Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

l’évêque puis au chapitre de Wells, et dans lequel Jean séjourne en juillet 1204 298 . Une
mention du pipe roll de 1199 indique également qu’Henri II avait logé chez Waldeve de
Waleton. Celui-ci avait alors reçu la terre de Cestreton en compensation de l’incendie de
sa maison, qui s’était déclaré lorsqu’il y avait résidé 299 . De même, les misae rolls,
indique que Ingenaud, prévôt de Hautwisel, hospiti domini regis, reçoit une
compensation d’un 1 marc pour réparer sa grange qui avait brûlée lorsqu’elle y abritait
la cuisine du roi 300 . En outre, les cartes 5.30 indiquent sans doute moins les résidences
chez des vassaux que des lieux de séjour hors du domaine royal, qui pouvaient tout
aussi bien être des campements. D’ailleurs, la plupart du temps, même lorsque le roi
logeait dans une maison réquisitionnée, la cour restait quant à elle à l’extérieur, campant
à l’entrée de la ville ou du bourg.
Au final, la domestication des constructions dans les résidences royales s’est
manifestée sous diverses formes : par l’extension et la multiplication des espaces
domestiques, ainsi que par leur privatisation. La fragmentation de l’espace contribue à
distinguer plus nettement les espaces privatisés des espaces publics et à les hiérarchiser.
Par leur monumentalité, leur faste et la richesse des décorations qui caractérisaient
l’expression la puissance royale, les espaces résidentiels acquièrent une place de plus en
plus grande dans la topographie des lieux de pouvoir, au sein même des châteaux mais
aussi en dehors d’eux. L’essor des résidences, plus vastes et plus adaptées à
l’augmentation du personnel de la cour et de la maison du roi, a en effet concerné non
seulement les vastes donjons carrés, caractéristiques de l’Europe du Nord Ouest, mais
également les demeures non fortifiés : qu’elles soient monastiques, urbaines ou
forestières. En outre, la fréquentation accrue des loges de chasses, aménagées sur
d’anciennes mansiones regis anglo-saxonnes et parfois transformées en véritables
palais, constitue un trait caractéristique du phénomène de curialisation du pouvoir à la
fin du XII e siècle. Dans quelle mesure l’essor des résidences forestières qui touche
surtout l’Angleterre et la Normandie n’est-il pas également le reflet d’un mode de
298 SAWYER, P., « The Royal tun in pre-Conquest England », dans Ideal and Reality in Frankish and
Anglo-Saxon Society, Studies presented to J.M. Wallace-Hadrill, 1983, p. 273-299; KNOWLES, D. et
HADCOCK, R. N., Medieval Religious Houses : England and Wales, 1971.
299 PR 1 John I, p.165: Henricus de Waleton reddidit compotum suum pro xxx solidatis terre in Cestreton
cum pertinentiis quas H. R. pater regis dedit Waldevo de Waleton avo suo unde cartam suam habet et
quam ei dedt occasione quod domus eius cumbusta fuit quando H. predictus in ea hospitatus fuit.
300 COLE, H. (éd.), Documents Illustrative of English History in the Thirteenth and Fourteenth Centuries,
Selected from the Records of the Department of the Queen's Remembrancer of the Exchequer, 1844,
p. 234: Die Jovis proxima ibidem [apud Hextildesham] Ingenaudo preposito de Hautwisel hospiti domini
Regis ad reparandam grangiam suam que combusta fuerat in qua fuerat coquina domini Regis de dono I
marcas per Regem.
492