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Vauclair, possession du roi qui dominait le port 444 . C’est sans doute cette première
enceinte, qui a aujourd’hui entièrement disparue, que Jean fait renforcer en 1214. Il
envoie également 100 marcs au maire de Niort pour la fortification de la ville 445 . Il
s’agit ici clairement d’un investissement frontalier, puisque c’est de là que Jean mène sa
campagne qui le mènera jusqu’en Anjou en 1214. Son itinéraire permet de voir les
principales places fortes Plantagenêt en Poitou : Jean reprend les places de Milescu,
fortifié par Porteclie de Mauzé 446 , de Mervent et Vouvant, les anciens châteaux du
douaire de Bérengère qui passèrent aux mains des Lusignan vers 1200 447 . Puis il se
dirige vers Fontenay, le château construit par Savary de Mauléon à partir de 1200. Il y
reçoit l’hommage des Lusignan à Parthenay puis s’avance vers l’Anjou, en juin et prend
Chiché, puis Angers que Guillaume des Roches lui livre sans combat. La reconquête de
Jean s’arrête à La Roche aux Moines lorsque il doit faire face à l’armée du prince Louis
qui l’oblige à se replier sur La Rochelle. À la fin du mois de juillet, Philippe Auguste
qui a remporté la bataille de Bouvines doit cependant reconnaître la reconquête partielle
du Poitou par les Plantagenêt. Une trêve de cinq ans est conclue à Parthenay entre les
deux rois et la paix est signée en septembre à Chinon 448 . Contrairement à la trêve de
1206, cette paix ne permet pas de saisir la distribution territoriale dont le caractère
provisoire va cependant se prolonger avec le retour de Jean en Angleterre. En 1216, la
paix conclue avec le roi de France est en effet prolongée de quatre ans jusqu’en avril
1220 449 . Pour conserver ses positions, Jean achète à prix fort la fidélité des Poitevins
444 WARMOES, I., « Les fortifications Plantagenêt de La Rochelle », dans Les Fortifications dans les
domaines Plantagenêt, XIIe-XIVe siècles, BAUDRY M.-P. (éd.), 2000, p. 119-122, cite Bibliothèque
municipale La Rochelle, mss 59. « Pierre Mervault, Recueil de la naissance, progrès, accroissement et
décadence de la ville de La Rochelle… » (1669), qui avance la date de 1162.
445 BAUDRY, M.-P., Les fortifications des Plantagenêts en Poitou, 1154-1242, 2001, p. 194- 208;
MESQUI, J., Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence. 2, La résidence
et les éléments d'architecture, 1993, II, 264 ; Rot. Chart., p.14 ; Rot. Lit. Pat., p. 112 : Petro de Maulay
etc. Mandamus vobis quod liberetis certo nuncio Huberti de Burgo et majoris Niorti centum marcarum ex
quod ipsius Hubertus et majori litteras suas patentes sigilli suis signatas vobis inde transmiserit quod
illas centum marcarum eis dedimus ad villam sua firmandam….
446 Foedera, p.118 : Litterae regis comitis Marescallo de progressu suo in Pictavia et de forma interdicti
relaxandi in Angliam episco Wintonensi missa.
447 ROGER DE WENDOVER, Liber qui dicitur Flores Historiarum, 1965 [1886-89], II, p. 99:
transtulimus nos die Veneris proximo ante Pentecosten fum exercitu nostro usque Meirevent, castrum
Gaufridi de Lezinan … illud cepimus violenter. Die Pentecostes obsedimus aliud castrum ipsius Gaufridi,
quod dicitur Novent, incluso in eo dicto Gaufrido … se reddidit in misericordiam nostram, cum duobus
filiis suis et castro suo… in die Trinitatis, fuimus apud Parthenai, ubi comes de Marchia, comes de Augi
ad nos venerunt cum dicto Gaufrido de Lezinan facientes nobis homagium et fidelitatem ; BAUDRY, M.-
P., « Les châteaux des Lusignan en Poitou (1154-1242) », dans Isabelle d'Angoulême, comtesse-reine et
son temps (1186-1246), 1999, p. 135-147.
448 Layettes, I, p. 405, n° 1083; Foedera, I, 1, p. 125.
449 Layettes, I, p. 496; Foedera, I, 1, p. 157, 159.
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