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Outre leurs rémunérations, les pipe rolls ne permettent pas de rassembler<br />

beaucoup d’informations sur les connétables et les gardiens de châteaux, qui restent<br />

souvent anonymes. Celles-ci sont très variables selon le château et sa localisation. Ainsi,<br />

Robert de Tresgoz, l’un des principaux barons du règne de Richard, est nommé<br />

connétable de Clarendon par Guillaume de Longchamp, pendant sa régence, ce qui lui<br />

rapporte les gages fixes d’un simple gardien, à savoir 60s. 10d. 92 . Au contraire, en 1193,<br />

le connétable de Bristol, qui n’est pas nommé, touche £50 pour la seule année 1193 93 . À<br />

Pontorson et à Vire, en 1180, le connétable, qui est le puissant magnat Guillaume du<br />

Hommet, touche £ a 100 pour la garde de chaque château 94 . Ces quelques exemples<br />

montrent que le statut social ne constitue pas la logique principale du mode de<br />

rémunération de cette fonction. En revanche, la localisation et les responsabilités qu’elle<br />

engendrait semblent plus déterminantes. Lorsqu’il s’agit d’un château situé dans les<br />

marches, en Pays de Galles, ou lorsqu’il s’agit d’un château récemment acquis par la<br />

couronne ou confisqué, les rémunérations des gardiens n’étaient pas limitées par la<br />

coutume ou incluaient sans doute d’importantes rétributions annexes. Astrid Lemoine-<br />

Descourtieux montre ainsi que la garde des forteresses de l’Avre était confiée à des<br />

connétables ou gardiens révocables, ce qui permettait de faire échapper ces charges au<br />

système de transmission héréditaire qui constituait alors un problème majeur pour le<br />

contrôle des lieux frontaliers 95 . Ainsi, à Alençon et Roche-Mabille en 1180 et 1184, le<br />

gardien reçoit £ a 300. Dans les années 1180, à Gisors et dans les châteaux du Vexin,<br />

Guillaume Mara, puis Martin de la Hose, reçoivent près de £ a 150 pour garder les<br />

châteaux face aux rois de France 96 . Hormis certains paiements fixes, il semble que la<br />

plupart des rémunérations des gardiens des châteaux royaux étaient évaluées selon le<br />

bon plaisir du roi. À partir de 1176, Roger de Glanvill, un parent du célèbre justicier<br />

d’Henri II est nommé à la garde du château de Newcastle-upon-Tyne et reçoit £30<br />

annuellement « quamdiu regi placuerit » 97 . À Northam, la rémunération est de £16 3s.<br />

6d. dans les dernières années de Henri II, mais s’élève à £26 6s. 3d. sous Richard et à<br />

50 marcs en 1212 98 . Des rémunérations en nature s’ajoutaient généralement à ces gages.<br />

92 PR 3 Richard, p. 85 ; PR 4 Richard, p. 294 ; PR 5 Richard, p. 134.<br />

93 PR 5 Richard, p. 113, 118.<br />

94 MRSN, I, p. 40.<br />

95 LEMOINE-DESCOURTIEUX, A., « Les pouvoirs sur la frontière de l'Avre (XIe-XIIe siècles): du<br />

pouvoir seigneurial au pouvoir ducal, puis à l'autonomie urbaine », dans Les lieux de pouvoir au Moyen<br />

âge en Normandie et sur ses marges, 2006, p. 101-118.<br />

96 MRSN, I, p. 70, 111.<br />

97 PR 24 H.II, p. 137 ; PR 23H.II, p. 82.<br />

98 PR 32 H.II, p. 125 ; PR 33 H.II, p. 20, PR 34 H.II, p. 2 ; PR 8 Richard, p. 253 ; PR 14 Jean, p. 47.<br />

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