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Richard pillent également Moissac, Cajarc et sans doute Cahors, mettant les terres de
Raymond V « à feu et à sang ». Richard s’empare également de Toulouse, jusqu’à ce
que l’intervention du roi de France l’oblige à restituer la cité au comte 311 .
Ce n’est qu’en 1196, avec le traité de Gaillon, que le roi de France parvient à
s’imposer comme l’autorité nécessaire pour régler les affaires de la région 312 Les
clauses, qui délimitaient les appartenances réciproques dans l’espace frontalier que
constitue le Quercy, entérinaient partiellement l’avancée des Plantagenêt en Quercy :
Soulliac est reconnu du ressort du roi d’Angleterre mais Philippe Auguste exige ainsi en
échange l’hommage du vicomte de Turenne et propose un arbitrage concernant Cazals
et Peyrilles. Cette nouvelle configuration ne convenant sans doute ni au Plantagenêt ni
au comte de Toulouse, ils finissent par régler autrement le conflit qui les opposaient
depuis quarante ans. En octobre 1196, Raymond VI épousait Jeanne, dernière des filles
de Henri II et veuve de Guillaume II de Sicile. La dot de celle-ci est alors constituée de
l’Agenais et Richard accepte d’abandonner ses revendications sur le Quercy avec peut-
être la partie sud du Rouergue 313 . La fin de la longue guerre contre Toulouse est
officiellement scellée par la paix de 1198, rétablissant le roi dans ses fonctions de garant
de la sécurité collective et luttant contre la violence endémique 314 .
La reconfiguration des frontières méridionales de l’Aquitaine témoigne donc
d’un sérieux repli du pouvoir Plantagenêt, dont les enjeux territoriaux se sont déplacés
sur la frontière capétienne. En 1196, l’investiture d’Otto de Brunswick comme comte de
Poitou illustre ce retrait alors que la mort d’Alphonse II d’Aragon et le partage de ses
territoires entre ses deux fils achèvent de bouleverser l’équilibre des pouvoirs au sud de
la Garonne.
Le renforcement des positions ducales sur la Garonne
venger de Richard qui aurait ordonner la mort de son père, Fontanier, à la fin des années 1180.
Cependant, c’est le nom de Pierre Bazyle qui est retenu par Radulf de Diceto et Geoffroy de Vigeois.
311 HOVEDEN, II, p. 339-340 : Comes autem Ricardus cum magni exercitu intravit terram comitis de
Sancto Aegidio et devastavit eam igne et gladio et castella illus propre Tolosam obsedit et cepit. Audiens
igitur rex Francorum gemitus populi Tolosani misit nuncuis suos in Angliam ad regem Angale, inquirens
si damna, quae Ricardus filius eius ei et terrae suae faciebat, per eum faceret, et petiit ab eo sibi fieri
inde restitutionem.
312 ROUSSEAU, E. et DÉSIRÉ DIT GOSSET, G., « Le Traité de Gaillon (1196): Édition critique et
traduction », dans Richard coeur de Lion roi d'Angleterre, duc de Normandie 1157-1199, 2004, p. 67-74.
313 BOUSQUET, J., Le Rouergue au premier Moyen-Age, 1992-1994 , I, p. 143.
314 BOUTOULLE, F., Le duc et la société : pouvoirs et groupes sociaux dans la Gascogne bordelaise au
XIIe siècle, 2007 en propose une analyse détaillée, p. 254-262.
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