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pour la première fois une description très précise et ordonnée de la procession<br />

vraisemblablement fixée selon un protocole d’investiture royale. Selon Raymonde<br />

Foreville, qui reprend les analyses de John Brückmann, la description de Hoveden<br />

témoigne de l’existence d’une ordonnance du sacre royal dès la fin du XII e siècle 162 . Le<br />

clerc insiste notamment sur la pompe, décrivant les insignes royaux portés au cours de<br />

la cérémonie : tunique, dalmatique, manteau, glaive, verge et sceptre, éperons, ainsi que<br />

« la grande et pesante couronne d’or » 163 . La coutume régissant le couronnement des<br />

rois d’Angleterre, indiquait que le nouveau roi avait à sa charge la fabrication de ses<br />

propres regalia 164 . Les rois anglo-saxons étaient en effet traditionnellement inhumés<br />

parés des insignes de leur royauté, symbolisant ainsi son caractère encore éminemment<br />

personnel. Si l’investiture d’un nouveau roi devait donc impliquer la conception de<br />

nouvelles regalia, plusieurs indices semblent infirmer cette coutume à la fin du XII e<br />

siècle. Outre l’absence de mentions dans le pipe roll de 1189 concernant la fabrication<br />

de nouveaux insignes, le rouleau de 1170 contient l’ordre donné à Otton FitzWilliam et<br />

William FitzAilward d’acquérir « l’or nécessaire pour dorer la vaisselle du roi fils du roi<br />

et pour réparer les insignes du couronnement royal » 165 .<br />

La cérémonie du 17 avril 1194, considérée comme le second couronnement de<br />

Richard traduit l’importance nouvelle que prennent les rituels royaux, dans la dernière<br />

décennie du XII e siècle. Après les troubles de la captivité pendant lesquels s’élèvent des<br />

contestations vis à vis de l’autorité royale, Richard décide de renouer avec les rituels du<br />

port de la couronne. La cérémonie qui a lieu à St Swithun de Winchester consistait<br />

moins en effet à réitérer les sacrements d’investiture qu’à réaffirmer dans toute sa gloire<br />

la majesté royale. Le roi y apparaît paré des insignes royaux, dont Roger de Hoveden<br />

détaille la description :<br />

Richard roi d’Angleterre paré des regalia portant une couronne d’or<br />

sur sa tête, s’avança de son trône couronné, tenant dans sa main<br />

droite le sceptre royal qui était surmonté du signe de la croix et dans<br />

aussi FLORI, J., « Chevalerie et liturgie. Remise des armes et vocabulaire 'chevaleresque' dans les<br />

sources liturgiques du XIe au XIVe siècle », Le Moyen Âge, 84: 2 (1978), p. 245-278 et 409-442.<br />

162 FOREVILLE, R., « Le sacre des rois anglo-normands et angevins et le serment du sacre (XIe-XIIème<br />

siècle) », dans A.N.S., 1979, p. 49-62 résume le rituel du sacre attesté par les chroniqueurs de la fin du<br />

XII e siècle ainsi : 1) electio ou recognitio ; 2) triple serment sur les Evangiles et sur les reliques ; 3) triple<br />

onction (tête, poitrine, bras) ; 4) vêture ; 5) ultime adjuration de respecter les serments solennellement<br />

émis ; 6) couronnement et remise des insignes royaux ; 7) célébration de la messe dominicale ou festive.<br />

163 HOVEDEN, III, p. 10: coronam auream magnam et ponderosam.<br />

164 SCHRAMM, P. E., A History <strong>of</strong> the English Coronation, 1937.<br />

165 PR 17 Henri II, p. 16 : 34s. 9d. Ottoni filius Willelmi et Willemus filis Ailwardi pro auro ad<br />

deaurandam vaissellam regis filii regis ad reparandos enses ad coronamentum regis. Le faible montant<br />

déduit souligne qu’il s’agissait bien de réparations minimes.<br />

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