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croire qu’il n’a jamais parcouru le reste de son empire, ce que contredit le témoignage<br />

des récits contemporains. En outre, les actes de la chancellerie d’Henri II, lorsqu’ils sont<br />

datés et localisés, indiquent uniquement les centres urbains significatifs, ce qui renvoie<br />

une image d’apparente fixité qui contraste fortement avec la très forte mobilité<br />

pendulaire que font apparaître les actes pratiquement quotidiens de la chancellerie de<br />

Jean. Selon Nicholas Vincent, ce contraste résulte non seulement d’une augmentation<br />

significative des actes émis, mais également d’un changement de pratiques des clercs de<br />

chancellerie qui ne restent plus dans les principaux centres résidentiels de la région,<br />

mais accompagnent le roi dans tous ses déplacements 10 . Tous ces éléments doivent être<br />

présents à l’esprit lors de l’interprétation des résultats statistiques de la fréquentation<br />

des lieux, car ils <strong>of</strong>frent souvent une image éloignée de la réalité et des pratiques de<br />

pouvoir. Moins que de l’espace parcouru, les cartes des « place-date » reflètent ainsi<br />

davantage la centralité administrative du règne d’Henri II, mettant en avant les villes de<br />

Rouen et Caen en Normandie, et un espace centré autour de la Tamise entre Londres,<br />

Southampton Oxford et Woodstock aux dépens des autres espaces de l’empire. Pour<br />

pouvoir appréhender la réalité de l’espace parcouru, à défaut d’en approcher sa<br />

dimension vécue, il faut construire au préalable d’autres outils d’analyse permettant de<br />

saisir les différents types de spatialité mais aussi de temporalité à l’œuvre dans l’empire.<br />

1.1.1- L’espace à l’épreuve de la temporalité royale : quelques outils d’analyse<br />

De tous les territoires de l’empire, la Normandie apparaît comme l’espace où les<br />

Plantagenêt ont résidé le plus souvent. Bien que l’absence du roi ait été avant tout<br />

ressentie en Angleterre, le royaume est loin d’avoir été délaissé. D’après John Le<br />

Patourel, sur l’ensemble de son règne, Henri II passe près de 43% de son temps en<br />

Normandie contre 37% en Angleterre et 20% dans les autres possessions continentales,<br />

principalement en Anjou et en Bretagne 11 . Les données que permettent d’établir<br />

l’itinéraire élaboré par Judith Everard à partir des sources narratives (voir graphique<br />

5.3) ne changent pas radicalement les analyses de John Le Patourel, dans la mesure où<br />

les périodes sur lesquelles il n’y a aucune indication géographique correspondaient<br />

10 VINCENT, N., « Why 1199 ? Bureaucracy and enrolment under John and his contemporaries », dans<br />

English Government in the Thirteenth Century, 2004, p. 18-48; VINCENT, N., « Les Normands de<br />

l’entourage d’Henri II Plantagenêt », dans Angleterre et Normandie au Moyen Âge. Actes du Colloque de<br />

Cerisy-la-Salle (4-7 octobre 2001), 2003, p. 75-88, p. 81.<br />

11 LE PATOUREL, J. H., Feudal Empires : Norman and Plantagenet, 1984 ; KEEFE, T. K., « Place-Date<br />

distribution <strong>of</strong> royal charters and the historical geography <strong>of</strong> patronage strategies at the court <strong>of</strong> King<br />

Henry II Plantagenet », H.S.J., 2 (1990), p. 179-188.<br />

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