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couvrir les toits des maisons de la Tour, sans doute davantage pour les protéger des intempéries que leur donner de l’éclat car en 1197, il faut à nouveau faire réparer toutes les « choses indigentes » 360 . Puis, en 1211, Jean fait venir sept carretata de plomb pour les travaux de la tour 361 . Richard a donc surtout renforcé les principaux centres « administratifs » du pouvoir. Le donjon d’Oxford, les châteaux de Salisbury, Lincoln et York ont ainsi bénéficié de quelques subsides visant souvent à rehausser et amplifier les constructions, pour en faire le digne support de la puissance royale. 360 PR 7 Richard, p. 113 : £35 12s. : ad cooperiendas domos Turris Lundonie ; PR 9 Richard, p. 156: £24 in reparatione domorum Turris London et aliarum rerum que reparatione indigent. 361 PR 13 Jean, p. 108 : £9 13s. 8d. et ob pro VII carrettatis plumbi ad emendationem turris Londonie cum carucagio. 506
2.2.2- Mettre en scène la puissance royale dans le paysage : les forteresses comme support d’un message politique Les forteresses comme « paysage seigneurial » (landscape of lordship) De même que les études sur la « chorographie » et la disposition hiérarchique des bâtiments des châteaux ont contribué à renouveler l’approche symbolique des châteaux 362 , de même, l’analyse des sites, de la topographie et de l’inscription du château dans un paysage a conduit des auteurs comme Robbert Liddiard et Oliver Creighton à reconnaître que les châteaux ont été les instruments « d’une manipulation du paysage à large échelle dans un but idéologique » 363 . Tout d’abord l’inscription dans le paysage des sites castraux ne constituait véritablement un mode de contrôle de l’espace qu’à partir du moment où les rapports entre château et paysage se sont traduits par la nouvelle polarisation que celui-ci entraînait et ses conséquences dans l’organisation du peuplement autour du castrum 364 . Dominer l’espace par les châteaux impliquait en effet de pouvoir mieux contrôler les populations des territoires. Olivier Creighton reprend ainsi à son compte le concept d’incastellamento et tente de saisir dans quelle mesure il peut également s’appliquer dans certains cas à l’Europe du Nord- Ouest 365 . On a vu, par exemple, que la construction d’un nouveau château par Richard à Saint-Remy sur la Creuse, s’était accompagnée d’une charte de franchise qui contribue à faire de Saint-Rémy un pôle concurrent de Châteaudun (voir chapitre 2) 366 . De même, la mise en chantier de Château Gaillard s’était accompagnée de la création d’une villeneuve (la Couture). Cette polarisation avait des conséquences importantes pour le financement les constructions, dans la mesure où les chantiers des châteaux d’Orford et de Douvres, par exemple, se sont accompagné de la création d’une ferme royale, c’est à 362 DIXON, P., « The donjon of Knaresborough : the castle as theatre », Château Gaillard, 14: Etudes de castellologie médiévale (1988), p. 121-139; DIXON, P., « The myth of the keep », dans The seigneurial residence in Western Europe, AD c800-1600, 2002, p. 9-14; MARSHALL, P., « The ceremonial function of the dunjon in the twelfth Century », dans Château Gaillard, 20: Etudes de castellologie médiévale, 2002, p. 141-151; HICKS, L. V., « Magnificient entrances and undignified exits: chronicling the sybolism of castle space in Normandy », J.M.H., 35: 1, p. 52-69. 363 LIDDIARD, R., Landscapes of Lordship. Norman castles and the countryside in medieval Norfolk, 1066-1200, 2000, p. 20-43. 364 Sur ce point, voir notamment CREIGHTON, O. H., Castles and Landscapes. Power, Community and Fortification in Medieval England, 2002. 365 CREIGHTON, O. H., Castles and Landscapes. Power, Community and Fortification in Medieval England, 2002; LIDDIARD, R., « Castle Rising, Norfolk: a 'Landscape of Lordship'? », dans A.N.S., 1999, p. 169-186 p. 23 : reprend le terme sans citer TOUBERT, P., Les structures du Latium médiéval. Le Latium méridional et la Sabine du IXe siècle à la fin du XIIe siècle, 1973. 366 CHERRIER, N., « Châteaux, frontières et espaces forestiers à l’est du Poitou du Xe au début du XIIe siècle », dans Château Gaillard. 2: Études de castellologie européenne, 1966, p. 45-52. 507
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2.2.2- Mettre en scène la puissance royale dans le paysage : les forteresses comme<br />
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Les forteresses comme « paysage seigneurial » (landscape <strong>of</strong> lordship)<br />
De même que les études sur la « chorographie » et la disposition hiérarchique<br />
des bâtiments des châteaux ont contribué à renouveler l’approche symbolique des<br />
châteaux 362 , de même, l’analyse des sites, de la topographie et de l’inscription du<br />
château dans un paysage a conduit des auteurs comme Robbert Liddiard et Oliver<br />
Creighton à reconnaître que les châteaux ont été les instruments « d’une manipulation<br />
du paysage à large échelle dans un but idéologique » 363 . Tout d’abord l’inscription dans<br />
le paysage des sites castraux ne constituait véritablement un mode de contrôle de<br />
l’espace qu’à partir du moment où les rapports entre château et paysage se sont traduits<br />
par la nouvelle polarisation que celui-ci entraînait et ses conséquences dans<br />
l’organisation du peuplement autour du castrum 364 . Dominer l’espace par les châteaux<br />
impliquait en effet de pouvoir mieux contrôler les populations des territoires. Olivier<br />
Creighton reprend ainsi à son compte le concept d’incastellamento et tente de saisir<br />
dans quelle mesure il peut également s’appliquer dans certains cas à l’Europe du Nord-<br />
Ouest 365 . On a vu, par exemple, que la construction d’un nouveau château par Richard à<br />
Saint-Remy sur la Creuse, s’était accompagnée d’une charte de franchise qui contribue<br />
à faire de Saint-Rémy un pôle concurrent de Châteaudun (voir chapitre 2) 366 . De même,<br />
la mise en chantier de Château Gaillard s’était accompagnée de la création d’une<br />
villeneuve (la Couture). Cette polarisation avait des conséquences importantes pour le<br />
financement les constructions, dans la mesure où les chantiers des châteaux d’Orford et<br />
de Douvres, par exemple, se sont accompagné de la création d’une ferme royale, c’est à<br />
362 DIXON, P., « The donjon <strong>of</strong> Knaresborough : the castle as theatre », Château Gaillard, 14: Etudes de<br />
castellologie médiévale (1988), p. 121-139; DIXON, P., « The myth <strong>of</strong> the keep », dans The seigneurial<br />
residence in Western Europe, AD c800-1600, 2002, p. 9-14; MARSHALL, P., « The ceremonial function<br />
<strong>of</strong> the dunjon in the twelfth Century », dans Château Gaillard, 20: Etudes de castellologie médiévale,<br />
2002, p. 141-151; HICKS, L. V., « Magnificient entrances and undignified exits: chronicling the sybolism<br />
<strong>of</strong> castle space in Normandy », J.M.H., 35: 1, p. 52-69.<br />
363 LIDDIARD, R., Landscapes <strong>of</strong> Lordship. Norman castles and the countryside in medieval Norfolk,<br />
1066-1200, 2000, p. 20-43.<br />
364 Sur ce point, voir notamment CREIGHTON, O. H., Castles and Landscapes. Power, Community and<br />
Fortification in Medieval England, 2002.<br />
365 CREIGHTON, O. H., Castles and Landscapes. Power, Community and Fortification in Medieval<br />
England, 2002; LIDDIARD, R., « Castle Rising, Norfolk: a 'Landscape <strong>of</strong> Lordship'? », dans A.N.S.,<br />
1999, p. 169-186 p. 23 : reprend le terme sans citer TOUBERT, P., Les structures du Latium médiéval. Le<br />
Latium méridional et la Sabine du IXe siècle à la fin du XIIe siècle, 1973.<br />
366 CHERRIER, N., « Châteaux, frontières et espaces forestiers à l’est du Poitou du Xe au début du XIIe<br />
siècle », dans Château Gaillard. 2: Études de castellologie européenne, 1966, p. 45-52.<br />
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