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d’œuvre 207 . Par la suite, la responsabilité de la fabrique reposera sur une association
recevant les rentes des terres et des maisons qui avaient été données en aumône. Etablie
dans la Bridge House située à l’extrémité Sud du Pont, face à Southwark, cette
association est administrée par deux garants généralement choisis parmi les plus
citoyens de Londres les plus en vue 208 . Si, à partir du XIII e siècle, la construction et
l’entretien du pont deviennent une entreprise de charité portée par des riches marchands
de Londres, celle-ci repose tout d’abord sur l’aide des puissants seigneurs anglais.
Il n’est pas impossible qu’Henri II ait fait partie des premiers donateurs dans les
années 1180, aux cotés de l’archevêque de Canterbury, d’un légat pontifical et du maire
de Londres Henri FitzAilwyn, même si aucun document ne permet de l’affirmer 209 .
L’archevêque était alors Richard de Douvres (1173-1184) et le légat pontifical, le
cardinal Hugo de Petraleone, en Angleterre depuis 1176. Gilbert Foliot, évêque de
Londres (1163-87), émet également des indulgences pour tous ceux qui contribueraient
aux aumônes du pont de Londres 210 . Mais c’est surtout Jean qui marque cette
construction de son patronage. En 1200, il prend sous sa protection maître Pierre de
Colechurch, procuratoris pontis Londonie et en 1201, il attribue les rentes de plusieurs
maisons, qui seront érigées sur le pont, à la fabrique pour la maintenance du pont 211 .
L’année suivante, en 1202, en plus de ces aides financières, Jean propose aux
Londoniens de faire venir Maître Isembert l’ingénieur des ponts de La Rochelle et de
Saintes, « pour l’utilité du pont que vous faites faire » 212 . Le patronage de Jean, via
maître Isembert, était donc autant d’ordre financier que technique, car la réputation
207 Pour un approfondissement de ce fonctionnement voir BOYER, M. N., Medieval French Bridges. A
History. 1976 et BOYER, M. N., « Bridgebuilding Brotherhoods », Speculum, 39 (1964), p. 635-650
208 BROOKE, C. N. L. et KEIR, G., London, 800-1216 the Shaping of a City, 1975, p. 44.
209 Ces donations sont connues par John Leland qui écrit « a cardinal (Drapar) and archepissope of
cantorbyri gave a 1000 markes or li. To the erectunge of London bridge », LELAND, J., The itinerary of
John Leland in or about the years 1535-1543, 1964, V, p. 6.
210 GILBERT FOLIOT (éd.), The letters and charters of Gilbert Foliot, Abbot of Gloucester (1139-48),
Bishop of Hereford (1148-63), and London (1163-87), 1967, n°48 ; KEENE, D., « London Bridge and the
identity of the medieval City », Transactions of the London and Middlesex Archaeological Society, 51
(2001), p. 143-156.
211 Rot. Chart., p. 60 : Sciatis nos suscepisse in manum et protectionem nostram magistrum Petrum
procuratorem pontis Londonie quare vobis mandamus quatinus prefatum Petrum et cunctis nuntiis suis
qui litterras suas patentes de pontis negocio ad vos detulerint et negocium pontis Londonie promoveatis.
212 Rot. Lit. Pat., p. 9 (1202) : Dilectis et fidelibus suis Majori et civibus London’ salutem. Attendentes
qualiter, circa pontem Xanctone et pontem de Rupella dominus a modica tempore sit operatus per
sollicitudine fideli clerici nostri Isemberti magistri scolarum Xanctonie, viri utique literrati et honesti et
ipsum de consilio venerabilo primo in episcopatum H. Cant' archiepiscopi et aliorum rogavimus et
monuimus et est coegimus ut pro vostra et multorum utilitate de ponte vostro facienda curam habeat
diligentem.
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