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adoptés à Winchester en 1153 92 . Ce document ressemble donc davantage à une
conventio, à l’instar du « traité de Falaise » de 1174. Ce dernier organise la sujétion des
barons révoltés et du royaume d’Écosse à Henri II 93 , tandis que l’accord conclu à
Winchester le 6 novembre 1153, rétablit la paix et fait d’Henri, duc de Normandie,
l’héritier légitime d’Étienne de Blois. L’original a été perdu, mais les contemporains en
relatent certains détails 94 . Une copie faisait également partie des documents enregistrés
dans le Livre rouge de l’Échiquier au XIII e siècle 95 . Il s’agit d’un recueil, sans doute
créé par Richard FitzNigel, enregistrant des documents jugés suffisamment importants
pour faire l’objet d’un enregistrement à conserver. Mais le compilateur du XIII e siècle –
Alexander Swereford – ne l’a pas recopié dans la synthèse qu’il réalise vers 1230. On le
connaît donc par la Chronique de Brompton, compilée sous Edward III, qui le copie
vraisemblablement d’une chronique antérieure. Lorsqu’ils n’apparaissent pas dans les
chartes de chancellerie, c’est donc principalement à travers les sources narratives que
ces documents peuvent être connus 96 . L’étude de ces traités, hommages et promesses
constitue depuis longtemps l’objet de travaux détaillés et approfondis, menés dans une
perspective de compréhension des problèmes que pose la géographie des espaces
féodaux et de leurs frontières. Jacques Boussard et de Jean-François Lemarignier en
sont les pionniers, mais on peut également citer Lucien Musset et plus récemment Pierre
Bauduin et Daniel Power pour la Normandie 97 . À côté de ces documents qui permettent
92
HOLT, J. C., « 1153: the treaty of Winchester », dans The Anarchy of King Stephen’s Reign, 1994, p.
291-316 p. 291, note 5.
93
PETERBOROUGH, I, p. 96-99.
94
TORIGNI ; Gesta Stephani, 1976, p. 240 et HENRI DE HUNTINGDON, Historia Anglorum (the
history of the English from A.C. 55 to A.D. 1154), 1964 [1879], p. 289. Voir aussi Regesta Regum Anglo-
Normannorum, 1066-1154. III. Regesta Regis Stephani ac Mathildis Imperatricis ac Gaufridi et Henrici
Ducum Normannorum, 1135-1154, 1968, III, n°272, p. 97-99.
95
Liber Rubeus de Scaccario : HALL, H. (éd.), The Red Book of the Exchequer, 1965 [1896], p.xxviii.
96
Parmi les archives de la royauté capétienne, certains traités sont enregistrés dans TEULET, A. et DE
LABORDE, J. (eds.), Layettes du Trésor des chartes. T.I: de l'année 755 à l'année 1223, 1863 ; ainsi que
dans DELABORDE, H. F. et al., Recueil des actes de Philippe Auguste, roi de France, 1916. C’est le cas
du traité de 1194 entre Jean comte de Mortain et Philippe Auguste (Layettes, n°412) également reproduit
dans DELISLE, L., Cartulaire normand de Philippe-Auguste, Louis VIII, Saint Louis et Philippe le
Hardi, 1978 [1882], n° 1055 ; du traité de Gaillon de 1196 (Recueil, II, n°517) et Le Goulet en 1200
(Recueil, II, n°633). Pour les sources narratives, voir infra.
97
BOUSSARD, J., Le gouvernement d'Henri II Plantagenêt, 1956; BAUTIER, R. H., La France de
Philippe Auguste: le temps des mutations, 1982; LEMARIGNIER, J. F., Recherches sur l'hommage en
marche et les frontières féodales, 1945; MUSSET, L., « Observations sur l'histoire et la signification de la
frontière normande X-XIIe siècles », Revue historique de droit français et étranger, 41 (1963), p. 545-
546; POWER, D. J. et STANDEN, N. (eds.), Frontiers in question : Eurasian borderlands, 700-1700,
1999; POWER, D. J., The Norman Frontier in the Twelfth and Early Thirteenth Centuries, 2004;
LEMOINE-DESCOURTIEUX, A., « La frontière normande de l'Avre de la fin du Xe siècle au début du
XIIIe siècle: la défense et les structures du peuplement », Thèse de Doctorat, sous la dir. de François
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