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l’affirmation du pouvoir souverain, c’est le passage de formes de captivités<br />

essentiellement coercitives et de rétention préventive à un emprisonnement punitif qui<br />

apparaît à l’orée de l’époque moderne.<br />

Le quadrillage pénitentiaire du territoire<br />

Avec les Assizes de Clarendon (1166), Henri II entendait prendre un certain<br />

nombre de dispositions pratiques pour ramener l’ordre dans l’ensemble du royaume 361 .<br />

Il envoya des <strong>of</strong>ficiers royaux, des juges et des shérifs afin que tous les meurtriers et les<br />

voleurs connus soient pris et jugés par un jury assermenté. Or, la mise en application de<br />

telles dispositions impliquait l’existence d’infrastructures pénitentiaires :<br />

Et dans chaque comté où il n’y a pas de prisons, qu’elles soient faites<br />

dans les bourgs et quelques châteaux royaux sur les deniers du roi et<br />

avec son bois s’il est proche, ou avec un autre bois à proximité sous la<br />

supervision des serviteurs du roi disponibles afin que les shérifs<br />

puissent garder dans ces prisons ceux qui auront été pris par les<br />

ministres qui sont chargés de le faire et par leurs serviteurs. 362<br />

Les Assizes de Northampton ajoutent que si un suspect ne pouvait être amené<br />

devant le shérif, il devrait être enfermé dans le donjon le plus proche, où il devrait être<br />

gardé jusqu’à ce que le shérif puisse l’entendre 363 . C’est donc avec l’essor de la justice<br />

royale que devient possible une histoire des prisons en Angleterre. À partir de 1166, et<br />

plus encore de 1176, avec les Assizes de Northampton, la prérogative de la Couronne<br />

sur le jugement des délits de droit commun contribue à normaliser les pratiques de<br />

jugements dans l’ensemble du royaume anglais, dans l’intérêt et pour l’utilité<br />

publique 364 . Le déploiement territorial de la justice royale s’était en effet traduit par<br />

l’établissement de juges itinérants, répartis selon des circuits appelés Eyre et par la mise<br />

en place de jury 365 . La construction des prisons témoigne ainsi de l’affirmation du roi en<br />

tant que personne publique, faisant appliquer la justice sur l’ensemble de son royaume.<br />

361 HOVENDEN, II, p. cii-cv.<br />

362 Ibid. II, p. ciii: Et singulis comitatibus ubi non sunt gaiolae fiant in burgo et aliquo castello Regis de<br />

denariis Regis et bosco eius si proper fuerit , vel de alio bosco propinquo ver visum servientium Regis ad<br />

hoc ut vicomites in illis possint illos qui capti fuerint per ministros qui hoc facere solent et per servientes<br />

suos custodire.<br />

363 STUBBS, W. et DAVIS, H. W. C., Select Charters and Other Illustrations <strong>of</strong> English Constitutional<br />

History from the Earliest Times to the Reign <strong>of</strong> Edward the First, 1913, p. 179.<br />

364 POST, G., « Status Regis: Lestat du Roi in the Statute <strong>of</strong> York », dans Studies in Medieval Legal<br />

thought Public Law and the State, 1100-1322, 1964, p. 369-414.<br />

365 HUDSON, J., Land, Law, and Lordship in Anglo-Norman England, 1997.<br />

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