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poursuivent jusque vers 1223-24 276 . Le chantier était probablement celui des
fortifications de la cour intérieure comme le suggère une lettre de Jean, datée du 1 er juin
1216, envoyée au connétable du château 277 . Tom MacNeil fait remarquer que les
constructions, toujours en place aujourd’hui montrent d’importantes similarités avec les
ouvrages de la même époque dans le reste de l’empire, suggérant une forte circulation
des formes et des individus d’un espace à l’autre 278 . Kieran O’Conor insiste sur le
caractère défensif des centres manoriaux implantés par des Anglais, véritables mottes
entourées d’un système complexe de palissades faites de bois, de terres 279 .
Dans le royaume de Meath, l’approvisionnement de 780 jours de chantier au
château de Trim constitue le principal poste de dépenses avec la fortification du castrum
de Terbert et d’Incheleffer, dont le site reste inconnu 280 . Dans le Munster, où les
domaines royaux sont les plus importants, Jean fait sans doute ériger les remparts de la
ville de Cork, ainsi qu’une nouvelle motte à Ardmayle et un château à Esclone
(Askelon) 281 . Il fait également fortifier Waterford et y construit une aula 282 .
Au regard des documents des années 1209-1212, et notamment du prestitae roll
de 1210, la campagne lancée en Irlande constituait une intervention massive de la part
de Jean, ce qui a longtemps fait dire aux historiens qu’elle avait introduit une
‘révolution’ dans la manière de conduire la guerre 283 . Les conséquences de cette
276
Ibid., p. 54, 115s. 16d. in uno novo granario et in emendacione coquine et fenestrarum camere castri
de Cracf’; MC NEILL, T., « Les limites du pouvoir Plantagenêt : les châteaux royaux d’Irlande », dans
Les Fortifications dans les domaines Plantagenêt, XIIe-XIVe siècles, 2000, p. 55-59 ; MC NEILL, T.,
Carrickfergus Castle : County Antrim, 1981 ; MC NEILL, T., Castles in Ireland. Feudal Power in a
Gaelic world, 1997.
277
SWEETMAN, H. S. (éd.), Calendar of documents relating to Ireland, preserved in Her Majesty's
Public Record Office, 1875, n°, 697, cite les Rot. Lit. Claus., p. 273: Rex G. de Marisco Justiciaro
Hibernie Salutem. Mandamus vobis… castrum quidcum nostrum de Cracfergus bene muniri faciatis
Baillivam extrinsecam in manum nostram capientes…. Teste me ipso apud Wintonie I die Junii.
278
MC NEILL, T., Castles in Ireland. Feudal Power in a Gaelic World, 1997, p. 55.
279
O'CONOR, K., « Motte castles in Ireland: permament fortresses, residences and manorial centres »,
dans Château Gaillard, 20: Etudes de castellologie médiévale, 2002, p. 173-182.
280
DAVIES, O. et QUINN, D. B., « The Irish Pipe Roll of 14 John, 1211-1212 », Ulster Journal of
Archaeology, 4 (suppl) (1941), p. 1-76, (p. 32) : £4 15s. 4d. ad firmandum castrum de Terbert ; (p. 34,
36) : £13 6s. 4d. operaciones castelli de Trum (et p. 44, 24). Pour SWEETMAN, D., « The development
of Trim castle in the light of recent research », dans Château Gaillard, 18: Etudes de castellologie
médiévale, 1998, p. 223-230. Les dépenses de 1212 ne concernaient que des finitions ou des réparations,
car les travaux commencés en 1173 étaient vraisemblablement achevés à cette date.
281
DAVIES, O. et QUINN, D. B., « The Irish Pipe Roll of 14 John, 1211-1212 », Ulster Journal of
Archaeology, 4 (suppl) (1941), p. 1-76, p. 48 : £55 5s. 6d. in operacione muri Corcagie ; p. 70, £12 17s.
3d., pro uno novo molendino et nova grangia et ponte et fossatis apud Ardmail ; p. 70 : £23 6s. 8d. ad
operacionem castelli Elclone.
282
Ibid., p 48: 56s. in una nova grangia et porta et breteschia ultra portam, et 40s. in una nova aula apud
Waterfordiam.
283
CHURCH, S. D., « The 1210 campaign in ireland: Evidences for a military revolution? », dans A.N.S.,
1998, p. 45-59 remet en cause toutefois cette terminologie.
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