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comte de Toulouse à l’hérésie et la défaite de Jean sans terre en 1206 avaient en effet<br />

rendu caduques les enjeux qui avaient tant mobilisé Louis VII 386 . La conquête ne fut<br />

cependant pas totale, elle repoussa les comtes d’Auvergne, dans un petit territoire autour<br />

de Vic-le-Comte. Ceux-ci refusèrent cependant de considérer leurs pertes territoriales<br />

comme définitives et s’allièrent, en vain, aux Plantagenêt et à leur projet de reconquêtes<br />

continentales contre les Capétiens 387 . Alors qu’ils étaient des seigneurs de marche<br />

pratiquement autonomes autour de 1150, le pouvoir des comtes d’Auvergne présente la<br />

caractéristique, au début du XIII e siècle, d’être à proprement parler « déterritorialisé » et<br />

plus que jamais dépendant des réseaux des pouvoirs « impériaux » (voir chapitre 2). La<br />

conquête de l’Auvergne fut néanmoins possible pour Philippe Auguste parce qu’il<br />

s’était auparavant emparé du Berry, véritable porte d’accès aux comtés méridionaux.<br />

3.2.2- Le Berry : une marche disputée en Indre et Cher<br />

Contrairement à l’Auvergne, le Berry jouxtait directement les domaines<br />

capétiens, mais cette marge était dominées par de puissants seigneurs, face auxquels les<br />

Plantagenêt ont d’abord du s’imposer pour pouvoir négocier les délimitations de<br />

l’empire dans cette zone. Le Berry entre dans la mouvance Plantagenêt lorsqu’en 1152,<br />

à l’initiative d’Ebbes II de Déols, les seigneurs du Berry prêtent hommage à leur<br />

nouveau duc et cessent de reconnaître Louis VII comme leur suzerain. En tant que<br />

comte d’Anjou, Henri II détenait un avantage capital sur Louis VII : il avait des vassaux<br />

fidèles solidement installés en Berry, à Buzançais, Châtillon-sur-Indre, Villentrois et<br />

Graçay et des domaines comtaux d’une certaine importance puisqu’il est capable<br />

d’installer dans cette marche trois fondations monastiques (carte 4.19). Deux d’entre<br />

elles sont des prieurés grandmontains, celui de Bois-Rahier, sur la rive gauche du Cher<br />

à quelques kilomètres de Tours, et celui de Villiers, sans doute fondés à la fin des<br />

années 1150, bien que la date de 1177 soit également évoquée 388 . L’installation de<br />

communautés monastiques dans ces espaces de marches constituait, on l’a vu, un<br />

moyen d’implanter le pouvoir ducal, en fonctionnant comme un relais d’information et<br />

de soutien (voir chapitre 2). Cette situation lui permettait de contrôler la moyenne vallée<br />

de l’Indre face aux prétentions des seigneurs de Déols, dont le pouvoir s’était développé<br />

386 Ibid., p. 29-40.<br />

387 CHARBONNIER, P., Histoire de l'Auvergne des origines à nos jours, 1999, p. 213-214, Foedera, I, 1,<br />

p. 114 : Litterae comitis Guidoni de Alvernia missae quibus, quam citis poerit ei auxilium et succursum<br />

promittit. (17 aout 1213).<br />

388 HALLAM, E. M., « Henry II, Richard I and the order <strong>of</strong> Grandmont », J.M.H., 1: 2 (1975), p. 165-<br />

186, la charte de fondation de Bois-Rahier, connue par une copie de 1372 (AD Indre-et-Loire, G22).<br />

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