03.04.2013 Views

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

côtoyaient, voire s’entassaient 223 . Dans un contexte de promiscuité croissante, les<br />

espaces du pouvoir se sont progressivement distingués du reste des bâtiments<br />

domestiques, par leur monumentalité, leur disposition, leur emplacement ainsi que par<br />

leur ornementation de plus en plus recherchée.<br />

L’ornementation des espaces d’apparat<br />

Si les espaces domestiques et résidentiels gagnent du terrain, la aula ne cesse<br />

cependant pas d’être le point névralgique du complexe résidentiel. Parce qu’elle était le<br />

lieu où s’exprimait la fonction politique du prince, la aula était l’édifice dans lequel<br />

l’ornementation et la mise en scène du pouvoir étaient les plus développées. Les travaux<br />

de Philip Dixon, Pamela Marshall et Leonie Hicks ont montré que la disposition des<br />

bâtiments entre eux (ou « chorographie ») ainsi que la richesse et l’arrangement de<br />

pièces contribuait à faire du château un véritable « théâtre » visant à impressionner le<br />

visiteur pour mieux le manipuler et imposer une image du pouvoir et de ses<br />

hiérarchies 224 . Léonie Hicks a ainsi montré le rôle spécifique des entrées dans la<br />

construction sociale de l’espace et de la représentation du pouvoir 225 . Elle remet ainsi en<br />

cause la répartition genrée de l’espace, montrant que les femmes n’étaient nullement<br />

confinées à l’espace « privatif » de la chambre, mais participaient au contraire à la<br />

symbolique du pouvoir en occupant les espaces « publics », les plus visibles des<br />

châteaux, notamment lors des festivités. Les pipe rolls contiennent plusieurs mentions<br />

de dépenses faites pour orner les fenêtres et les portes des demeures royales, les<br />

ouvertures étant les espaces sur lesquels se concentrait l’effort décoratif : par des<br />

sculptures, des peintures ou des vitraux 226 . En 1168, Henri II paye 1 marc au peintre<br />

Herwewin pour avoir peint « la porte et les fenêtres de la maison du roi à Windsor » 227 .<br />

En 1162, il commande une fresque pour sa demeure de Clarendon, et en 1180 des<br />

couleurs et du plomb sont envoyées à Clarendon et à Woodstock vraisemblablement<br />

223<br />

DEBORD, A.; BAZZANA, A. et POISSON, J. M., Aristocratie et pouvoir : le rôle du château dans la<br />

France médiévale, 2000, p. 149.<br />

224<br />

DIXON, P., « The donjon <strong>of</strong> Knaresborough : the castle as theatre », Château Gaillard, 14: Etudes de<br />

castellologie médiévale (1988), p. 121-139; MARSHALL, P., « The ceremonial function <strong>of</strong> the dunjon in<br />

the twelfth Century », dans Château Gaillard, 20: Etudes de castellologie médiévale, 2002, p. 141-151.<br />

225<br />

HICKS, L. V., « Magnificient entrances and undignified exits: chronicling the sybolism <strong>of</strong> castle space<br />

in Normandy », J.M.H., 35: 1, p. 52-69.<br />

226<br />

MRSN, I, p. 111 : 25s. pro vitreis ad cameram regis de Gisorce ; PR 25 H.II, p. 125 : ad reparandas<br />

fenestras vitreas domus regis de Westmonasterio.<br />

227<br />

PR 14 H.II, p. 1: qui pinxit hostia et fenestras domorum regis de Windreshores.<br />

474

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!