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evenus auxquelles elles ont été attribuées. Ainsi, pour l’année 1169-70, onze mentions
de dépenses pour le chantier de Windsor sont relevées sur les fermes des comtés du
Buckinghamshire et du Bedfordshire (p. 25, 27), de l’Oxfordshire (p. 67), du Berkshire
(p.70), du Surrey (p. 162) et sur les fermes des villes de Londres (p. 14), de Faringdon
(p. 70) et de Windsor (p. 73-74). Le dépouillement de ces comptes de construction
implique donc une lecture exhaustive de la totalité du rouleau. En dépit d’une telle
organisation, ces manuscrits offrent néanmoins une certaine clarté de lecture, conforme
aux besoins de consultation auxquels ces rouleaux étaient destinés, et rendue possible
par leur écriture préalable aux séances de l’Échiquier. Les quelques lettres royales du
XII e siècle, qui ont subsisté, présentent des qualités formelles similaires, bien qu’elles
n’aient pas vocation à être conservées au-delà des sessions de l’Échiquier au cours
desquelles elles devaient être présentées comme justificatif par leur destinataire
(illustration 2). Leur conservation n’a été une pratique de l’administration royale qu’à
partir du début du XIII e siècle : Hubert Walter le Justicier en chef de Richard (1193-98),
et chancelier de Jean (1199-1205), passe en effet pour être le principal instigateur 29 .
Aucun de ces manuscrits n’est aujourd’hui inédit. La « textualisation » de ces
archives de la monarchie intervient en Angleterre à peu près à la même période que
dans les autres pays européens. Reprenant, en le systématisant, le travail de l’antiquaire
Thomas Madox sur l’Échiquier 30 , Joseph Hunter édite, de 1833 à 1844, les quatre plus
vieux rouleaux conservés ainsi que celui de la première année du règne de Richard
(National Archive, Kew, E 372/2-3-4 et E372/35) 31 . Puis en 1884, la création de la Pipe
Rolls Society se donne pour objectif de continuer cette entreprise de publications des
rouleaux de la monarchie médiévale anglaise. Elle a ainsi édité, entre autres, tous les
volumes du règne de Henri II, Richard et Jean. Au total, cinquante six volumes couvrent
la période allant de 1156 à 1215 (NA, E372/2 à E372/61). Les rôles des deux premières
années (1154-1155) ont disparu, mais les extraits qu’Alexander Swereford en fit au
XIII e siècle pour composer le Livre rouge de l’Échiquier, montrent qu’ils ont existé 32 .
Les volumes publiés sont de longueur variable, mais la tendance à l’épaississement est
29 Ibid., p. 48-50.
30 MADOX, T., The History and Antiquities of the Exchequer of the Kings of England, 1969 [1711].
31 Désormais NA; HUNTER, J. (éd.), Magnum Rotulum Scaccarii, vel Magnum Rotulum Pipae, Anno
Tricesimo-primo Regni Henrici Primi, ut Videtur, quem Plurimi Hactenus Laudarunt pro Rotulo Quinti
Anni Stephani Regi, 1833. Il est à nouveau publié en 1929 par la Pipe Rolls Society. HUNTER, J. (éd.),
The Great Rolls of the Pipe for the Second, Third and Fourth Years of the Reign of King Henry the
Second, 1844; HUNTER, J. (éd.), The Great Roll of the Pipe for the first year of the Reign of King
Richard the First, A.D. 1189-1190, 1844.
32 AMT, E., The Accession of Henry II in England : Royal Government Restored : 1149-1159, 1993,
p. 120.
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