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03.04.2013 Views

« marches » pourront être poursuivies de chaque côté, jusqu’à l’Avent 43 . Les Annales Angevines racontent également qu’Henri II se trouvait, à Beaumont ‘in Francia’, le 7 avril, qui évoque vraisemblablement Beaumont la Ronce, tenu par les comtes de Blois 44 . L’année suivante, Henri II reçoit de manière fortuite le château de Montmirail, qu’il a l’occasion d’acheter à Guillaume de Gouet, à la faveur d’un conflit entre ce dernier et le comte de Blois, qui voulait le lui confisquer 45 . Si ce château lui permet d’avancer ses positions, le renforcement de la frontière mancelle n’ira pas plus loin. À partir des années 1180, Henri II tend même à y assouplir son étreinte comme le suggère la concession de Bourg-le-Roi à son cousin, le vicomte de Beaumont-sur-Sarthe 46 . En revanche, le contrôle des marches de l’Anjou nécessitait d’appesantir la domination sur le Vendômois. Vendôme est confisqué en 1173, à la suite de la participation de Bouchard IV la révolte des fils d’Henri II et restauré à son père Jean I er , qui meurt peut après en 1180 47 . Alors que le frère cadet de Bouchard, Lancelin de Vendôme, apparaît bien intégré dans les réseaux de fidélité des Plantagenêt 48 , Bouchard poursuit sa sédition en rendant sa terre et son château au roi de France en juillet 1188 49 . Aussitôt après, Richard mène une chevauchée punitive dans le comté de Vendôme 50 . Le conflit entre Plantagenêt et Capétiens qui se déroule en partie dans le comté de Vendôme pourrait bien avoir été l’occasion de fortifications de la part d’Henri II, Richard puis de Jean, notamment à Montoire-sur-le-Loir où Christian Corvisier observe des caractéristiques 43 Ibid., II, p. 7 : Munitis autem Marchis, ex utraque parte continuata est decertatio usque ad Adventum Domini. 44 HALPHEN, L. (éd.), Recueil d'annales angevines et vendômoise, 1903, p. 15. 45 TORIGNI, II, p. 16. 46 POWER, D. J., The Norman Frontier in the Twelfth and Early Thirteenth Centuries, 2004, p.402 cite.le cartulaire du Mans n°XVI. 47 PETERBOROUGH, I, p. 63 :Circa festum sancti Andrea venit rex cum braibacenis suis ad Vendomians quam Brachardus de Lavardin, patre suo comite de Vendomia expulso contra regem tenuit, et eam cepit; BARTHÉLEMY, D., La société dans le comté de Vendôme de l'an mil au XIVe siècle, 1993, p. 730-732 48 Ibid., p; 730-732 cite Recueil des actes d’Henri II , I, 143, II, 632- 633. 49 HOVEDEN, II, p. 343: Bucardus vero de Vendomio reddidit se et terram et castella sua regi Francie et adhesit ei. 50 HALPHEN, L. (éd.), Recueil d'annales angevines et vendômoise, 1903, p. 74 : combustio Vindocini a comite Pictavie Richardo circam medium augusti ; PETERBOROUGH, II, p.49 : Nevlon filius Ursoni de Freteval juravit regi Angliae fidelitatem contra omnes homines et fidele servitium. Et rex Anglie fecit ei cartam suam de honore de Lavardin et de Faia. Pour Jacques Boussard, la sanction fut la confiscation du château de Lavardin, mais Dominique Barthélémy conteste cette interprétation car si Hoveden raconte que Nevelon de Fréteval jura fidélité et rendit les châteaux de Lavardin et La Faye à Henri II, il s’agit vraisemblablement de Faye-la-Vineuse près de Chinon et de Lavardin dans la Sarthe. BOUSSARD, J., Le Comté d'Anjou d'Henri Plantegenêt à la conquête de Philippe Auguste, 1932, p. 46, note 2 ; BARTHÉLEMY, D., La société dans le comté de Vendôme de l'an mil au XIVe siècle, 1993, p. 731. 326

archéologiques, comme les archères de l’éperon, très comparables aux modèles « Plantagenêt » des années 1200 (voir chapitre 5) 51 . Si les fortifications de l’Anjou sont assez mal renseignées par la documentation écrite, ce n’est pas le cas en Normandie où l’on peut suivre plus précisément l’investissement des Plantagenêt dans les frontières du Vexin. 1.1.2- La lutte pour le Vexin 1170-1189 Au cours des années 1170, les possessions Plantagenêt progressent à nouveau dans ces marches à la faveur de plusieurs événements. En premier lieu, le mariage d’Henri le jeune et de Marguerite de France permet à Henri II de mettre la main sur le Vexin normand et notamment les trois forteresses de Gisors, Néaufles et Châteauneuf- sur-Epte, qui avaient été confiées, depuis 1160, à la garde des Templiers. Cette reprise en main déplace la limite du duché à nouveau le long de l’Epte jusqu’à Vernon. Par ailleurs, la victoire militaire d’Henri II, en 1173-74, lui permet de retenir certaines forteresses stratégiques, comme Pacy-sur-Eure et Tillières, qu’il avait capturées pendant la guerre, ainsi qu’Ivry, qu’il convoitait particulièrement, et dont il obtient la reddition en 1177 par Galéran, fils de Guillaume Louvel qui en était le gardien héréditaire 52 . À cette date, Henri II peut également compter sur la maison du Perche, qui choisit le camp des Plantagenêt face à la coalition entre les Capétiens et les comtes de Blois qui ne cessait de se préciser. À l’automne 1174, Geoffroy du Perche apparaît à la cour d’Henri II et semble bien établi en Angleterre 53 . La stabilité de cette zone apparaît alors comme une préoccupation essentielle que les Plantagenêt sont capables de monnayer : Katleene Thompson montre en effet que les rentes de Robert de Dreux passent de £300 annuelle sous le règne d’Henri II à £600 sous Richard et à £1000 sous Jean 54 . 51 CORVISIER, C., « Les châteaux de Richard Coeur de Lion ou l'oeuvre de pierre comme démonstration de force », dans Richard coeur de Lion roi d'Angleterre, duc de Normandie 1157-1199, 2004, p. 199- 228 ; Le dispositif du château de Montoir est également très similaire à celui mis en œuvre à Talmont, en Vendée, attribuée à Richard, qui possèdent tous deux « un éperon large et obtus aux flancs arrondis en tourelles renfonçant la face exposée en bordure d’enceinte d’un donjon antérieur ». 52 POWER, D. J., The Norman Frontier in the Twelfth and Early Thirteenth Centuries, 2004, p. 402; PETERBOROUGH, , I, p. 133-134, 191; HOVEDEN, II, p. 118; TORIGNI, II, p. 68: Mortuo Waleranno, filio Guillermi Lupelli, turris Ibreii venit in manum domini Regis, quam multum cupierat, quam nec pater eius avus habuerunt. 53 THOMPSON, K., Power and Border Lordship in Medieval France. The County of the Perche, 1000- 1226, 2002, p. 105. 54 Ibid., p.108, 140, cite Rot. Chart., p.58, 96. 327

archéologiques, comme les archères de l’éperon, très comparables aux modèles<br />

« Plantagenêt » des années 1200 (voir chapitre 5) 51 . Si les fortifications de l’Anjou sont<br />

assez mal renseignées par la documentation écrite, ce n’est pas le cas en Normandie où<br />

l’on peut suivre plus précisément l’investissement des Plantagenêt dans les frontières du<br />

Vexin.<br />

1.1.2- La lutte pour le Vexin 1170-1189<br />

Au cours des années 1170, les possessions Plantagenêt progressent à nouveau<br />

dans ces marches à la faveur de plusieurs événements. En premier lieu, le mariage<br />

d’Henri le jeune et de Marguerite de France permet à Henri II de mettre la main sur le<br />

Vexin normand et notamment les trois forteresses de Gisors, Néaufles et Châteauneuf-<br />

sur-Epte, qui avaient été confiées, depuis 1160, à la garde des Templiers. Cette reprise<br />

en main déplace la limite du duché à nouveau le long de l’Epte jusqu’à Vernon. Par<br />

ailleurs, la victoire militaire d’Henri II, en 1173-74, lui permet de retenir certaines<br />

forteresses stratégiques, comme Pacy-sur-Eure et Tillières, qu’il avait capturées pendant<br />

la guerre, ainsi qu’Ivry, qu’il convoitait particulièrement, et dont il obtient la reddition<br />

en 1177 par Galéran, fils de Guillaume Louvel qui en était le gardien héréditaire 52 .<br />

À cette date, Henri II peut également compter sur la maison du Perche, qui<br />

choisit le camp des Plantagenêt face à la coalition entre les Capétiens et les comtes de<br />

Blois qui ne cessait de se préciser. À l’automne 1174, Ge<strong>of</strong>froy du Perche apparaît à la<br />

cour d’Henri II et semble bien établi en Angleterre 53 . La stabilité de cette zone apparaît<br />

alors comme une préoccupation essentielle que les Plantagenêt sont capables de<br />

monnayer : Katleene Thompson montre en effet que les rentes de Robert de Dreux<br />

passent de £300 annuelle sous le règne d’Henri II à £600 sous Richard et à £1000 sous<br />

Jean 54 .<br />

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CORVISIER, C., « Les châteaux de Richard Coeur de Lion ou l'oeuvre de pierre comme démonstration<br />

de force », dans Richard coeur de Lion roi d'Angleterre, duc de Normandie 1157-1199, 2004, p. 199-<br />

228 ; Le dispositif du château de Montoir est également très similaire à celui mis en œuvre à Talmont, en<br />

Vendée, attribuée à Richard, qui possèdent tous deux « un éperon large et obtus aux flancs arrondis en<br />

tourelles renfonçant la face exposée en bordure d’enceinte d’un donjon antérieur ».<br />

52<br />

POWER, D. J., The Norman Frontier in the Twelfth and Early Thirteenth Centuries, 2004, p. 402;<br />

PETERBOROUGH, , I, p. 133-134, 191; HOVEDEN, II, p. 118; TORIGNI, II, p. 68: Mortuo Waleranno,<br />

filio Guillermi Lupelli, turris Ibreii venit in manum domini Regis, quam multum cupierat, quam nec pater<br />

eius avus habuerunt.<br />

53<br />

THOMPSON, K., Power and Border Lordship in Medieval France. The County <strong>of</strong> the Perche, 1000-<br />

1226, 2002, p. 105.<br />

54<br />

Ibid., p.108, 140, cite Rot. Chart., p.58, 96.<br />

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