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que le pont était une œuvre de charité. C’est dans cette chapelle que Pierre de<br />

Colechurch est alors enterré. Il est remplacé par l’aumônier de Jean, un moine dénommé<br />

Wace, chargé de tenir le pont « de la même manière que Pierre de Colechurch », c'est-à-<br />

dire en tant que custos operis pontis 217 . Quatre ans plus tard, le pont était pratiquement<br />

achevé. Les trente-trois années du chantier ont constitué un moment particulier dans<br />

l’essor de l’ingénierie et de la diffusion des techniques de financement des ponts en<br />

Angleterre. Aucun pont de cette taille n’avait en effet jamais été entrepris sur l’île. Ses<br />

modalités de construction symbolisaient la richesse et la puissance des Londoniens, qui<br />

étaient parvenus à en supporter les coûts 218 . Le pont, qui constitue leur fierté est<br />

fréquemment mentionné dans les testaments des Londoniens jusqu’à la fin du Moyen<br />

Âge. Ils le considèrent comme l’un des symboles de la ville, autant que du pouvoir<br />

royal, s’imposant aux voyageurs, à l’instar des portes urbaines 219 .<br />

En favorisant la circulation des savoirs-faire au sein de son empire, Jean<br />

manifestait également l’étendue de son pouvoir territorial, celui qui provient de la<br />

connaissance et de la maîtrise de l’ensemble de ses ressources. L’introduction des<br />

charités de pont en Angleterre et le patronage de Jean peuvent également être interprétés<br />

comme un indice de la dégradation du système des anciennes obligations anglo-<br />

saxonnes. La désuétude dans laquelle était tombé ce système s’accroît également avec la<br />

construction de nouveaux ponts qui n’étaient, de fait, attachés à aucune coutume. Ces<br />

constructions ne pouvaient cependant se faire sans l’autorisation royale, une autorisation<br />

qui pouvait parfois s’accompagner d’une aide financière.<br />

Un patronage des ponts en Grande Bretagne : des réparations ponctuelles au<br />

service de l’utilité commune<br />

Si les Plantagenêt n’ont pas systématiquement été à l’origine des nombreuses<br />

constructions de ponts qui se sont multipliées au cours de la période (la vaste majorité<br />

des constructions de ponts en pierre du Moyen Âge sont construits entre 1050 et<br />

217 Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, p. 49: Volumus quod fratre Wasce elemonisarie nostre et quidam<br />

aliorum legalium hominum de Londonie per provisionem nostram et Majoris de London attornatum<br />

custodiant pontem Londonie. Et ideo vobis mandamus quod illum eis habere faciatis integre sicut P.<br />

capelle de Colecheurche illum tenuit ; Rot. Lit. Pat., p. 58 : sciatis quod suscepimus in custodia et<br />

protectione nostri fratri Wace elemosinarii Justicii et ceteros predicatores ipius Wace de Ponte Londonie.<br />

Et ideo vobis precipimus quod si ipsi per vos transitu fecerint eos benigne recipiatis permittentes eos<br />

predicare sicut consueverunt tempore Petri de Colecherche custodis operas ipsas que custodiatis et<br />

manuteneatis non permittentes eis in aliquo molestiam aut gravam.<br />

218 THOMAS, C., The Archaeology <strong>of</strong> London, 2002, p. 35.<br />

219 CASSAGNES-BROUQUET, S., « Le pont de Londres, une œuvre d'art et un lieu de pouvoir », dans<br />

Les lieux de pouvoir au Moyen âge en Normandie et sur ses marges, 2006, p. 71.<br />

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