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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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d’Écosse acquérait contre la prodigieuse somme de 15000 marcs. Jean imposait<br />

également que la frontière sur laquelle il renonçait à réclamer des droits soit<br />

partiellement démilitarisée et constitue un espace neutralisé contre toute agression.<br />

Malgré ces dispositions, les relations anglo-écossaises ne cessèrent de se dégrader,<br />

notamment au cours de la révolte des Northerners en 1212 229 . Le renouveau des<br />

hostilités est sans doute déclenché par la tentative de Jean pour construire une motte à<br />

Tweedmouth, en face de Berwick, en 1211, qui fait aussitôt l’objet d’un raid écossais 230 .<br />

Ce conflit frontalier ne débouche qu’en 1237 par le traité d’York qui établit<br />

juridiquement la délimitation de la frontière anglo-écossaise sur la ligne Tweed –<br />

Solway 231 .<br />

Les caractéristiques frontalières relevées par Matthew Strickland, faible<br />

militarisation et fonction <strong>of</strong>fensive – bien que les invasions ont plutôt été le fait des<br />

Écossais au cours du règne d’Henri II – constituent à bien des égards des traits partagés<br />

par les confins irlandais, dont l’intégration à l’imperium anglais ne se fera que<br />

progressivement et par étapes successives au cours du Moyen Âge.<br />

2.1.2- La conquête de l’Irlande : l’établissement d’un front pionnier<br />

En 1171, Henri II obtient du pape Alexandre III, une lettre identifiée à la bulle<br />

Laudabiliter qui l’autorisait à conquérir l’Irlande pour ramener son Église dans le giron<br />

de Rome 232 . Elle <strong>of</strong>frait également à Henri II la possibilité de doter son dernier fils Jean,<br />

laissé sans terre par le dernier partage territorial organisant sa succession. La conquête<br />

royale de l’Irlande s’inscrit dans un processus politique complexe combinant<br />

l’installation des barons anglais depuis 1169 et les conflits internes aux royaumes<br />

irlandais 233 . L’expédition d’Henri II, en 1171, a donc surtout pour fonction d’instaurer<br />

un ordre royal en Irlande. Il obtient ainsi que Richard FitzGilbert de Clare dit<br />

Strongbow, qui avait épousé en 1169 la fille de Diarmait Mac Muchada et hérité du<br />

Leinster à sa mort en 1171, tienne ses terres en fief de la couronne d’Angleterre. Après<br />

229<br />

DUNCAN, A. A. M., « King John <strong>of</strong> England and the Kings <strong>of</strong> Scots », dans King John. New<br />

Interpretations, 2003, p. 248-271.<br />

230<br />

PR 13 Jean, p.38.<br />

231<br />

BARROW, G. W. S., « The Anlglo-Scottish border », dans The Kingdom <strong>of</strong> the Scot, Government,<br />

Church and Society from the 11 th to the 14 th Century, 1973, p. 139-161.<br />

232<br />

reproduite dans GIRAUD DE BARRI, Opera. 5, Topographia hibernica et expugnatio hibernica,<br />

1861-1891, p. 316. L’authenticité du texte est cependant discuté par O'DOHERTY, J., « Rome and the<br />

Anglo-Norman invasion <strong>of</strong> Ireland », Irish Ecclesiastical Record, 42 (1933), p. 131-45.<br />

233<br />

SMITH, B., Colonisation and conquest in medieval Ireland : the English in Louth, 1170-1330, 1999,<br />

p. 28; FLANAGAN, M. T., Irish Society, Anglo-Norman Settlers, Angevin Kingship. Interactions in<br />

Ireland in the Late Twelfth Century, 1989, FRAME, R., Colonial Ireland, 1169-1369, 1981.<br />

369

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