham ; p. 30 : Wido de Ostreilli reddidit compotum de 10 marcarum qui non interfuit operationi domorum regis de Gillingham ubi attornatus fuit, in thesauro quatuor marcas, debet £4 de quibus Robert Belet debet respondere sicut Vicomes dicit. 124 COLVIN, H. M.; BROWN, R. A. et TAYLOR, A. J., The History of the King's Works, 1963, p. 55- 56 ; HARVEY, J. H., « The medieval office of works », Journal of the British Archaeological Association, 3rd ser.: 6 (1942), p. 20-87 551

Silvestone 117 . Enfin, à partir de 1207, il est nommé shérif du Northamptonshire, en tant<br />

que custos, pendant deux années 118 .<br />

Lorsqu’il n’était pas lui-même responsable des travaux, le connétable pouvait<br />

déléguer cette tâche, en particulier s’il s’agissait de gros chantiers. C’est le cas à<br />

Newcastle-upon-Tyne, précisément, où Roger de Glanvill confie la garde des travaux à<br />

Robert Diveleston en 1176 119 . Le titre de custodes operationis est mentionné à plusieurs<br />

reprises dans les pipe rolls. Entre 1177 et 1188, il est porté par maître Radulf de<br />

Grosmont, notamment à Skenfrith en 1186, où il reçoit 3 marc en don « parce qu’il a<br />

pris soin des travaux du roi » et 2 marcs en 1188, en tant que custos operationis 120 . Ce<br />

titre apparaît également à Southampton, Gillingham et à Corfe, où Stephane,<br />

cementarius magister operae reçoit 50 marcs en 1213 pour la construction des<br />

demeures royales 121 . À Grimsby, en 1200, il est question de nommer un « représentant<br />

de la garde des travaux du châteaux qu’il rapporte ici [à l’Échiquier] l’avancement des<br />

travaux de construction du château » 122 . Le terme de représentant (attornatus) est aussi<br />

mentionné à Gillingham, en 1201, pour désigner Wido d’Ostrell. Celui-ci doit alors<br />

rendre compte de 10 marcs « qui n’ont pas été dépensés aux constructions des demeures<br />

royales » 123 .<br />

Ces exemples suggèrent que ces custodes operationis tenaient des comptes à part<br />

dont ils envoyaient le résumé au shérif ou au connétable qui en rendaient ensuite compte<br />

à l’Échiquier. Cette fonction impliquait donc un certain nombre de compétences<br />

techniques, et notamment de nature comptable. La technique de la tenue de comptes<br />

expliquerait qu’elle ait souvent été confiée à des clercs 124 . En 1203, Jean ordonne en<br />

effet à « Pierre de Stoke et aux gardiens des travaux de Moulineaux que Guillaume<br />

117 PR 5 Jean, p. 176.<br />

118 PR 9 Jean, p. 130 ; PR 10 Jean, p. 172.<br />

119 PR 22 H.II, p. 137-138.<br />

120 PR 32 H.II, p. 29 : quia curam egit predicte operationis ; PR 34 H.II, p. 210.<br />

121 COLE, H. (éd.), Documents Illustrative <strong>of</strong> English History in the Thirteenth and Fourteenth Centuries,<br />

Selected from the Records <strong>of</strong> the Department <strong>of</strong> the Queen's Remembrancer <strong>of</strong> the Exchequer, 1844,<br />

p. 257 : Die Mercuri ibidem [apud Bellum Locum] ad opera castri de Corfe L marcas per rege liberate<br />

Stephano cementario magistro operas qui tulit breve Willelmi de Herecourt ad dominum regem.<br />

122 PR 2 Jean, p. 64 : £80 Radulfi de Bradelai attornatis ad custodiam operis castelli de Grimesbi faciendi<br />

ad attrahendum hoc quod opus fuerit ad edifictionem eiusdem castelli.<br />

123 PR 3 Jean, p. 24 : £129 7s. 4d. Widonis de Ostrelli in operatione domorum regis apud Gillingeham ;<br />

p. 30 : Wido de Ostreilli reddidit compotum de 10 marcarum qui non interfuit operationi domorum regis<br />

de Gillingham ubi attornatus fuit, in thesauro quatuor marcas, debet £4 de quibus Robert Belet debet<br />

respondere sicut Vicomes dicit.<br />

124 COLVIN, H. M.; BROWN, R. A. et TAYLOR, A. J., The History <strong>of</strong> the King's Works, 1963, p. 55-<br />

56 ; HARVEY, J. H., « The medieval <strong>of</strong>fice <strong>of</strong> works », Journal <strong>of</strong> the British Archaeological<br />

Association, 3rd ser.: 6 (1942), p. 20-87<br />

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